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DÉCLINER3, verbe trans.
[Le suj. désigne une pers.; le compl. désigne une chose abstr.] Décliner ses nom, prénoms, titres et qualités. Les énoncer afin de se faire connaître. Après, moi, avoir décliné (pourquoi pas conjugué?) mes nom, prénoms et qualité (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mes pris., 1893, p. 411).On m'a encore fait décliner mon identité (Camus, Étranger,1942, p. 1185).
Spéc., GRAMM. [P. oppos. à la conjugaison, parad. des formes verbales] Énoncer selon un paradigme les formes variables pourvues d'affixes que peuvent prendre les différents constituants d'un syntagme nominal (nom, pronom, article, adjectif) selon leur fonction grammaticale ou spatio-temporelle dans les langues à flexion. Je décline Rosa la rose; Je suis amoureux à lier (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 181).Dans les textes latins (...) il y avait (...) un masculin Betto et son féminin Betta, tous deux déclinés comme des noms simples (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 708).
Rem. A pu s'employer aussi à propos du verbe. Le léger défaut de prononciation de la petite me permet de croire qu'elle a décliné le verbe sacré des mélos et demandé : « Tu m'aimes? » (H. Bazin, Mort cheval, 1949, p. 95).
Absol. On ne saurait exempter les enfants de la peine d'apprendre à décliner, à conjuguer (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 444).
Emploi pronom. passif. [L'obj. désigne les différents constituants d'un syntagme nom.] (Pouvoir) être énoncé selon un paradigme dans ses diverses variantes formelles.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le subst. masc. déclineur. Celui qui récite une chanson de geste, un texte épique. Nous, les déclineurs de la geste, les disciplineurs des mythes et des dieux innommés que nous asservissons en les nommant (Arnoux, Rhône, 1944, p. 103). b) L'adj. déclinable, gramm. [En parlant des différents constituants d'un syntagme nom. : nom, art., adj., pron.] Qui peut être décliné. Dans les langues, où les autres adjectifs sont déclinables (Destutt de Tr., Idéol., 2, 1803, p. 194).
Prononc. et Orth. Cf. décliner1. Étymol. et Hist. A. 1. 1100 intrans. « tomber » [en parlant du soir] (Roland, éd. J. Bédier, 2447); ca 1119 « descendre à l'horizon, décroître » [du soleil] (Ph. de Thaon, Comput, 446 ds T.-L.); 2. ca 1200 au fig. [d'une pers.] « perdre ses forces, faiblir, s'éteindre » (H. de Danmartin, Folque de Candie, éd. Schultz-Gora, 5208). B. 1. 1remoitié xiies. « s'écarter de » (Psautier d'Oxford, 100, 5 ds T.-L.); 2. av. 1350 « refuser » (Gilles Li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, I, 316 ds T.-L.); ca 1397 décliner une juridiction (Voyage de Jérusalem du S. d'Anglure, LXXIII, ibid.); [ca 1100 « dire, réciter; raconter; composer »? (Roland, éd. J. Bédier, 4002; v. Commentaire, pp. 33-37)] 1223 « dire, exposer » (G. de Coinci, Miracles, éd. F. Kœnig, 1 Mir. 11, 1245); 1236 gramm. (H. d'Andeli, La Bataille des VII ars, IV, 363 ds T.-L.). Empr. au lat. class. declinare « détourner, incliner » d'où l'acception gramm. (proprement « changer les mots au moyen de flexions »); « infléchir; esquiver » et intrans. « se détourner; s'écarter »; d'où « pencher vers son déclin » [des astres].
STAT. − Décliner1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 398. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 553, b) 563; xxes. : a) 438, b) 655.
BBG. − Christmann (H. H.). Declinet und kein Ende. Z. fr. Spr. Lit. 1966, t. 76, pp. 84-92. − Gohin 1903, p. 303. − Leblond (B.). Ci falt la geste que Turoldus declinet. Annales de Normandie. 1957, t. 7, pp. 159-163. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 80. − Nykrog (P.). La Compos. du Roland d'Oxford. Romania. 1967, t. 88, no4, pp. 509-526. − Olschki (L.). Ci falt la geste que Turoldus declinet. Archivum Romanicum. 1935, t. 19, pp. 425-431. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 395.