| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉCAVER2, verbe trans. JEUX A.− Emploi trans. [À certains jeux de cartes comme le brelan, la bouillotte, le poker, à la roulette] Gagner toute la cave d'un joueur, toute la somme d'argent mise en jeu par celui-ci. Décaver un adversaire. Anton. caver2(cf. aussi cave4).[Le pigeon] gagne; il s'anime [au jeu], il perd; il veut se rattraper; on le décave (Hogier-Grison, Hommes de proie,Monde où l'on triche, 1886, p. 212): Une nuit, Maxime fut si rapidement décavé chez une dame où l'on jouait jusqu'au jour, qu'il éprouva une de ces colères muettes de joueur dont les poches sont vides. Il eût donné tout au monde pour pouvoir jeter encore quelques louis sur la table.
Zola, La Curée,1872, p. 514. − P. ext. Ruiner. Une église, des écoles, une cure et je ne sais quelles autres fondations pieuses qui l'ont décavé (Bloy, Journal,1894, p. 141). B.− Emploi pronom. Perdre toute sa cave au jeu, s'y ruiner. « On ne peut pas toujours perdre », vous disent ces vieux messieurs de stations balnéaires, dont le bruit court qu'ils se sont décavés, étant jeunes (Toulet, Nane,1905, p. 128). Rem. Quillet 1965 et France 1907 attestent le dér. pop. décavage, subst. masc. État du joueur qui a perdu toute sa cave, qui est décavé. Prononc. et Orth. : [dekave]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1819 décaver « gagner toute la réserve d'un joueur » (Boiste); 1823 se décaver « perdre sa cave » (Boiste); 1827 adj. décavé « qui a perdu sa cave » (M. Lebrun, Manuel des jeux ds Fr. mod., t. 16, 1948, p. 211); av. 1858 subst. (Villemot ds Larch., p. 473). Dér. de cave3* terme de jeu; préf. dé-*; dés. -er. Bbg. Arnould (C.). Termes de jeu. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 211-212. |