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CURER, verbe trans.
A.− Usuel. [Le compl. d'obj. désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots. En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 171).Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle on lave la vaisselle »] et versait de l'eau bouillante, lavait, curait, essuyait (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 283):
Borneau s'est fâché avec Mougneau à propos d'un puits commun. Ils s'étaient entendu pour le faire curer : Borneau a fait le travail. Venu le moment de payer, Mougneau dit qu'il n'a rien promis. Renard, Journal,1905, p. 979.
SYNT. Curer un canal, un fossé, une mare, un ruisseau; curer une écurie, une étable; curer une charrue; curer un trou; curer un bois.
Emploi pronom. réfl. indir. Se curer les ongles, les dents, la gorge, le nez. Un crayon dont il mâchonne le bout et au moyen duquel, à d'autres instants, il se gratte et se cure l'oreille (Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 172).
P. métaph. Quand une mère Mandru fait une fille on dirait que celle-là en sortant lui a curé le ventre de toute sa provision de beauté (Giono, Chant monde,1934, p. 120).À mon âge, on devrait pouvoir curer sa mémoire; juste comme tu cures ton puits, tout pareil (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1440).
B.− Rare. [Le compl. d'obj. désigne ce qui est à enlever] En curant cette boue comme engrais pour les champs (Meynier, Paysages agraires,1958, p. 122).
P. métaph. Ces longs séjours déposent de tels sédiments, que rien ne parvient jamais à les curer (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 396).
Rem. La docum. atteste un emploi, vraisemblablement par fig. étymol., de (se) curer, verbe pronom. réfl. « se soigner, faire une cure ». Et puis quoi? Je ne vous propose pas de vous interner à jamais dans un cloître... (...) Mais bien d'y rester une huitaine, juste le temps nécessaire pour vous y curer (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 223).
Prononc. et Orth. : [kyʀe], (je) cure [ky:ʀ]. Ds Ac. 1718-1932. Homon. curé, curée. Étymol. et Hist. A. Av. 1105 judéo-fr. « nettoyer » (Raschi Blondh., glose 297); ca 1160 [ici « enlever la chair des os »] (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 29555). B. Ca 1160 « soigner, prendre soin de » (Id., ibid., 135); ca 1220 « guérir » (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. F. Kœnig, 1 mir. 10, 840). Empr. au lat. class. curare « nettoyer » et « soigner » dér. de cura, v. cure1. Fréq. abs. littér. : 159. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 134. − Roche (P.). L'Arg. de l'Éc. de l'air. Vie Lang. 1961, p. 172.