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CUISANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de cuire*.
II.− Adjectif
A.− [Correspond à l'emploi trans. de cuire] Qui provoque une forte impression de chaleur. Ciel cuisant. Une chaleur pesante écrasait Paris, comme si l'air de là-haut, alourdi, brûlé, était retombé sur la ville, de l'air épais et cuisant qui faisait mal dans la poitrine (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 273).Au début de l'après-midi, sous le soleil cuisant (Gracq, Syrtes,1951, p. 31):
1. Sur la paroi éclairée ruisselait en cascade de feu une lumière aveuglante (...). Chaque plan de roche, métamorphosé en miroir ardent, la renvoyait plus brûlante encore. Ces réverbérations croisées, jointes aux rayons cuisants qui tombaient du ciel et que le sol répercutait, développaient une chaleur égale à celle d'un four... Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 16.
P. anal. Qui provoque une sensation analogue à celle de la chaleur. Le froid était subitement revenu, aussi cuisant qu'en plein hiver (Courteline, Gaîtés esc.,Coupe nouv., 1885, p. 211).
B.− [Correspond à l'emploi intrans. de cuire]
1. Qui produit une vive douleur physique, semblable à celle d'une brûlure.
a) [En parlant de la cause de la douleur] Sous les chauds baisers et les claques cuisantes, se développe un petit être qui déjà pense, lutte et discute avant même que de savoir parler! (Colette, Music-hall,1913, p. 142).
b) [En parlant du siège de la douleur] Blessure cuisante. Rougon, criblé [de coups], la peau cuisante, recula un instant (Zola, E. Rougon,1876, p. 118).
c) [En parlant de la douleur elle-même] Démangeaison cuisante. Des migraines accompagnant de cuisantes douleurs au bas-ventre (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 498):
2. Une sensation de picotement qui devient de plus en plus cuisante, et qui au bout de dix minutes se convertit en une douleur analogue à celle qui serait produite par un fer incandescent tenu à peu de distance de la peau. Nélaton, Élémens de pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 33.
2. Au fig. Qui cause une vive douleur morale, en particulier d'amour-propre. Échec, honte cuisant(e). La crainte de moqueries cuisantes à mon orgueil (Estaunié, Tels,1927, p. 35).Les passionnés sont maladroits, et, par de cuisantes expériences, ils deviennent timides (Alain, Propos,1928, p. 754):
3. Des semaines, il garda de son humiliation un souvenir cuisant. Il ne comprenait plus, à distance, qu'il eût pu accepter de se laisser traiter en gamin et faire la leçon par cet inconnu. Il en était blessé et furieux. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 102.
SYNT. Chagrin, remords cuisant; cuisant regret d'avoir échoué; le regret cuisant des années mortes; déception, défaite, humiliation cuisante.
En partic. [En parlant d'un sentiment] Très fort. Ennui cuisant. Des besoins cuisants de réalité (Zola, Contes Ninon,1864, p. 8).Ils sentirent les rêveries, les fureurs, les désirs cuisants, toutes les violences de la passion (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 140).
Prononc. et Orth. : [kɥizɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. : 295. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 619; xxes. : a) 473, b) 259.
DÉR.
Cuisamment, adv.,rare. D'une manière cuisante (supra II B 2). Du pittoresque, de jour en jour le cédant, (...) au goût qu'on appelle moderne (...) qu'en dire sinon que je le regrette cuisamment, que je le pleure avec des larmes de sang (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Souv. et prom., 1896, p. 153). Seule transcr. ds Littré : kui-za-man. 1reattest. fin xiies. cuysamment (Sermons St Bernard, 18, 26 ds T.-L.); du rad. du part. prés. de cuire, suff. -ment2*.
BBG. − Gall. 1955, p. 410.