| ![]() ![]() ![]() ![]() CROTTÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de crotter*. II.− Adjectif A.− Recouvert de boue. Chemins crottés; des souliers, des bottes crotté(e)s; être crotté jusqu'aux reins; crotté comme un barbet : ...les pluies d'automne, le vent d'équinoxe qui réveille mes rhumatismes, le poêle surchauffé qui sent le suif bouilli, les semelles crottées des visiteurs sur mes tapis, les feux de salve des battues d'arrière-saison, c'est déjà bien assez pour un vieux chanoine.
Bernanos, Sous le soleil de Satan,1926, p. 120. − Loc., vx. Il fait crotté. Il fait un temps pluvieux. Il fait si crotté que je ne me sentirai pas le courage ce soir d'aller te prendre, et préfère grimper en omnibus (Verlaine, Corresp.,t. 1, 1865, p. 18). − P. anal. Sali de mucosités. Nez crotté. « J'espère que voilà un beau sujet, hé! » a dit le professeur en se passant la langue sur les lèvres, − une langue jaune, des lèvres crottées (Vallès, J. Vingtras,Enf., 1879, p. 286). B.− P. ext. Sale et misérable. Poète, professeur crotté. Il secourut les gens crottés aussi bien que les nécessiteux de haut rang (Balzac, Marana,1833, p. 107). − Expr. fig. Jupon crotté. Femme sale et pauvre, fille de rue. Il la trahissait pour le premier jupon crotté, suivi sur un trottoir (Zola, Assommoir,1877, p. 71). Fréq. abs. littér. : 155. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 75, 393. |