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CROCHER, verbe.
A.− Emploi trans.
1. Vieux
a) Suspendre avec un crochet. Paniers d'osier crochés. Synon. accrocher.Le portrait à l'aquarelle qui était croché au-delà, sur la muraille (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 34).
b) Saisir avec un croc. Crocher qqn avec une gaffe :
1. À midi, il [le père] raconta qu'il y avait du monde là-haut, comme quand on pêche un étang, le mercredi des Cendres. Qu'on avait cru crocher un corps, dans la boue, mais qu'on n'avait ramené qu'un chapeau, qu'on disait être celui du bossu Gervais. Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 267.
c) Arg. Crocher une porte. L'ouvrir avec un crochet (cf. ce mot I B 2 d, crochet de serrurier). Synon. crocheter (cf. Delvau 1866, p. 101).
2. Fam. Attraper, agripper quelqu'un ou quelque chose avec le bras, la main, les doigts courbés en forme de crochet, de manière à l'immobiliser. Anne-Marie en croupe qui le crochait du bras droit (Pourrat, Gaspard,1925, p. 36).Jos-Mari, crochant par le collier le chien sauvage (Peyré, Matterhorn,1939, p. 21).
Rem. Dans l'ex. suiv., l'aut. a intercalé entre le verbe et son compl. l'expr. adv. à même. Ses frêles doigts tendus qui crochaient à même sa moustache (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 312).
[Au passif, le suj. désignant le bras, la main, le doigt] Être recourbé pour agripper quelque chose. Il la tenait d'un doigt croché dans la gourmette de son bras gauche (Hamp, Champagne,1909, p. 224).
En partic., plus rarement et au fig. Arrêter (par la police). De temps en temps il est croché par la police et mis au violon (Thibaudet, Réfl. litt.,1936, p. 170).
Rem. La docum. atteste, dans le même sens, croquer, arg., interprété par Esn. 1966 comme une var. de crocher. Se faire croquer (cf. Carabelli, Lang. pègre; Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 64).
Emploi pronom. réciproque. En venir aux mains, s'empoigner :
2. ... il fallait voir (...) deux, trois cents marins (...) se crocher, s'entretuer avec tant de furie que, de la terrasse de Le Buez, ils roulaient sur le quai plein d'ordures et du quai dans les flots du bassin, par grappes, sans se lâcher. A. Daudet, La Petite paroisse,1895, p. 161.
Rem. La docum. atteste un emploi intrans. p. métaph. au sens de « être arrêté, comme saisi par un crochet » :
3. Il parlait d'une voix lente, avec l'accent appuyé et chantant de chez nous, qui fait comme des nœuds aux mots, qui ne glissent pas tout le long des phrases, crochent, en route il hésitait par moment; et puis il repartait plus vite... Ramuz, Aimé Pache, peintre vaudois,1911, p. 84.
B.− Emplois techn.
1. MARINE
a) Emploi trans. Passer le croc d'une poulie à l'endroit où il doit agir. Crocher les palans des canons, crocher une poulie de retour. On allait partir pour la pêche, on crochait les gouvernails, on frappait les tolets, on hissait les voiles (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 386).
b) Emploi intrans. Crocher dans la toile. Saisir la toile d'une voile avec les mains recourbées pour la ferler. Essayant, avec leurs-mains crispées de froid qui saignaient, de crocher dans cette toile raide et mouillée qui ballonnait sous le vent furieux (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 131).
2. SP., emploi intrans. Faire un crochet (cf. ce mot II B 3) face à un adversaire; changer brutalement de direction (cf. Arnoux ds Rob. Suppl. 1970).
Prononc. : [kʀ ɔ ʃe]. Étymol. et Hist. 1180-90 crochier « saisir avec un croc » (Marie de France, Purgatoire St Patrice, 1397 ds T.-L.). Dér. de croc*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 196, 262, 267. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 125.