| ![]() ![]() ![]() ![]() CRITIQUE4, subst. masc. A.− Celui qui a le don, le pouvoir de juger un être, une chose à sa juste valeur, de discerner ses mérites et défauts. J'ai dit que mon frère était grand observateur et critique judicieux pour son âge (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 470). − En partic. Celui qui fait preuve d'objectivité dans ses jugements et sait prendre ses distances envers les conventions, les préjugés et les superstitions : 1. On supposa des miracles qui l'appuyaient, et on mit des fanatiques en avant, qui s'en disaient les témoins; car qui ne fait pas des miracles partout où l'on trouve des esprits disposés à y croire? On en a vu ou cru voir au tombeau du bienheureux Pâris, dans un siècle aussi éclairé que le nôtre, et au milieu d'une immense population, qui pouvait fournir plus d'un critique, mais beaucoup plus encore d'enthousiastes et de fripons.
Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 329. B.− Domaine de la litt. et des B.-A. 1. Personne spécialisée dans le genre littéraire de la critique (cf. critique3B 3 p. ext. a); personne qui examine les ouvrages d'autrui en vue de les juger d'après un ensemble de critères systématisés. Se faire le critique de (tel écrivain). a) Domaine littér.Les critiques anglais, contemporains; les anciens critiques; les grammairiens et les critiques; les historiens et les critiques; juger, raisonner en critique. Chevassu est un homme de lettres, non un critique dramatique (Renard, Journal,1909, p. 1258).Classique est l'écrivain qui porte un critique en soi-même (Valéry, Variété II,1929, p. 140). b) Domaine des B.-A. : 2. Pour rendre moins imprécise et moins incomplète cette tentative d'explication de l'importance actuelle de Baudelaire, je devrais maintenant rappeler ce qu'il fut comme critique de la peinture. Il a connu Delacroix et Manet. Il a essayé de peser les mérites respectifs d'Ingres et de son rival, comme il a pu comparer dans leurs « réalismes » bien dissemblables les œuvres de Courbet avec celles de Manet.
Valéry, Variété II,1929p. 153. 2. Journaliste attaché à un quotidien, à un périodique, qui informe le public sur les nouveautés littéraires, artistiques, analyse ces productions et porte sur elles un jugement de valeur. Un critique influent, mordant; un grand critique. Cet homme a un très joli talent de critique et de faiseur d'articles (Goncourt, Journal,1886, p. 609).Le directeur de théâtre ne mesure pas la valeur d'un critique au tirage de son journal (Renard, Journal,1907, p. 1135): 3. Je sais gré à Abel de ne pas m'avoir envoyé son livre. Je n'ai pu le feuilleter sans honte; honte non tant à cause du livre même − où je vois, après tout, plus de sottise encore que d'indécence − mais honte à songer qu'Abel, Abel Vautier, ton ami, l'avait écrit. En vain, j'ai cherché de page en page ce « grand talent » que le critique du Temps y découvre.
Gide, La Porte étroite,1909, p. 551. Prononc. et Orth. : [kʀitik]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Cf. critique3. STAT. − Critique3 et 4. Fréq. abs. littér. : 4 971. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 455, b) 7 089; xxes. : a) 8 700, b) 8 317. BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 102, 139. |