Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CRINIÈRE, subst. fém.
A.− Ensemble de poils.
1. Ensemble des crins* qui poussent sur le front et le cou d'un animal, et plus particulièrement du cheval. Crinière blanche; crinière de cheval : secouer sa crinière. Il appelle la jument (...) il saisit une pleine poignée de cette crinière (Giono, Gd troupeau,1931, p. 253).Un grand cheval noir qui marchait, sans homme pour le guider, la crinière haute, les oreilles couchées sur la tête (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 222):
1. Un pur sang en liberté, qui saute les haies, se cabre, rue, hennit dans les herbages et part au galop, la crinière au vent, à longues foulées souples et gracieuses, puis ventre à terre, tambourinant. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 210.
SYNT. Crinière flottante, hérissée, longue, noire; crinière de lion; brosser, peigner, tondre, tresser la crinière d'un cheval; se cramponner à la crinière de sa monture.
P. ext. Touffe de crins de cheval ornant le cimier des casques des cuirassiers et des dragons (encore aujourd'hui des Gardes républicains), et qui flottait sur le cou du cavalier afin de le protéger des coups de sabre. Des casques étincelants aux noires crinières, des bonnets à poil, des plumets (A. France, Pt Pierre,1918, p. 66).
2. P. anal. Chevelure (généralement abondante et hirsute). Crinière échevelée, épaisse; crinière taillée en brosse. Ses cheveux (...) rejetés en crinière sur une épaule (Colette, Ingénue libert.,1909, p. 267).Rumelles (...) passa lentement ses doigts dans sa crinière bouclée (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 470).Le temps n'a rien arraché de son abondante crinière d'où s'exhale en fauves parfums toute la vitalité endiablée du Midi français (Baudel., Poèm. prose,1867, p. 183):
2. (...) ses demi-courbettes [de Janotte], ses gestes de sacristain, s'accordaient mal à son masque solennel, que couronnait d'une blancheur fabuleuse une crinière d'animal héraldique. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 67.
Se prendre à la crinière. Se disputer, se battre (cf. se prendre aux crins, aux cheveux*).
Spéc., MÉD. Crinière dorsale ou lombaire. ,,Pilosité excessive de la peau recouvrant l'épine dorsolombaire et se rencontrant dans certains syndromes de dysmorphie ou d'arriération mentale`` (Lafon 1969).
B.− [P. anal. d'aspect ou de forme]
1. Fig. ou p. métaph. [En parlant d'éléments variés] [Une] Crinière de glaçons (...) Tombe (...), de sa farouche épaule [du Mt Blanc] (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 1192).Une crinière de brumes rampantes (Amiel, Journal,1866, p. 212).Les tournesols cernaient d'une crinière d'or leur grande tonsure monastique noire (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 167).Il écoute le train battre le rail de son galop pesant, sous sa crinière de fumée (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 203):
3. (...) les forêts apparaissent tassées arbre contre arbre, comme des troupeaux de cerfs : ramures emmêlées, hêtres allongeant le museau sur l'encolure des chênes; bouleaux serrant leurs flancs tachetés contre les érables; alisiers secouant leurs crinières encore rouges. Giono, Triomphe de la vie,1941, p. 271.
En partic.
Écume des vagues. Crinière des flots; les crinières de la mer :
4. La marée (...) montait avec un fracas épouvantable (...) Les vagues, de plus en plus grosses, tapaient comme des béliers (...). De grands dos verdâtres, aux crinières d'écume, moutonnaient à l'infini, se rapprochaient sous une poussée géante; puis, dans la rage du choc, ces monstres volaient eux-mêmes en poussière d'eau, ... Zola, La Joie de vivre,1884, p. 984.
Rayons d'un astre, queue d'une comète. Soudain le soleil, secouant sa crinière, Se lève (Montherl., Encore inst. bonh.,1934, p. 682).
2. Vocab. techn.
a) MÉD. Crinière occipitale. ,,Crête épineuse incurvée formée par l'inion lorsqu'il est très proéminent`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
b) AGRIC. ,,Bande de terrain laissée en friche, ou mal labourée, où aboutissent les sillons; c'est l'équivalent de chaintre, de talweg, d'ackerberg, etc.`` (Fén. 1970).
Prononc. et Orth. : [kʀinjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1798. Étymol. et Hist. 1. 1556 « d'un cheval » (Saliat, Hérodote, IX ds Hug.); 2. 1579 « chevelure » (R. Garnier, La Troade, 2587 ds IGLF). Dér. de crin*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér. : 443. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 802, b) 920; xxes. : a) 629, b) 327. Bbg. Brüch (J.). Die Wörter für Haar im Latein und ihr Fortleben im Romanischen. Wiener Studien. 1957, t. 70, p. 61.