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CRIARD, ARDE, adj. et subst.
A.− [En parlant d'un animé]
1. (Personne) qui crie souvent, de façon désagréable et importune. L'homme est maussade, la femme plaintive, les enfants criards (About, Grèce,1854, p. 181).Des peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles (Rimbaud, Poés.,1871, p. 128):
1. Autant les premiers bataillons de fédérés, les volontaires, (...) les travailleurs étaient solides au feu, calmes et décidés; autant cette abominable race de criards, de braillards et de fainéants tremblait pour sa peau. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 166.
2. [En parlant d'animaux] Les geais criards se disputent la ramée et l'ombre (Bertrand, Gaspard,1841, p. 170).
PARAD. (Quasi-)synon. acariâtre, aigre, braillard, grondeur, hurleur, tapageur.
3. P. méton.
a) [En parlant d'un lieu] Quitter la solitude pour la foule, les chemins verts et déserts pour les rues encombrées et criardes (M. de Guérin, Journal,1834, p. 214).
b) [En parlant d'une chose] Dettes criardes. Petites dettes réclamées par les fournisseurs avec insistance et importunité. Afin de solder ses infimes dettes criardes près des fournisseurs de son quartier (Goncourt, Journal,1892, p. 200).
B.− P. anal. [En parlant d'une chose] Qui émet des sons aigus, désagréables, choquant l'ouïe.
1. [En parlant d'une voix, d'un instrument de musique] Les voix s'entre-croisaient, l'une criarde, l'autre sourde, une voix de femme et une voix d'homme (Ramuz, Pache,1911, p. 63).L'aigreur obsédante des hautbois criards (Schaeffner, Orig. instr. mus.,1936, p. 133).
2. [En parlant d'un objet qu'on frotte contre un autre objet] Le bruit de la porte avec sa serrure criarde et ses verrous grinçants (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 245).
Spéc. [En parlant d'une étoffe] La soie criarde des rideaux (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 162).
Toile criarde ou criarde, subst. fém. Toile fortement gommée qui crisse quand on la touche; p. méton. jupon confectionné autrefois avec cette toile :
2. Le goût du xviiepour les dessous se manifeste par la recherche grivoise des surnoms qui leur sont attribués, tels que « le mousquetaire », « l'innocente », « la culbute » (...) « la criarde ». Ce dernier terme s'appliquait à une étoffe craquante qui fut beaucoup employée pour la confection des « tournures », petits poufs qui évasaient la robe en souvenir peut-être du vertugadin. Cécil Saint-Laurent, L'Histoire imprévue des dessous féminins,Paris, Solar, 1966, pp. 96-98.
C.− P. métaph. Qui blesse la vue par un éclat trop vif, des couleurs discordantes. La maison (...) décorée avec un mauvais goût criard (Maurois, Disraëli,1927, p. 148):
3. Ce sont des verts crus, des bleus criards, des rouges, des terres cuites vernissées d'un goût atroce et séduisant... É. Faure, Hist. de l'art,1914, p. 370.
Rem. On rencontre ds la docum. criardement, adv. D'une manière criarde. Un empiècement de la même étoffe, mais criardement neuve (Maeterlinck, Bulles bleues, 1948, p. 103).
Prononc. et Orth. : [kʀija:ʀ], fém. [-aʀd]. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 criart « qui crie d'une manière désagréable » (J. de Vignay, Mor. hist., XVIII, 37, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 501); 1690 fig. dettes criardes (Fur.); 1831 soie criarde (Balzac, loc. cit.). Dér. du rad. de crier*; suff. -ard*, -arde*. Fréq. abs. littér. : 288. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 249, b) 635; xxes. : a) 508, b) 365. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 136, 200.