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CREUSET, subst. masc.
Récipient réfractaire utilisé pour fondre, calciner, purifier des matières minérales. Creuset brasqué. L'or brut s'épure dans le creuset (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 240).Calcination d'alun ammoniacal purissime dans un creuset de quartz (Metta, Pierres préc.,1960, p. 107).
P. ext. Partie inférieure, en forme de récipient, d'un haut fourneau, où est recueilli le métal fondu. Les laitiers sont des silicates très complexes surnageant la fonte dans le creuset des hauts fourneaux (Bourde, Les Trav. publ.,1928, p. 153).
P. métaph. ou au fig.
[P. réf. au fait que dans un creuset les matières sont fondues et comme détruites] Il passa la soirée avec elle, et fondit bravement ses cinq francs au creuset de la prodigalité (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 102).Il traitait les titres d'oripeaux, de vieux galons bons à mettre au creuset (Sandeau, Sacs,1851, p. 46).Verdun allait devenir le creuset où se réaliserait la fonte des réserves adverses (Joffre, Mém.,t. 2, 1916, p. 235).
[P. réf. au fait que dans un creuset des matières différentes sont fondues en une seule] L'amour, c'est le creuset sublime où se fait la fusion de l'homme et de la femme (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 646):
Des siècles pénibles et douloureux s'écoulèrent avant qu'une fusion s'accomplît. Elle se réalisa grâce à une forme religieuse, sortie elle-même du creuset méditerranéen, issue du mélange d'hommes et d'idées qui s'y était accompli... Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 207.
[P. réf. au fait que dans un creuset les matières sont éprouvées et éventuellement purifiées] Le temps, ce véritable creuset des caractères (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 641).La douleur est le creuset où l'amour s'épure (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 488).La beauté de l'aimée purifiée au creuset de l'épreuve et sans cesse grandie (Estaunié, Ascension M. Baslèvres,1919, p. 257).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. creuseterie. Fabrique de creusets. Vainement, Luc s'était efforcé de le prendre [Lange] avec lui, en lui offrant de diriger la creuseterie qu'il avait dû créer (Zola, Travail, t. 1, 1901, p. 298).
Prononc. et Orth. : [kʀøzε]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1514, juill. croiset « vaisseau destiné à faire fondre ou à calciner certaines substances » (Inv., A. Vienne ds Gdf. Compl.); 1754 « partie inférieure du haut fourneau où se rassemble le métal fondu » (Encyclop. t. 4); par image 1674 (Boileau, Longin, Reflex., 7ods Littré : Tout son mérite [de Corneille], à l'heure qu'il est, ayant été mis par le temps comme dans un creuset, se réduit à huit ou neuf pièces de théâtre qu'on admire); 1732 au fig. « moyen d'épuration morale ou intellectuelle » (Trév.). Issu par substitution de suff. (-et*), avec ensuite attraction de creux*, de l'a. fr. croisuel (2emoitié du xies. croisol « lampe » ds Raschi Blondh., no285; xiies. cruisol « id. » Gl. Tours ds T.-L.; 1202 croiseus plur. « creuset » Tailliar ds T.-L.; date douteuse m. fr. croisous, plur. « id. » Arch. J. 1034, no28 ds Gdf.; 1532 creziou « id. » Rabelais, Pantagruel, VII, éd. Marty-Laveaux, I, 246) d'un gallo-roman *croceolus d'orig. discutée soit de même orig. que creux [d'apr. la forme de la lampe à huile] (Bl.-W.2-5) soit très anciennement issu de l'a. b. frq. krōk (croc*) [la lampe se suspendant à un crochet] FEW t. 2, p. 1356 b. Le lat. médiév. crucibulum « petite lampe » (xiiies. ds Nierm.) serait une latinisation des formes romanes faite d'apr. le class. turribulum « brûle-parfum ». Fréq. abs. littér. : 167. Bbg. Gohin 1903, p. 361.