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CRESSON, subst. masc.
A.− [Plante]
1. Plante des lieux humides, à tige rampante et à feuilles découpées en lobes qui ont une saveur piquante et se consomment en salade ou en garniture. Cresson de fontaine; botte, touffe de cresson. Sur un tapis de cresson d'un vert tendre et velouté (Sand, Lélia,1833, p. 300).Le cresson trempait au fil de l'eau ses tiges vertes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 176).Pour ma bouche cette poignée de cresson (Claudel, Poésies div.,1952, p. 702):
Et je délibérais si je n'enverrais pas Hyacinthe chercher du beurre frais et du pain bis, pour manger des cressons au bord d'une fontaine, sous une cépée d'aulnes. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 204.
2. [P. anal. avec la saveur des feuilles] Cresson alénois. Plante cultivée, employée comme assaisonnement (cf. supra t. II, p. 477b, s.v. alénois).Cresson des prés, cardamine. Cresson de Para ou du Brésil. Cresson de cheval ou de chien, variété de véronique (d'apr. Baillon t. 2 1886).
B.− Au fig., arg.
1. Chevelure, cheveux. Il n'a plus de cresson sur le caillou ou sur la fontaine : il est chauve (M[acé]) (Larchey, Dict. hist. arg.,2eSuppl., 1883, p. 47).
2. Crâneur, arrogant. Une rombière tout ce qu'il y a de cresson (Stollé, Contes,1947, p. 1).Malfrins! cressons! De quoi que vous êtes pas contents? (Céline, Mort à crédit,1936, p. 530).
Rem. Qq. dict. attestent cressiculteur, subst. masc. Personne qui travaille dans une cressonnière. Cressonnette, subst. fém. Cresson des prés.
Prononc. et Orth. : [kʀ εsɔ ̃], [kʀ əsɔ ̃], [kʀesɔ ̃]. [ε] ouvert ds Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Fél. 1851, Littré, DG et Pt Lar. 1968; cf. aussi à côté d'autres var. ds Barbeau-Rhode 1930, Dub. et Warn. 1968. Cette prononc. qui serait mérid. aurait été imposée dans les classes du nord de la France par les instituteurs soucieux de respecter la règle selon laquelle e se prononce [ε] ouvert devant consonne double; bien que cette règle ne soit pas valable devant -ss- comme le prouvent des mots région. du type de besson (jumeau en berr.) et qui se prononce avec [ə] muet. La prononc. par [ə] est enregistrée seule ds Passy 1914, à titre de 1revar. ds Barbeau-Rodhe 1930, de 2evar. ds Dub., DG et Littré qui la juge fautive. Cette prononc. par [ə] serait la prononc. anc. et serait encore la prononc. empl. à Paris et en partie dans le Nord. [e] fermé est donné déjà ds Fér. Crit. t. 1 1787 mais surtout par des dict. mod. tel que Pt Rob. dont c'est la seule transcr. du mot, et tel que Warn. 1968 dont c'est la 1revar. Pour toutes ces rem. cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 171; Rouss.-Lacl. 1927, p. 110 et Dupré 1972, p. 564. Le mot est attesté ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 kerson (G. de Berneville, Vie de St Gilles, 939 ds T.-L.) De l'a. b. frq. *kresso « cresson » (correspondant à l'all. Kresse) lat. des gloses crissinus ixes. ds TLL s.v., v. aussi Bambeck, no30. Fréq. abs. littér. : 88. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 180. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 53. − Meyer-Lübke (W.). Fr. Etymologien. Z. rom. Philol. 1909, t. 33, pp. 431-440. − Sain. Lang. par. 1920, p. 368. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 150.