| ![]() ![]() ![]() ![]() CRÉANCE2, subst. fém. DROIT A.− Droit que possède une personne d'exiger l'exécution d'une obligation, en particulier le paiement d'une somme d'argent. Recouvrer une créance (cf. A. France, Jocaste,1879, p. 101).Anton. dette : 1. Je lui demande [à mon fils] à genoux de renoncer aux créances qu'en qualité d'héritier de sa mère il pourrait exercer contre moi.
Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 65. B.− P. méton. Le titre même. J'ai fait le nécessaire! t'as plus qu'à signer la créance! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 547).Cf. également Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 583. SYNT. Créance douteuse (cf. Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 176), créances hypothécaires (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 97), créance personnelle (Code civil, 1804, art. 875, p. 159), créances privilégiées (ibid., art. 2112, p. 382), créance solidaire (ibid., art. 1209, p. 217). C.− Au fig. Sentiment de reconnaissance que l'on attend d'une personne à laquelle on a rendu service : 2. Sixte se trouvait radicalement impuissant à répondre au suprême appel jeté vers lui par son disciple, du fond de son cachot. De tout ce mémoire, les dernières lignes remuaient dans le philosophe la corde la plus profonde. Quoique le mot de dette n'y fût pas prononcé, il sentait comme une créance de ce malheureux sur lui. Greslou disait vrai : un maître est uni à l'âme qu'il a dirigée, même s'il n'a pas voulu cette direction, même si cette âme n'a pas bien interprété l'enseignement, par une sorte de lien mystérieux, mais qui ne permet pas de jeter à certaines agonies morales le geste indifférent de Ponce-Pilate.
Bourget, Le Disciple,1889, p. 220. Prononc. et Orth. : [kʀeɑ
̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xies. « croyance religieuse, foi » (St Alexis, éd. C. Storey, 3); 2. a) 1160 « confiance que l'on accorde » (Wace, Rou ds Keller, p. 114 a); b) fin xiiies. letre de crëance « lettre accréditant celui qui les remet » (Ménestrel de Reims, 250 ds T.-L.); 3. ca 1170 avoir creance que « avoir la conviction, croire que » (Benoit de Ste-Maure, Chronique des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8575); 4. ca 1175 « argent que l'on prête à quelqu'un » (Chr. de Troyes, Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 3066); repris en 1611 (Cotgr.); 1671 lettre de créance terme de comm. (Pomey); 5. 1354-76 fauconn. « longue corde attachée à la laisse d'un oiseau » (Modus, éd. G. Tilander, 93, 72); 6. 1573 chien de bonne créance « chien sur lequel on peut compter à la chasse » (J. Dupuys, Dict. fr.-latin). Dér. du rad. cre- des formes fortes de croire* et en partic. du part. prés. créant; suff. -ance*. STAT. − Créance1 et 2. Fréq. abs. littér. : 415. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 086, b) 420; xxes. : a) 395, b) 374. |