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COUTEAU, subst. masc.
A.− Instrument tranchant formé d'une lame emmanchée de forme et de longueur variables. Couteau affilé, ébréché, long, mince, pointu; le couteau coupe, tranche; aiguiser, repasser un couteau.
1. [Le couteau comme instrument domestique]
a) [Comme élément du couvert] Couteau à dessert, à fruit, à pain, à poisson. Un couteau à fromage (Lar. mén.1926).Ni couteaux, ni cuillers, ni fourchettes : on mange avec les mains (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 246):
1. À l'instant où nous allons nous mettre à table, un nouveau planton arrive, porteur d'un pli. Garine ouvre l'enveloppe avec le couteau de table, s'assied devant son assiette et lit. Malraux, Les Conquérants,1928, p. 63.
b) [Comme ustensile de cuisine] Couteau à ouvrir les huîtres (Romains, Copains,1913, p. 181).Couteaux d'office; (...) couteaux économiseurs; (...) couteau à découper (Mathiot, Éduc. ménag.,1957, p. 82).
Couteau électrique. ,,Couteau dont la lame est actionnée par un moteur électrique au moyen d'un système bielle-manivelle ou de cames`` (Lar. encyclop.).
c) [Comme objet personnel, familier] Couteau de poche; couteau pliant, multilames. Il fouilla dans sa poche, en tira un couteau-canif (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 241).Couteaux à plusieurs lames (Verne, Île myst.,1874, p. 223).Je n'ai qu'un couteau suisse, dit le padre (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 54):
2. Là-dessus, Roch tirait un couteau de poche et commençait de se gratter les ongles d'un air rêveur. Il marmonnait : − La croix à vingt-six ou vingt-sept ans, sans discussions, sans histoires. Fichtre! G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 101.
Couteau (à raser). ,,Rasoir à main`` (Rob.); cf. également Carabelli, [Lang. profess. coiffeurs].
2. [Le couteau comme arme]
a) Vx. ,,Épée courte qu'on porte au côté`` (Ac. 1878). Il ne porte qu'un couteau. Son ennemi avait une épée de longueur et lui n'avait qu'un couteau`` (Ac. 1878).
b) Arme de chasse, de combat. Il examina son couteau de chasse, qui était fort tranchant (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 126).Le vieux Charles sortait de sa poche un couteau à cran d'arrêt et commençait à manger (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 99).Il avait son couteau de guerre dans sa poche (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 788):
3. « As-tu toujours le couteau, dit cette singulière créature à Isabelle lorsqu'elle se fut approchée de la cheminée, le couteau à trois raies rouges? − Oui, Chiquita, répondit la jeune femme, je le porte là, entre ma chemisette et mon corsage. Mais pourquoi cette question, ma vie est-elle donc en péril? − Un couteau, dit la petite dont les yeux brillèrent d'un éclat féroce, un couteau est un ami fidèle; il ne trahit pas son maître, si son maître le fait boire; car le couteau a soif. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 385.»
En partic. Couteau sacré. Arme destinée à sacrifier les victimes offertes à la Divinité. Démodocus répand la libation aux pieds de la statue du poëte. La génisse tombe sous le couteau sacré (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 182).
c) Style noble. Arme utilisée par le bourreau dans ses œuvres (hache, glaive, etc.). [Méphistophélès à Faust] Viens! viens! ou je t'abandonne avec elle sous le couteau! (Nerval, Faust,1840, p. 186).
P. ext. Couperet de la guillotine :
4. Il m'est arrivé, dans ma vie, d'avoir l'affreuse curiosité d'une exécution capitale. Je m'y suis rendu. Je n'y ai pas assisté. Je n'ai vu ni le couteau descendre, ni la tête tomber. Je n'ai pas pu. P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 278.
SYNT. Coup de couteau (dans la poitrine, en plein cœur). Je m'élançai alors sur lui et je lui enfonçai mon couteau dans la poitrine (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 641). Avoir le couteau au poing, entre les dents. Marcel et Octave la carabine au poing et le couteau aux dents, s'élancèrent dans le parc (Verne, 500 millions, 1879, p. 228). Jouer du couteau; manier, tirer le couteau. Voilà les guerres de famille, voilà comme les couteaux se tirent (Musset, Lorenzaccio, 1834, II, 5, p. 153). On dit que tu sais jouer du couteau comme le meilleur jaque de Malaga, (Mérimée, Carmen, 1847, p. 62).
d) Expr. fig. Mettre le couteau sur (sous) la gorge. Contraindre quelqu'un par la force à agir dans un sens déterminé. Vous êtes peut-être gênées en ce moment, dites-le-moi, je ne viens pas vous mettre le couteau sur la gorge (Becque, Corbeaux,1882, IV, 10, p. 243).Être à (aux) couteaux tirés. Être en complète inimitié. Ce sont là deux demi-sœurs, qui, sorties de deux pères, se crachent à la figure en se traitant de bâtardes et vivent à couteaux tirés (Courteline, Article 330,1900, p. 277).Remuer le couteau (ou le fer) dans la plaie. Augmenter, raviver une peine, un chagrin. La Môme, retournant le couteau dans la plaie. − Puisque tu te maries! (Feydeau, Dame Maxim's,1914, II, 9, p. 52).
3. Au fig.
a) [L'accent est mis sur la forme] Visage en lame de couteau. Visage mince, creux, aux angles vifs. Un homme grand, sec et mince, le visage en lame de couteau (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 82).L'acier terni de sa face de couteau-poignard (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 202).
b) [L'accent est mis sur ses qualités] Couper, tailler au couteau. Couper avec netteté, en ligne droite. Une terre belle, vraiment. Et un peu grasse, que le soc coupait au couteau, qui ne couvait pas de basse vermine (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 84).
Visage taillé au couteau. Visage aux traits marqués, aux contours accusés. Ta tête est bizarre, taillée à grands coups de couteau comme celle des génies (Renard, Journal,1888, p. 16).
Brouillard à couper au couteau. Brouillard dense, très épais. Il fait un brouillard à couper au couteau (Proust, Guermantes 2,1921, p. 394).
4. Proverbes. [P. réf. au couteau à pain d'une famille, dont les générations successives changent alternativement la lame et le manche, tout en le regardant comme le même couteau héréditaire] Ressembler au couteau de Jeannot. Changer complètement en gardant le même nom (cf. Mauriac, Journal 1, 1934, p. 66). L'homme s'est complètement renouvelé... − À la manière du couteau de Jeannot, et vous le croyez toujours le même, reprit Bixiou (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 605).On vous en donnera des petits couteaux pour les perdre. On ne vous confiera plus d'objet dont vous n'appréciez pas la valeur. Oui, continuai-je (...), je vous en flanquerai, à l'avenir, des petits couteaux pour les perdre (Courteline, Ah! Jeunesse!Lauriers coupés, 1894, p. 181).Être (comme) un couteau de tripière (couteau possédant deux tranchants). Être hypocrite en disant du bien et du mal d'une même personne. Parmi ces caleurs et ces gourgousseurs [de l'atelier], il y en avait un de méchant comme un vieux couteau de tripière (Esparbès, Printemps,1906, p. 187).
B.− [P. anal.]
1. [De fonction] Outil métallique tranchant, grattant, etc., utilisé sous des formes et pour des usages variés dans divers domaines techniques.
a) AGRICULTURE.
Couteau d'une charrue (cf. coutre1; cf. également Giono, Regain, 1930, p. 175).
Couteau d'apiculteur. ,,Désoperculateur`` (Rob.); cf. également Lar. encyclop..
Couteau à greffer (Rob.). Les couteaux à greffer (...) possèdent une lame dont la face inférieure, pendant la coupe, doit être plate pour que la section obtenue soit bien plane (Brunet, Matér. vitic.,1909, p. 51).
b) ALIM. Couteau ramasseur. ,,Couteau qui ramasse constamment la pâte de cacao sous la meule`` (Littré); cf. également Guérin 1892, Rob. et Lar. encyclop..
c) CHIR. Sur un seul et même plateau on posera : (...) un ou deux couteaux à amputation (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 226).Un couteau interosseux, ou un simple bistouri (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844p. 230).Un couteau à iridectomie (J. Verne, Vie cellul.,1937, p. 30).
d) MÉD. VÉTÉR.
Couteau anglais. ,,Instrument dont les maréchaux anglais se servent pour rogner la corne des sabots et qui remplace le boutoir des ouvriers français`` (Littré); cf. également Rob., Lar. encyclop..
Couteau de feu. ,,Instrument qui est de fer ou de cuivre et qui, étant chauffé dans la forge, sert à brûler quelque partie malade du cheval`` (Littré); cf. également DG, Rob., Lar. encyclop..
Couteau de chaleur. ,,Latte de bois polie sur les bords, dont on se sert pour racler la surface de la peau du cheval et abattre la sueur après un exercice forcé`` (Littré); cf. également DG, Rob., Lar. encyclop..
e) PEAUSS. Le couteau à inciser (Closset, Travail artist. cuir,1930, p. 21).Couteau à dérayer (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 105).Le couteau à écharner (...), un couteau à ébourrer (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947p. 44).
f) PEINT. Un couteau à reboucher et un couteau à enduire (Bonnel-Tassan1966, p. 137):
5. Puis, la grosse affaire était le couteau à palette, car il l'employait pour les fonds, comme Courbet; il en possédait une collection, de longs et flexibles, de larges et trapus, un surtout, triangulaire, pareil à celui des vitriers, qu'il avait fait fabriquer exprès, le vrai couteau de Delacroix. Zola, L'Œuvre,1886, p. 269.
2. [De forme]
a) MODES. Longue plume rigide ornant parfois les coiffures féminines. Ce petit canotier de feutre noir, si coiffant, dont le couteau fuse, et la voilette ombre les yeux, est « Paris » (L'Œuvre,17 mars 1941).MmeAlvarez toisa sa petite-fille, du canotier en feutre orné d'une plume-couteau, jusqu'aux souliers molière de confection (Colette, Gigi,1944, p. 11).
b) TECHNOL. Petite pièce triangulaire qui supporte le fléau et les deux plateaux d'une balance. Les couteaux de la balance commençaient à se détraquer (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 98).
c) ZOOL. Solen; mollusque bivalve à coquille allongée vivant enfoncé dans le sable. Les Couteaux (Solen Vagina) ont une coquille tellement à part qu'ils sont connus de tout le monde (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 417).
Prononc. et Orth. : [kuto]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1130 coltel « outil tranchant » (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 540); 1316 couteau sing. (Inv. des armures de Louis X ds Gay); 1586 fig. estre aux cousteaux tirer (Cholières, 8oApresdisnée, p. 217, Paris, J. Richer, s.d.); 1680 estre à couteaux tirez (Rich.); 2. ca 1265 faucon. (Brunet Latin, Trésor, éd. F.-J. Carmody, I, 147, 32 : corticus corrigé en coutiaus par l'éd.); 3. 1611 p. anal. conchyl. (Cotgr.); 4. 1863 d'une balance (Littré). Du lat. class. cultellus « petit couteau », dimin. de culter, v. coutre. Fréq. abs. littér. : 2 527 (couteau-poignard : 6). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 212, b) 4 937; xxes. : a) 5 018, b) 3 195. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Mots t. 3 1975, p. 198, 219. − Quem. 2es. t. 1 1970. − Rog. 1965, p. 94.