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COURTOIS, OISE, adj.
A.− Littéraire
1. [En parlant d'une pers., de ses qualités mor. et phys., et de son comportement en société; p. ext., en parlant d'un phénomène soc.] Qui correspond à l'idéal, à l'éthique, à l'esprit de la chevalerie au Moyen Âge. Chevalier courtois. (Quasi-)synon. preux.Esprit, idéal, morale courtois(e). Le but de la tradition chevaleresque et courtoise a été de mettre de l'idéalisme dans l'amour (Barrès, Cahiers,t. 13, 1921, p. 99).Le modèle accompli du parfait chevalier, vaillant et sage, prudent et courtois (Grousset, Croisades,1939, p. 318):
1. ... et, comme on l'a dit en étudiant le duel dans sa généralité, la générosité y restait de règle. La guerre chevaleresque, la guerre courtoise, la guerre en dentelles ont longtemps maintenu sur les champs de bataille les traditions ludiques du tournoi et du duel... Jeux et sp.,1968, p. 784.
2. En partic. [En parlant du comportement de l'amant à l'égard de sa dame] L'amour courtois. L'amour en tant qu'il est commandé par un ensemble de normes réglant l'attitude de l'amant envers sa dame; p. méton., l'ensemble de ces normes. Cf. amour ex. 219 et 223 :
2. Toute la doctrine de l'amour courtois s'est fondée, développée, affinée, quintessenciée dans les milieux où l'influence féminine était prépondérante. Et des modes − façons de sentir et façons d'écrire − se sont établies, qui ont gagné, de proche en proche, toute la société, ... Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 138.
P. ext. [En parlant des œuvres du Moy. Âge et de l'éthique qu'elles illustrent] Qui traite de l'attitude physique et morale de l'homme au Moyen Âge et de sa conduite envers sa dame. Poète, romancier courtois; littérature, poésie courtoise. Le public d'un roman courtois du Moyen Âge n'est pas précisément le même, ni en quantité ni en nature, que celui d'un roman-feuilleton du XIXesiècle (L. Febvre, Combats pour hist.,1941, p. 234).
Armes courtoises. [À propos d'un tournoi ou d'une joute] Armes dont on émoussait la pointe et le tranchant pour ne pas blesser l'adversaire. Quant aux joutes proprement dites (...). Même quand on les livrait à armes courtoises, elles pouvaient être dangereuses. Et parfois aussi, il y avait des joutes à fer émoulu (Jeux et sp.,1968, p. 783).
P. anal. Le bâton est une arme courtoise qui ne tue pas les gens (About, Roi mont.,1857, p. 236).
P. métaph. Un beau soleil attaquait chaque fleur et la cascade d'une lance courtoise (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 66).
En partic. [À propos d'une discussion ou d'une joute oratoire] Qui reste de bon ton et où l'on évite de blesser l'adversaire. Les chefs des opinions les plus contraires se parlent à mots émoussés, à pointes courtoises (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 500).
B.− P. ext. [En parlant d'une pers. et de sa manière d'être]
1. Qui possède dans son accueil, ses gestes, son langage, etc., une distinction caractéristique ou digne de la cour royale. (Quasi-)synon. civil.En le voyant si aimable, courtois et avisé, on disait qu'il était en la grâce de toutes les dames et même de la reine (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 148).Un sultan gigantesque (...) venu (...) pour nous présenter ses hommages. Charmant, courtois, souriant et de bonnes manières (Gide, Retour Tchad,1928, p. 888):
3. ... tant ce vieil homme, avec son chapeau haut-de-forme gainé de feutre à la main, sa couronne de cheveux blancs, son manteau cintré et ses souliers vernis s'avançait avec une élégance d'autrefois et mettait de grandeur courtoise en son geste. Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 105.
2. Qui est empreint de politesse raffinée. Accueil très aimable, très courtois, tout en restant très réservé (Léautaud, Journal litt.,2, 1907-09, p. 301).Sur une note à peine plus aisée que le reste de son discours qui n'était jamais sorti du ton de la conversation courtoise (Gracq, Syrtes,1951, p. 341).
SYNT. Façon, geste, manière, parole, voix courtois(e). PARAD. a) Synon. affable, aimable, civil, élégant, gracieux, poli, raffiné. b) Anton. désagréable, discourtois, grossier, impertinent, impoli, incorrect, rustre, vulgaire.
Péj. [En parlant d'une attitude purement conventionnelle] :
4. ... la guerre avait gardé quelque chose de courtois, de conventionnel, de « bien élevé ». Plus rien de soldatesque, plus de coups, de grossièretés, d'insultes réciproques. Plus de haine apparente, de révolte, de refus véhéments de toute concession. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 230.
Prononc. et Orth. : [kuʀtwa], fém. [-twa:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (en parlant d'un animé) curteis (Roland, éd. J. Bédier, 3796); 2. ca 1130 (en parlant d'un inanimé) corteis (Couronement Louis, éd. E. Langlois, 3). Dér. de l'a. fr. court, v. cour « résidence d'un souverain et de son entourage »; suff. -ois*. Fréq. abs. littér. : 357. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 189, b) 222; xxes. : a) 544, b) 910. Bbg. Burgess (G. S.). Contribution à l'ét. du vocab. pré-courtois. Genève, 1970, pp. 20-34. − Darm. Vie 1932, p. 189. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 7. − Foster (B.). Fr. St. 1972, t. 26, no4, p. 493. − Gohin 1903, p. 312. − Gorcy (G.). Courtois et courtoisie d'après qq. textes du m. fr. B. jeunes Rom. 1961, t. 4, pp. 15-25. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 169-170; t. 3 1975, p. 87. − Lew. 1960, p. 218. − Whitton (D. F.). Cities and citizens in engl. and fr. usage. In : [Mél. Ewert (A.)]. Oxford, 1961, pp. 239-240.