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COURTISER, verbe trans.
A.− [Avec une idée de mondanité empreinte d'adulation et de flatterie]
1. Gén. péj. Faire la cour à un roi, à un prince ou à une personne influente pour obtenir quelque faveur ou quelque avantage. Il s'humiliait à courtiser cet homme, lui si fier et si noble, et il en rougissait de honte vis-à-vis de lui-même (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 99):
1. Comme à vivre un peu dans les secrets, les mystères, les coulisses d'une petite cour comme celle-ci, grandit votre mépris de l'humanité, des princes, de ceux qui les approchent, les courtisent et les servent! Quelle fausse idée se fait le public de ce petit monde d'ici et comme il ignore à quoi peut être réduite et abaissée l'intimité d'une princesse impériale! E. et J. de Goncourt, Journal,1869, p. 537.
P. ext. [Le compl. désigne un groupe de pers.] Courtiser le peuple :
2. Courtiser la société dont on peut avoir besoin, mettre de l'adresse à se la concilier, faire l'habile, me paraît toujours office de laquais et d'intrigant, et cette œuvre servile ne m'inspire qu'un insurmontable dégoût. Amiel, Journal intime,1866, p. 55.
2. P. anal. [Le compl. désigne des entités ou des inanimés plus ou moins personnifiés] Je ne sais s'il est maintenant plus profitable de courtiser le pouvoir tombé que le pouvoir debout (Musset, Revue des Deux-Mondes,1833, p. 103).M'accuser d'avoir courtisé sa fortune et de tourner le dos à sa ruine (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 237).
SYNT. Courtiser le malheur. Rendre hommage à quelque noble infortune. PARAD. (Quasi-)synon. aduler, flagorner, flatter, louanger.
B.− [Le suj. désigne un homme] Faire la cour à une femme en l'entourant de prévenances flatteuses et assidues. Les femmes l'aiment, car il les courtise; les hommes lui sont dévoués, car il les sert (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 276):
3. Courtiser à l'écart une petite niaise Sortant de pension, − toute rouge et tout aise, Qui prend feu dès l'abord au moindre aveu banal, Et s'imagine avoir trouvé son idéal... T. Gautier, Premières poésies,1830-45, p. 148.
P. anal. Ils courtisaient tous deux la même maîtresse, la popularité (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 9, 1863-69, p. 153).
Adjectif :
4. Il y avait dans le jardin où je suis né, à Rome, une jeune rose qui était la reine du parterre, et, pour ne pas dire la seule, la plus courtisée de toutes ses compagnes. Les papillons les plus beaux l'entouraient assidûment de leurs hommages et se voyaient repoussés avec un dédain désespérant. Murger, Les Nuits d'hiver,1861, p. 198.
SYNT., EXPR., Courtiser les Muses. S'adonner aux belles-lettres et à la poésie. Ce poète fluet courtise les femmes et les muses (A. France, Génie lat., 1909, p. 60). Arg. Courtiser la dame de pique. S'adonner au jeu. Attesté ds Larchey, Dict. hist. arg., 2eSuppl., 1883, p. 50; Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop.
Rem. 1. On rencontre ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Guérin 1892 l'emploi réfl. réciproque « se faire mutuellement la cour ». 2. On rencontre le subst. fém. courtisation. Fait de courtiser. Il n'est pas une manifestation de l'instinct sexuel, surtout de l'instinct viril, qui ne s'accompagne d'agressivité (...). Les jeux de lutte, chez l'animal déjà, sont très distincts des jeux de chasse et sont, dans la majeure partie des cas, liés à la courtisation (Mounier, Traité caract., 1946, p. 557).
Prononc. et Orth. : [kuʀtize], (je) courtise [kuʀti:z]. Ds Ac. 1694-1932. Courtisant [kuʀtizɑ ̃]. Étymol. et Hist. 1557 « faire sa cour à quelqu'un de puissant » (O. de Magny, Souspirs, p. 67 ds IGLF); 1560 spéc. « faire sa cour à une femme » (J. Grevin, L'Olimpe, p. 293, ibid.). Empr. à l'ital. corteggiare, attesté dep. le xives. au sens de « faire partie de la cour d'un personnage important » (Libro di viaggi ds Batt.), dep. 2emoitié xves. au sens de « faire sa cour à quelqu'un de puissant » (Savonarole, ibid.) et dep. début xvies. au sens de « faire sa cour à une femme » (L'Arioste, ibid.), dér. de corte (cour*; v. Tracc., pp. 132-133; Wind, p. 138; Hope, pp. 184-185), plutôt que transformation, sous l'infl. de courtisan*, de l'a. fr. cortoier « faire partie de la cour d'un prince, d'un seigneur » (FEW t. 2, p. 851a; EWFS2; Bl.-W.5) qui ne semble pas attesté au-delà du début du xives. (v. Gdf. et T.-L.). Fréq. abs. littér. : 178. Bbg. Hope 1971, pp. 184-185. − Piron (M.). Les Belgicismes lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 299.