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COURT1, COURTE, adj. et adv.
I.− Adjectif
A.− [Dans l'espace] Qui a une petite ou une trop petite étendue par rapport à la moyenne idéale ou réelle ou par rapport à autre chose.
1. [En longueur, en largeur, en hauteur ou en surface] Chemin court, geste court; flamme, herbe courte; courte épée, courte queue; à courte distance. Anton. long.Du bois de Vincennes à la rue Culture-sainte-Catherine le trajet était court et s'effectua en quelques minutes (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 415).Mes pieds nus, conscients, tâtent la laine courte et dure d'un beau tapis de Perse (Colette, Vagab.,1910, p. 58):
1. C'était toujours la ligne droite sans qu'aucun obstacle, lac ou montagne, les obligeât à la changer en ligne courbe ou brisée. Ils mettaient invariablement en pratique le premier théorème de la géométrie, et suivaient, sans se détourner, le plus court chemin d'un point à un autre. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 2, 1868, p. 96.
Au fig. :
2. blaise. − Pour beaucoup de femmes, le plus court chemin vers la perfection c'est... la tendresse. Cela ne veut pas dire qu'on doive s'abandonner à tous ses instincts, bien entendu! Mauriac, Asmodée,1938, I, 4, p. 35.
2. En partic.
a) [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui est de petite taille. Court et rond; court et trapu; court de taille, de jambes; court sur pattes. Une singulière petite bonne femme, toute courte, toute ronde (Halévy, Criquette,1883, p. 246).Courte et un peu bossue, elle (Félicie) essayait de rehausser sa petite taille en avançant le ventre et plaça une main sur sa hanche (Green, Malfaiteur,1955, p. 13):
3. Gasselin était un de ces petits Bretons courts, épais, trapus, (...) à figure bistrée, (...) têtus comme des mules, mais allant toujours dans la voie qui leur a été tracée. Balzac, Béatrix,1839-45, p. 31.
Bête courte. Qui a peu de longueur de l'échine au garrot. Cheval, mulet court. Ils ont de beaux petits mulets. Des bêtes courtes; des turcs (Giono, Bonh. fou,1957, p. 355).
b) [En parlant d'une partie du corps] Nez, cou, bec, bras court; jambes courtes; courte queue. Des crocodiles sur leurs courtes pattes (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Qui sait? 1890, p. 1190).Les taureaux normands à l'encolure courte (Bernanos, Joie,1929, p. 628).
Spéc., ANAT.
Muscles courts; court adducteur, court fléchisseur, court supinateur. Le court extenseur du pouce manque dans le chat, le chien, l'ours et le lapin (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 323).
Os courts. Anton. os plats et os longs.Les os courts dont la structure est comparable à celle des épiphyses (Gérard, Manuel anat. hum.,1912, p. 5).
c) [En parlant d'un vêtement ou d'une partie de vêtement] Habit court, à manches courtes; robe, jupe courte (qui ne couvre pas la jambe jusqu'à la cheville). Deux valets en culotte courte et en bas de soie blancs (Balzac, Splend. et mis.,1846, p. 462).Une sorte de manteau à larges manches (...) sensiblement plus court que la jupe (Gide, Journal,1915, p. 517):
4. La jeune fille [Sabine] tira sur sa jupe turquoise, qui était courte jusqu'à l'indécence... Toulet, La Jeune fille verte,1918, p. 52.
d) Loc. Tenir la bride* courte. Tirer à la courte paille*. Faire la courte échelle* à qqn.
Le plus court chemin, et p. ell., le plus court, subst. masc. Le chemin le plus direct. Passer par le plus court, aller au plus court, couper au (plus) court. Toutes deux passèrent par la brèche pour aller au plus court (Balzac, Ténéb. affaire,1841, p. 218).Nous nous sommes perdus dans les champs en voulant couper au court (Sue, Myst. de Paris,t. 3, 1842-43, p. 75):
5. François Rabelais se rendit à Montpellier; mais il ne s'y rendit pas tout droit, ni par le plus court (...) il s'amusait à prendre le plus long. A. France, Rabelais,1924, p. 26.
Au fig. Le plus facile, le plus expédient ou le meilleur moyen (cf. infra B 5).Je ne comprends guère (...) vos moyens, au moins très indirects; il est plus court de rester ici (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 142).
3. Qui a une faible ampleur ou une faible portée. Lunette, objectif à court foyer*; vue courte.
Au fig. Borné, obtus, mesquin. Esprit court; idée, intelligence courte. Elle n'avait pas un brin de religion et son bon sens, un peu court, s'offensait de tout mystère (A. France, Livre ami,1885, p. 97).Le nominalisme est une doctrine un peu courte; et les antiféministes ont beau jeu de montrer que les femmes ne sont pas des hommes (Beauvoir, Deux. sexe,t. 1, 1949, p. 12).
Loc. verbale. Avoir la vue courte. Avoir son champ de vision limité aux objets proches, ne pas voir clair de loin (cf. myope). Ce jeune homme, qui paraissait avoir la vue courte, arrêtait presque son cheval pour pouvoir regarder Lamiel plus à l'aise avec son lorgnon (Stendhal, Lamiel,1842, p. 140).Au fig. Manquer de prévoyance, de discernement ou d'ouverture d'esprit, de grandeur d'âme. Hélas! pourquoi faut-il que les idées généreuses aient toujours la vue si courte! (Nerval, L. Burckart,1839, p. 179):
6. ... il [La Bruyère] se raille des vues courtes et des esprits bornés ou envieux qui arguent d'une de vos qualités pour vous refuser une qualité voisine ou même opposée. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 1, 1863-69, p. 138.
Loc. adv., au fig. À courte vue. Étroit, borné, mesquin. Homme, doctrine, politique à courte vue. Jugements à courte vue (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 203).Égoïsme à courte vue (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 230).
4. Spéc. Qui ne s'étend pas assez.
a) ART CULIN. Sauce courte. Qui manque de fluidité, trop épaisse.
b) CÉRAM. Pâte courte. Qui manque de plasticité, qui s'étend mal. Si la pâte est trop courte, on peut lui donner du liant (...) par le gommage (Al. Brongniart, Traité arts céram.,1844, p. 136).
c) PEINT. Peinture courte. Des artistes m'ont dit que, le silicate séchant très rapidement, la peinture est courte (Mérimée, Ét. anglo-amér.,1870, p. 252).
5. Au fig. Qui a une trop faible importance, qui est nettement insuffisant (en volume, en quantité, en qualité, en dignité, en durée, etc.). C'est court! C'est bien court! C'est trop court! Synon. juste, insuffisant.Plats de consistance trop courte (Huysmans, En ménage,1881, p. 107).Deux poulets pour dix, c'est court! (Gyp, Passionn.,1891, p. 79):
7. [M. Sylvestre :] Fille unique, elle [MlleVallier] a fait honneur à tout et s'est trouvée, à dix-huit ans, à la tête de douze cents francs de rente. C'est court pour une jeune personne habituée à l'opulence. G. Sand, M. Sylvestre,1866, p. 82.
B.− [Dans le temps ou dans l'espace-temps]
1. Qui a une faible durée. Vie courte, jours courts, courte maladie; trouver le temps court. Anton. long.Un court mais expressif regard (Dumas père, Monte-Cristo,1846, p. 699).Court interlude d'orgue (Potiron, Mus. église,1945, p. 94).Ses petites flammes de courtes joies (Vialar, Brisées hautes, 1952, p. 124):
8. La nuit qui descend si rapide aux courtes journées de décembre était venue, mais sans amener avec elle une obscurité complète. La réverbération de la neige combattait les ténèbres du ciel, et par un renversement bizarre il semblait que la clarté vînt de la terre. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 144.
P. plaisant. À la longue et même, selon certains, à la courte Montesquiou devenait fatigant, puis insupportable (L. Daudet, Qd viv. mon père,1940, p. 247).
SYNT. Court espace de temps, frisson, instant, intervalle, laps de temps, moment, silence, sommeil, voyage; courte absence, apparition, averse, hésitation, pause, prière, visite; cycle, enseignement court; un temps relativement court; de courte durée.
Loc. div.
Proverbes. Les plaisanteries les plus courtes sont toujours les meilleures. Faire courte messe et long dîner. Être peu fervent (cf. Ac. Compl. 1842).
Fam. Avoir la mémoire courte. Oublier vite quelque chose ou ne pas vouloir s'en souvenir. Que tu as la mémoire courte, Élisabeth! Rappelle-toi l'été où tu m'accompagnais à Bordeaux, tous les jours (...). Souviens-toi de tes larmes dans la voiture (Mauriac, Mal Aimés,1945, II, 6, p. 201).La vouloir courte et bonne. [P. allus. à une citation de la duchesse de Berry] Jouir de la vie au détriment de sa santé. Ce farceur, qui la demandait courte et bonne, la mène bête et triste (Vallès, Réfract.,1865, p. 175).
En savoir le court et le long sur une affaire. En connaître tous les détails, tous les aspects.
2. P. ext. [En parlant d'une énonciation orale ou écrite] Qui a peu d'ampleur, peu de développement. Roman, poème court; phrase courte; de courts extraits (cf. bref). Les deux montagnards se retrouvèrent avec l'effusion aux paroles courtes (...) chez ces gens d'élocution difficile (A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p. 193).Elle [Clotilde] parlait par petites phrases, nettes, courtes, tranchantes (Tharaud, Bien-aimées,1932, p. 107).Résumés courts et fidèles (Civilisation écr.,1939, p. 3401):
9. J'avais repris Ésope le bossu, que j'avais aimé dès ma troisième pour ses paroles frustes, courtes et judicieuses. Jammes, Mémoires,1923, p. 186.
Loc. fig., fam., vieilli. Pour (le) faire court. Pour abréger, pour dire en peu de mots. Synon. (Pour faire) bref.Pour le faire court, monsieur, Carmen me procura un habit bourgeois (Mérimée, Carmen,1847, p. 51).
SYNT. Compliment, exposé, récit court; épigramme, introduction, lettre courte; courte description, digression, explication.
[En parlant de qqn] Être court. Parler ou écrire de façon brève, sans s'étendre sur les détails :
10. Cet art de prendre en tout ce qui est la fleur, de ne point fatiguer le lecteur par des détails oiseux, en un mot l'art d'être court (...) est la qualité qui nous charme et dont l'absence gâte pour nous des ouvrages pleins de choses... E. Delacroix, Journal,1857, p. 142.
3. Dont le terme est rapproché. À court terme, à courte échéance. Je signai des lettres de change à courte échéance, et le jour du payement arriva (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 181).Il s'est fait débiteur à court terme (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 412).Dans le plus court délai possible (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 660).
4. Qui est récent. De courte noblesse. [Brichanteau] − Mais ce Corneille-là, c'est de courte noblesse! (Hugo, Marion Del.,1831, p. 201).
5. Pratique et sûr par sa rapidité, simple, facile (cf. supra A 2 d, au fig.). Le plus court expédient; avoir, trouver plus court de... Si vous voulez annoncer votre visite, vous aurez plus court d'envoyer un messager (Bourget, Némésis,1918, p. 26):
11. La vie moderne tend à nous épargner l'effort intellectuel comme elle fait l'effort physique. (...) Elle nous offre toutes les facilités, tous les moyens courts d'arriver au but sans avoir fait le chemin. Valéry, Variété IV,1938, p. 141.
Vx et littér. En être pour sa courte honte; rester, revenir avec sa courte honte. Être vite humilié ou embarrassé après avoir essuyé un affront, un refus. Ton grand-père m'a signé un chèque de cinq mille francs. Une aumône! J'en suis pour ma courte honte (H. Bazin, Vipère,1948, p. 220).
6. Qui a une fréquence rapide. Souffle court, haleine, respiration courte, (vx) courte haleine. Respiration difficile et fréquente. Avoir le souffle court. S'essouffler vite. Être court d'haleine*. Le rythme de sa respiration courte [de Dubourg] se précipitait (Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 72).
a) MAR. Vague courte, mer courte. La vague, de plus en plus gonflée, devenait courte (Hugo, Homme qui rit,t. 1, 1869, p. 116).Vent court, courte houle. Vent qui ne permet pas d'atteindre facilement le but. Un vent court et dru brosse vigoureusement la mer (Camus, Été,1954, p. 171).
b) RADIO. Ondes* courtes, ultra-courtes.
II.− Adverbe
A.− [Dans l'espace] D'une manière courte. Une mode qui habille court; cheveux coupés court (Dub.); barbe court frisée; être attaché court. Les cochers, attentifs, tenaient court les rênes (Reider, MlleVallantin,1862, p. 122).
Couper, tailler court des cheveux, de l'herbe, etc. Ces champs de pailles jaunes, tondues court, que dessèche et dore le soleil d'août (Loti, Rom. enf.,1890, p. 107).Ramilles coupées court et appointées (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 139):
12. Il ne faut jamais craindre de couper du bois sur le chèvrefeuille de Chine. Plus on taille court, plus il pousse avec vigueur, fleurit abondamment, et garnit le bas et le centre... A. Gressent, Traité complet de la création des parcs et jardins,1891, p. 598.
Rem. Dans ces loc. verbales, l'emploi adj. de court est possible. Faire couper ses cheveux courts (cf. Grev. 1964, § 378). À treize ans, c'était un petit garçon pâle, aux cheveux bruns toujours coupés trop courts, aux yeux tristes (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 142).
B.− [Dans le temps ou l'espace-temps] D'une manière brusque, rapide. D'habitude, il la quittait court, comme si les choses n'avaient pas en lui de prolongement (A. France, Lys rouge,1894, p. 38).Elle [Camille] respirait court (Colette, Chatte,1933, p. 212).
C.− Loc. div.
1. Loc. verbales
Arrêter court qqn; s'arrêter court. Synon. net.Une autre fois, petit, il faudra s'arrêter court plutôt que de se disputer comme ça (Sand, Meunier d'Angib.,1845, p. 327):
13. En voyant entrer M. Viot toute l'étude tressauta. Les petits, effarés, se regardèrent. Le narrateur s'arrêta court. A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 68.
Faire court. L'ironie doit faire court. La sincérité peut s'étendre (Renard, Journal,1908, p. 1164).
Rester, demeurer, se trouver court. Manquer d'idées, d'arguments, de repartie. Synon. coi :
14. − (...) Mouret, ne vous verra-t-on pas quelquefois, nous bouderez-vous toujours? Mouret, que le caquetage attendri de sa belle-mère finissait par troubler, resta court sur la riposte. Zola, La Conquête de Plassans,1874, p. 938.
Couper court à qqc. Mettre brusquement un terme à quelque chose. Couper court à un entretien, à des objections, à des médisances. On peut souvent couper court à une bronchite et enrayer la maladie (Cadet de Gassicourt, Malad. enf.,t. 2, 1880-84, p. 112).
Emploi abs. Couper court :
15. Bardot voulut le mettre au courant de l'état du 57. Mais, dès la première phrase, le professeur coupa court en se dirigeant vers la porte : − « Montons. ». R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 766.
Tourner court
Changer brusquement de direction. Arrivé au coin de la rue Vaneau et de la rue de Sèvres, il [Voillenier] tourna court, et revint chez lui (Bourget, Tapin,1928, p. 171).Au fig. Passer d'une chose à une autre sans transition :
16. Pourquoi Gorrevod, après avoir mentionné ce Lotos et dit étourdiment : « S'y est-on amusé hier! » avait-il tourné court et changé de sujet de conversation? P. Bourget, Un Drame dans le monde,1921, p. 128.
Cesser brusquement, ne pas arriver au terme de son développement, du résultat escompté. Puis elle [la reine] sortit précipitamment, laissant Christian très étonné que la scène eût tourné si court (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 323).
2. Loc. adv.
Tout court. Tel quel, sans aucun mot de plus. Homme je suis parti, homme je rentre. Et pas homme de lettres. Homme tout court (Cocteau, Maalesh,1949, p. 197):
17. Elle aimait tant Georges! (elle disait Georges tout court avec une fraternelle familiarité), qu'elle avait une envie folle de connaître sa jeune femme et de l'aimer aussi. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Pardon, 1882, p. 659.
De court. Serrer, tenir qqn de court.
Le serrer de près, laisser peu de jeu au lien (cf. tenir la bride* courte) :
18. ... j'avais beau allonger mes petites jambes, un de ces grands diables s'était acharné sur moi et me serrait de si court, de si court qu'après avoir senti deux ou trois fois le vent de sa trique, je finis par la recevoir en plein sur la tête. A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 234.
Au fig. Lui laisser peu de liberté. De vraies passions, tenues de trop court par l'avarice terrienne de vieux parents de sang paysan (E. de Goncourt, Élisa,1877, p. 66).
Prendre qqn de court. Le prendre au dépourvu, sans lui laisser le temps de réfléchir, d'agir. En principe, l'interne doit tout savoir et ne jamais être pris de court. S'il y a de la casse, c'est sa faute (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 180).
3. Loc. prépositive. À court de; être à court de. Manquer de. Être à court d'argent, d'arguments. L'homme n'est jamais à court d'ingéniosité (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 142).
P. ell. À court (souvent pour à court d'argent). Toutes dettes payées − et j'en avais! − je me trouve à court (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1890, p. 179).
Rem. La loc. synon. être court de est vieillie et littér., largement concurrencée par être à court de. Un vicomte de Limoges (...) se trouva court de poivre (Faral, Vie temps St Louis, 1942, p. 172). Wedecke parlait d'abondance, lui généralement si court de propos (Morand, Fin siècle, 1957, p. 32).
Prononc. et Orth. : [ku:ʀ], fém. [kuʀt]. Ds Ac. depuis 1694. Adj. qui s'emploie comme adv. inv. : couper court; des cheveux coupés court; elle allait court vêtue. Homon. cour, courre, cours, formes de courir. Étymol. et Hist. I. Adj. a) ca 1100 curt « de peu de longueur » (Roland, éd. J. Bédier, 1492); 1640 au propre veuë Courte (Oudin, Curiositez); 1690 domaine moral veuës courtes (Fur.); b) 1155 corte duree (Wace, Brut ds Keller, p. 335 a); 1532 avoir la mémoire courte (Rabelais, Pantagruel, 12, éd. Marty-Laveaux, I, 276); c) fin xiie-début xiiies. « rapproché (dans le temps) » (Aiol, 7724 ds T.-L. : a cort terme). II. Subst. av. 1266 le court (opposé au long) (Livre de Jean d'Ibelin, Assises de Jerusalem, XXII, éd. Beugnot, I, 46). III. Loc. a) ca 1205 tenir qqn de court « surveiller de près, laisser peu de liberté » (Renart, éd. Martin, XVII, 1112); ca 1450 pour le faire court « pour être bref » (Mistère Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 16230); xves. couper court (qqc.) « interrompre brusquement » (Monstrel., liv. I, ch. 134 ds Littré); b) 1556 être court de qqc. « être dépourvu de » (Saliat, Plethon, II ds Gdf. Compl.) d'où 1862 être à court (de qqc.) (Flaub., Corresp., p. 283); c) 1660 pris de court (Oudin, Tresor des deux lang. espagnolle et françoise, Paris, 2epart.). Du lat. class. curtus « écourté, tronqué », au fig. « incomplet, mince, insuffisant ». Fréq. abs. littér. : 7 533. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 455, b) 10 328; xxes. : a) 10 177, b) 11 465. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Mots. t. 1. 1962, p. 275. − Grimaud (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 673. − Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Oslo, 1972, pp. 66-72; p. 114, 130, 150, 155, 313, 323. − Guiraud (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, no2, p. 50. − Quem. 2es. t. 4 1972. − Rog. 1965, p. 230, 236.