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COURONNÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de couronner*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers.] Dont la tête est ceinte d'une couronne.
1. Dont la tête est ceinte de fleurs, de feuillages entrelacés, en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. Le front couronné de roses printanières, Ma muse étoit sans art ainsi que vos bergères (Michaud, Printemps proscrit,1803, p. 108).Des filles passent, couronnées De joie et de fleurs, dans les blés (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 97).
Spéc., RELIG. [En parlant d'un saint, d'un martyr, etc.] Dont la tête est ceinte d'une couronne de gloire, qui est glorifié par Dieu. Les tortures, les plaies, la lèpre couronnée au ciel (Vigny, Journal poète,1852, p. 1291).Subst. Les quatre Couronnés. Sévère, Séverien, Carpophore et Victorius, martyrs sous Dioclétien (cf. Lar. 20e-Lar. encyclop., Quillet 1965).
2. Dont la tête est ceinte de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse en signe de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite intellectuel, moral
a) HIST., vx. Il y a un brin du myrte civique tressé dans vos couronnes d'olivier. Mais vous n'êtes pas couronnés d'olivier. Vous êtes couronnés de la couronne de fer (Montherl., Olymp.,1924, p. 258).
b) Dont le front est ceint d'une couronne décernée dans les concours académiques, les écoles... au mérite littéraire, artistique, intellectuel, etc.; p. ext. primé.
[En parlant de pers.] Auteur, élève couronné. Des écoliers (...) toutes les années couronnés par trois fois; des écoliers modèles (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 105).
P. ext. [En parlant d'un produit de l'activité humaine] Livre, ouvrage, poème couronné. Vous avez eu des vaches couronnées, aux derniers comices agricoles (Zola, E. Rougon,1876, p. 257).
Au fig. Récompensé, honoré. Aimé de Cosette, il se trouvait guéri, reposé, apaisé, comblé, récompensé, couronné (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 89).
3. Dont la tête est ceinte d'une couronne de métal précieux, richement orné, insigne de puissance royale, de noblesse. (Quasi-)synon. sacré.Sept hommes vêtus de pourpre et la tête ceinte d'une couronne étoient assis sur sept sièges de fer. Et au milieu de la salle s'élevoit un trône composé d'ossements, (...) les sept hommes couronnés (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 138).
Emploi subst. :
1. Le Seigneur dit : je suis l'effroi des triomphants, Je suis le frein d'acier qui brise la mâchoire Des couronnés, mangeurs de biches et de faons. Je fracasse leurs chars, je souffle sur leur gloire; ... Leconte de Lisle, Poèmes antiques,La Vigne de Naboth, 1862, p. 33.
SYNT., EXPR., Duc, empereur, roi couronné. Tête couronnée. Souverain, monarque (cf. couronnant II A).
Spéc., RELIG.
[En parlant du Christ] Couronné d'épines. Notre-Seigneur assis et couronné d'épines (Dupanloup, Journal,1864, p. 258).Subst. Institut et musée (...) Decamps, Samson; le couronné d'épines du Titien (Michelet, Journal,1845, p. 595).
P. compar. Amour, tu es une passion, mais passion d'un martyr, (...) comme celle du Christ. Passion couronnée d'épines où nulle pointe ne manque (Vigny, Journal poète,1834, p. 1015).
Au fig. Tourmenté, affligé. Les premiers efforts des enfants qui seront couronnés d'épines (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 104).
[En parlant des Mages] Subst. Les trois couronnés. Les trois rois mages. Aux pieds du divin enfant, Je vais (...) Comme les trois couronnés Et comme eux je suis en quête (...) De la crèche (M. de Guérin, Poésies,1838, p. 111).
B.− P. ext. [En parlant d'une chose, notamment d'armoiries] Marqué d'une couronne. Ses boutons de métal au chiffre couronné du vicomte (Sandeau, Sacs,1851, p. 6).Un buvard en maroquin blanc, dont se détache le relief d'un M couronné en bronze doré (Goncourt, Journal,1874, p. 1017).
C.− P. anal. [En parlant gén. d'une chose concr.] Qui rappelle une couronne.
1. [P. anal. de forme] Qui a la forme circulaire d'une couronne, qui est disposé en cercle.
a) Spéc., ART VÉTÉR. Cheval couronné. Cheval qui, après une chute, présente au(x) genou(x) un cercle sans poil, couvert de cicatrice, ou un cercle de poils blancs. Une ancienne pouliche encore fort belle, un peu couronnée seulement (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 185):
2. Le cheval buta, s'abattit, et le fougeux gentilhomme fut jeté sur un tas de pierres. (...) on ramassa M. de Seigneulles, qui avait la figure écorchée et ne pouvait plus se tenir sur ses jambes; quant à Bruno, il était affreusement couronné. Le village se trouvant à peu de distance, on transporta dans l'unique auberge le cavalier meurtri, suivi de sa monture éclopée, ... Theuriet, Le Mariage de Gérard,1875, p. 188.
b) P. ext.
[En parlant du genou d'une pers.] Ses genoux couronnés prenaient peu à peu figure de constellation (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 53).
[En parlant d'un vêtement couvrant le genou] Abimé à l'emplacement du genou. Ce pantalon cagneux et couronné (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 102).
2. [P. anal. de position; p. réf. à la position de la couronne au sommet de la tête, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Surplombé, dominé par ..., couvert au sommet de ... Sa tige couronnée d'un épi mobile (Bern. de St-P.Harm. nat.,1814, p. 54).Un plat de choucroûte (...) hérissé de saucisses et couronné de lard fumé de Strasbourg (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 167).Nom propre géographique : Le Grand-Couronné, près de Nancy.
Spécialement
a) ARBORIC. Arbre couronné. Arbre qui se couronne, qui vieillit par le sommet. (Attesté ds Ac. 1798, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., DG, Rob., Quillet 1965).
b) ART MILIT. Hauteur, position couronnée. Occupé par les assiégeants qui en ont chassé les défenseurs (cf. couronner I C 2 b). Lorsque le gouverneur de Gradisca vit l'Isonzo passé et les hauteurs couronnées, il capitula (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 679).
c) ORNITH. Grue couronnée (ou oiseau royal). Grue dont la tête est surplombée d'une aigrette couleur d'or. L'oiseau royal ou grue couronnée est d'une taille très svelte; (...) sa tête est surmontée d'une gerbe de plumes effilées, jaunes, qu'il étale à volonté (N. Meissas, Résumés hist. nat., Zool., Paris/Lyon, Périsse frères, 1840, p. 249), cf. aussi Lar. 19e.
d) VÉN. Cerf couronné. Cerf dont les bois sont formés d'une simple empaumure implantée directement sur l'os du front, sans meule ni perche. (Attesté ds Besch. 1845, Guérin 1892, Lar. 19e-20e).
3. [P. anal. de forme et de position; p. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Surmonté par une couronne, un cercle.
a) [En parlant de la tête, avec une nuance d'ornement, de parure] Cette belle lady (...) d'un front si caressant, couronnée de cheveux de couleur fauve et si fins (Balzac, Lys,1836, p. 230).
b) [En parlant d'une chose quelconque, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Une chapelle couronnée d'une petite voûte (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 530).Monts couronnés de pins ou de neiges austères (Dierx, Poèmes et poésies,1864, p. 52).
Spécialement
BOT. Graines couronnées. Graines surmontées d'un élément circulaire :
3. Stephanospermum. Les graines que nous désignons sous ce nom avaient déjà été remarquées par M. Grand'Eury, qui nous les avait envoyées sous le nom de graines couronnées. (...) elles sont en effet remarquables par l'espèce de couronne qui surmonte leur testa et entoure le micropyle. A. Brongniart, Recherches sur les graines,1876, p. 29.
VÉN. Cerf-couronné. Cerf dont la ramure se termine en couronne, en cercle (cf. aussi C 2 d spéc. vén.). (Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
4. [P. anal. de forme et de position; p. réf. à la forme circulaire de la couronne royale, à sa position au sommet de la tête et à ses dentelures]
Spéc., ART MILIT. Ouvrage couronné. ,,La double couronne est un ouvrage (...) où, au lieu d'un seul bastion (...) il en existerait deux entre les demi-bastions extrêmes. Enfin, si l'ouvrage comporte un plus grand nombre de bastions, on lui donne le nom de couronne`` (Nouv. Lar. ill., s.v. couronne). (Attesté aussi ds Ac. 1798-1932, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Rob., Quillet 1965).
D.− P. métaph. [P. réf. à l'aspect ornemental de la couronne, avec ou sans réf. à sa forme circulaire] .
1. Orné, paré.
a) [En parlant d'un inanimé abstr.] Un cœur couronné d'innocence vaut mieux pour le marinier qu'une poupe ornée de fleurs (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 111).Années (...) toutes couronnées de paix, de tranquilité et de bonheur (Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 309).
b) [En parlant d'un animé] Une jeune enfant couronnée de tous les dons et de toutes les grâces (Proust, Temps retr.,1922, p. 721).
2. Terminé, conclu par une ultime amélioration, perfectionné :
4. ... le Roman de la rose (...) Cette production célèbre, commencée par Guillaume de Lorris, mais surtout continuée et couronnée par Jean de Meun, qui en agrandit le cadre et en modifia le caractère, demeura jusqu'au milieu du xviesiècle, (...) l'épopée en vogue... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIesiècle,1828, p. 6.
Spéc., VERSIF., vx. Rime, vers couronné(e). Rime ou assonance intérieure formée par la répétition des dernières syllabes du dernier vers :
5. ... la poésie est un chant, l'oreille encore retentissante de l'harmonie d'Homère et de la mélodie de Virgile, les élèves de Dorat retombèrent sur le patois national, sur des vers sans mesure, terminés en rimes plates, redoublées, ou équivoquées, couronnées, fratrisées, ... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIesiècle,1828p. 80.
3. Poét., vx. Amour, feux couronné(s). Honoré, comblé par une suprême satisfaction. Il n'était pas un parmi ces odieux roués de sa suite qui ne se berçât du doux espoir de voir au premier jour sa flamme couronnée (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 230).
Fréq. abs. littér. : 1 273. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 671, b) 2 484; xxes. : a) 1 392, b) 965.