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COUPE2, subst. fém.
I.− [Avec l'intervention d'un instrument tranchant]
A.− Action de couper, de tailler en vue d'un but précis et suivant certaines règles.
1. En gén. La coupe des blés, de la luzerne; la coupe des pierres; coupe au ciseau, au rasoir; faire une coupe de cheveux. La coupe des regains s'annonçait assez bien (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 292).Des notions ménagères, qui se bornaient, le plus souvent, à de la coupe et couture et de la cuisine (Mathiot, Éduc. ménag.,1957, p. 26).
2. Spéc., SYLVICULTURE
a) Opération consistant à abattre des arbres dans un bois, dans une forêt. Coupe d'abri, d'éclaircie. Du côté des bois dont j'avais décidé la coupe (Leroux, Myst. Ch. jaune,1907, p. 41).
Coupe claire. Coupe forte, consistant en un abattage d'un grand nombre d'arbres et permettant une large arrivée de lumière.
Coupe sombre (ou coupe d'ensemencement). Coupe faible (qui laisse la forêt sombre) ne portant que sur quelques arbres et destinée à favoriser l'ensemencement naturel. Une coupe d'ensemencement sombre limite sérieusement le développement des plantes herbacées et des morts-bois (Cochet, Bois,1963, p. 63).
Au fig., dans la lang. cour. et par contresens sur le mot « sombre ». Faire des coupes sombres. Effectuer des suppressions importantes dans un écrit; éliminer une partie considérable d'un personnel, d'un groupe, d'une société. On a fait des coupes sombres dans les tirades (Goncourt, Journal,1896, p. 951).Les coupes sombres pratiquées dans le personnel par l'ennemi et ses complices (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 449).
Coupe réglée. Coupe effectuée régulièrement sur une portion de bois déterminée. Ils s'étaient plaints que Conan, (...) eût mis en coupe réglée des taillis leur appartenant (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 90).
Au fig. Mettre qqn ou qqc. en coupes réglées. En tirer parti de façon répétée et abusive. J'ai mis, comme vous, les sots en coupes réglées (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 14).
b) P. méton. Lieu où des arbres ont été abattus ou sont à abattre :
1. Une éclaircie se manifesta tout à coup à notre droite, quelqu'une de ces coupes sombres qui éclaircissent singulièrement les forêts... Nerval, Les Filles du feu,Angélique, 1854, p. 578.
3. P. anal. [P. réf. au geste du nageur fendant l'eau] Manière de nager, consistant à porter alternativement chaque bras en avant et à le ramener le long du corps, d'avant en arrière (d'apr. Littré). Faire la coupe; tirer sa coupe; nager à la coupe. Nous piquerons une coupe ensemble dans la Seine (Flaub., Corresp.,1872, p. 379).
B.− P. ext.
1. Manière dont une chose est coupée, taillée. Coupe en biseau; vêtement de bonne coupe, de coupe élégante. Une longue redingote de coupe romantique (Gide, Si le grain,1924, p. 517):
2. ... il fit comme beaucoup : l'imita dans la coupe de sa barbe, l'arrangement de ses cheveux, la forme de sa redingote, sa démarche, son geste... Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880, p. 284.
Au fig. Forme, contour. Le sergent-major (...) analysa la coupe de mon visage, et leur prouva sans réplique que j'avais du Napoléon dans le nez (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 162).
2. P. méton.
a) Ce qui est coupé. Coupes d'étoffe, de tissu; fausses coupes. Dût-il m'en coûter ma meilleure coupe de sainfoin (Courier, Pamphlets pol.,Simple discours à l'occasion d'une souscription pour l'acquisition de Chambord, 1821, p. 78).
Spéc., BIOL. Couche mince prélevée sur un tissu, un organe, et destinée à l'examen. Une coupe transversale de la moelle épinière (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 202):
3. Il faut apprendre leur structure [des organes] à la fois sur les coupes microscopiques de tissus morts et modifiés par les fixatifs et les colorants, sur des tissus vivants qui fonctionnent, et sur les films cinématographiques où leurs mouvements sont enregistrés. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 82.
b) Aspect, forme que présente une chose coupée réellement ou idéalement, suivant un plan transversal ou longitudinal. Coupe de sol; coupe géologique. La coupe longitudinale et verticale du crâne des oiseaux représente généralement un ovale (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 13).
Représentation graphique d'une chose que l'on suppose coupée par un plan. Une coupe de machine à vapeur assez compliquée (Verne, 500 millions,1879, p. 103).
II.− [Sans l'intervention d'un instrument tranchant] Fait, manière de diviser un ensemble.
A.− Division, distribution des parties d'un ouvrage littéraire ou musical, des éléments d'une phrase, d'un vers. La coupe d'un livre; la coupe du style; la coupe binaire, ternaire d'un morceau de musique. La coupe en cinq actes est la meilleure pour une tragédie (Ac.1835, 1878).C'est d'abord la même coupe de strophes, et elles contrastent une à une, ou deux à deux (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 339):
4. Enfin, le romantisme va d'abord se manifester par le contenu des œuvres bien plus nettement que par leur forme. C'est-à-dire qu'il respectera à peu près la coupe traditionnelle des ouvrages, la syntaxe et la grammaire musicales, qu'il sera presque d'apparence classique. R. Dumesnil, Hist. ill. du théâtre lyrique,1953, p. 112.
Spécialement
1. PHONÉT. ,,On dit qu'une syllabe est à coupe forte (...) ou à coupe faible (...) suivant que la consonne qui suit l'élément vocalique apparaît au moment où l'intensité de celui-ci est à son maximum ou quand elle commence à décroître`` (Mar. Lex. 1961).
2. VERSIF. ,,Arrêt, réel ou virtuel, entre deux mesures rythmiques`` (Mounin 1974). Je veux (...) te voir t'enthousiasmer d'une coupe, d'une période, d'un rejet (Flaub., Corresp.,1852, p. 21).
B.− Fait de séparer les cartes battues en deux paquets et de placer au-dessus celui qui était au-dessous. Faire sauter la coupe. Être heureux à la coupe (Ac.1798-1878).
Loc. fig. [P. réf. au joueur qui est sous la coupe d'un autre joueur, c'est-à-dire qu'il joue immédiatement après que celui-ci a coupé] Être sous la coupe de qqn. Être sous sa dépendance ou sous son influence. Tomber, retomber sous la coupe de qqn :
5. Je reprends ce cahier après une crise qui m'a tenu près d'un mois sous votre coupe. Dès que la maladie me désarme, le cercle de famille se resserre autour de mon lit. Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 148.
Prononc. et Orth. : [kup]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1283 « action de couper (le bois) » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. Salmon, § 774); 1625 « quantité de bois abattue dans une forêt » (Nicod, De Brosses, Le Grand dict. fr.-lat., p. 331); 1690 couppe réglée sylvic. (Fur.); av. 1824 fig. mettre (qqn) en coupe réglée (Chateaubr., Mél. pol., p. 20); 2. 1611 « endroit où quelque chose a été coupé » (Cotgr.); 1732 « représentation par le dessin d'un objet supposé coupé par un plan vertical » (Trév. 1732); 3. 1660 « coupe d'un habit » (Oudin Fr.-Esp.); p. ext. 1763 « forme, contenu (d'un corps, d'un visage) » (C. P. J. de Crébillon, Le Hasard du coin du feu, III, 413 ds Brunot t. 6, 2, p. 1071). B. 1. 1549 prosodie couppe (J. du Bellay, La Défense et illustration de la langue française, éd. H. Chamard, II, VII, p. 144); 2. 1660 « action de couper les cartes » (Oudin, Fr.-Esp.); 1690 être sous la coupe (de qqn) terme de jeu (Fur.); av. 1755 être sous la coupe de qqn fig. (Saint-Simon, Mémoires, 180 ds Littré). Déverbal de couper*.
STAT. − Coupe1 et 2. Fréq. abs. littér. : 2 274. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 887, b) 3 548; xxes. : a) 3 215, b) 2 514.
BBG. − Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 25. − Gohin 1903, p. 366, 371. − Gottsch. Redens. 1930, p. 292, 349. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 134, 275. − Rog. 1965, p. 86, 92.