| ![]() ![]() ![]() ![]() COULIS2, adj. et subst. masc. I.− Adj. Vent coulis. Vent qui se glisse par des interstices, par des ouvertures mal jointes. Je m'arrêtai avec extase à renifler l'odeur d'un vent coulis qui passait par la porte. « Je vois que vous aimez les courants d'air », me dirent-ils (Proust, Sodome,1922, p. 944). Rem. Le fém. coulisse, attesté ds les dict., est inusité. − P. métaph. [En parlant du souffle de la bouche] De petits vents coulis fusaient à travers ses lèvres mal jointes, elle bâillait sous son sourire (Sartre, Âge raison,1945, p. 156). II.− Emploi subst. masc. (p. ell. du déterminé) A.− [En parlant de l'air] Courant d'air. Il me semblait être touché, frôlé par (...) des coulis d'air glacé (Genevoix, Assassin,1948, p. 160). B.− P. ext. [En parlant d'autres éléments, terre, lumière] Glissement ou coulée. C'étaient des petits bruits pas à l'ordinaire : des coulis de terre, des choses molles qui passaient dans la tranchée comme du vent (Giono, Gd troupeau,1931, p. 195): Je me suis surtout intéressé à ce que je connaissais déjà. J'ai vu le portrait de Rembrandt. Un portrait de vieillard de lui qui vaut presque à mon avis le saint je ne sais plus qui avec l'ange. Même coulis de lumière jusque sur les mains, dans l'ombre.
Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1905, p. 29. Prononc. : [kuli], fém. [-is]. Homon. coolie. Étymol. et Hist. A. Adj. 1165-76 « qui glisse » portes de fer coleïces (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1242); xives. [ms.] las coulis (Isopet II de Paris, éd. J. Bastin [ms. Bibl. nat. fr. 24432] XXXVIII, 26) − xvies. ds Hug.; qualifié de ,,vx`` ds Lar. Lang. fr.; 1552 vent couliz (Rabelais, Quart Livre, éd. Marty-Laveaux, chap. 43). B. Subst. 1. [xiies. d'apr. FEW t. 2, p. 878b]; ca 1256 art culin. couleïs de char (A. de Sienne, Régime du corps, 78, 8 ds T.-L.); 1393 coulis d'un poulet ... coulis d'escrevices (Ménagier, II, 242, ibid.); 2. 1694 technol. (Corneille). Dér. du rad. de couler*; suff. -is*. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 386. |