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CORON, subst. masc.
A.− Région. Quartier formé par les habitations, identiques et disposées régulièrement, construites pour les mineurs par les compagnies houillères, dans le nord de la France et le sud de la Belgique. Les allées, les façades, les jardins du coron; les camarades, les grévistes, les ménagères du coron; habiter le coron, rentrer au coron :
1. Onze heures sonnaient à la petite église du coron des Deux-Cent-Quarante, une chapelle de briques (...). Les larges voies, divisées en petits jardins adossés, restaient désertes, entre les quatre grands corps de maisons uniformes; (...). Et ce village, bâti d'un coup au milieu du vaste plateau, bordé de ses routes noires comme d'un liséré de deuil, n'avait d'autre gaieté que les bandes régulières de ses tuiles rouges, sans cesse lavées par les averses. Zola, Germinal,1885, p. 1214.
Rare. Maison appartenant à ce quartier :
2. Autour des puits de mines (...), les rangées de corons s'alignent uniformément par huit ou dix : tristes petites maisons que rien ne distingue entre elles, nées à date fixe pour encadrer les mêmes existences... Vidal de La Blache, Tabl. de la géogr. de la France,1908, p. 82.
P. méton. Population d'un coron. Le coron révolté; le coron entier était réveillé, était dehors; le coron se couchait; tout le coron se groupait.
B.− P. ext. Maison ou groupe de maisons uniformes dans une cité ouvrière. M. Berteaux, chef de cour, conduisit Lecat, souffleur de Quiquengrogne, aux corons où la verrerie logeait ses ouvriers (Hamp, Champagne,1909, p. 91).
Rem. On rencontre ds la plupart des dict. dep. Lar. 19ele sens technique (text.) de « déchets provenant des cardes ». Corons de laine.
Prononc. et Orth. : [kɔ ʀ ɔ ̃]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 coron « extrémité (d'un bâtiment) » (J. Renart, Escoufle, éd. F. Sweetser, 2228) − 1508, Compt. de Béthune ds Gdf.; encore attesté en liégeois et en wallon au xixeet au xxes. au sens de « bout, extrémité (p. ex. d'une rue, d'un fil) » (Haust, Grandg.); d'où, dans le nord de la France et en Belgique, « bout restant d'une étoffe » et « quartier ouvrier d'une localité industrielle (situé en bout de rue, en dehors de l'agglomération) »; de là, en fr., 1869 « déchets de cardes » (Lar. 19e); 1877 « maison d'habitation de mineurs » (Littré Suppl.); 1885 « groupe de maisons de mineurs » (Zola, Germinal, p. 1272). Probl. dér. de l'a. fr. cor « extrémité, coin » (ca 1180, Chr. de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 3346), v. cor, après l'amuïssement du n final. En a. fr., coron est propre aux dialectes du Nord (pic. et flam.); il s'est maintenu, dans les patois modernes, dans les mêmes régions, où il a connu une évolution sém. particulière. Le mot est diffusé en fr. par l'intermédiaire de Zola, qui l'a employé fréquemment ds Germinal. Fréq. abs. littér. : 172. Bbg. Goug. Mots t. 2 1966, p. 105. − Sain. Lang. par. 1920, p. 277.