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CONVENTIONNEL1, ELLE, adj.
I.− Qui résulte d'une convention.
A.− DR. Qui est établi par un accord entre deux ou plusieurs parties. Le taux de l'intérêt conventionnel doit être fixé par écrit (Code civil,1804, art. 1907, p. 344).
B.− P. ext.
1. Qui est admis par suite d'une convention, qui est établi par l'usage (en vertu d'un accord tacite entre les hommes). Signe, langage conventionnel. L'écriture devint l'art d'attacher un signe conventionnel à chaque idée, à chaque mot, et par la suite, à chaque modification des idées et des mots (Condorcet, Esq. tabl. hist.,1794, p. 6):
1. On interrogeait les esprits par la typologie, c'est-à-dire en convenant avec eux soit de la valeur alphabétique, soit de la signification conventionnelle des coups frappés par la table. Un coup signifie a, deux coups b, trois coups c, etc. A. France, La Vie en fleur,1922, p. 553.
2. Souvent péj. Qui est conforme aux conventions (sociales) et non pas fondé sur la nature ou la réalité :
2. Très jeune aussi, je sus que mon père avait horreur de la sincérité. Chez nous il était admis que tous les sentiments conventionnels sont vrais, que les parents aiment toujours leurs enfants, les enfants leurs parents, les maris leurs femmes. Maurois, Climats,1928, p. 16.
3. B.-A., LITT. Qui est conforme aux conventions dans ce domaine; d'où (souvent péj.) qui s'éloigne de la réalité, qui est dénué d'originalité. Presque partout la vérité profonde est sacrifiée à une vérité conventionnelle, une vérité de roman (Green, Journal,1931, p. 40):
3. Les fauteurs du romantisme prétendaient que le but de l'art est la vérité. Ils rejetaient les idées de beau et de laid, comme conventionnelles. Ils soutenaient que, philosophiquement, rien n'est beau, rien n'est laid, ... Delécluze, Journal,1827, p. 382.
Emploi subst. sing. avec valeur de neutre. Ce qui est conventionnel :
4. Je ne retrouve presque rien de mon impression de samedi, de la jolie répétition pour vingt-cinq personnes. C'est que je ne suis jamais d'accord avec le public. (...) Le médiocre, le conventionnel, les mots à deux sens, tout cela monte au premier rang. C'est le très joli succès, mais pour une autre pièce. Renard, Journal,1901, p. 654.
4. SC., rare. Qui repose sur des conventions. C'est en ce sens, et dans cette mesure, qu'il faut tenir la science pour conventionnelle, mais la conventionalité est de fait, pour ainsi dire, et non pas de droit (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 208).
5. P. méton. [En parlant d'une pers.] Qui est, dans ses propos et son comportement, trop étroitement soumis aux conventions sociales. Il ne faut pas être conventionnel, dit Marthe avec entrain, fichez-moi à la porte si je vous embête (Queneau, Loin Rueil.1944. p. 95):
5. ... l'impuissance intellectuelle (...) est souvent le fruit d'une éducation ou d'un enseignement exagérément autoritaire qui préparent dès l'enfance des inhibés, conformistes, routiniers et conventionnels, dont on a arraché toutes les puissances d'initiative. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 626.
II.− ARM. MILIT. [En parlant d'arm. ou de production d'énergie] Qui est classique, qui n'utilise pas l'énergie nucléaire. Les armes conventionnelles. Les plans des quatre puissances occidentales prévoyaient alors une imbrication du désarmement conventionnel et nucléaire par un système d'étapes successives (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 187):
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. convention(n)alité, dans le domaine de la sc. Fait d'être conventionnel. La conventionnalité des formules mathématiques (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 783). Cf. aussi supra I B 4.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃vɑ ̃sjɔnεl]. Ds Ac. depuis 1798. Cf. conventionnalisme. Étymol. et Hist. 1. 1453 « qui résulte d'une convention » (Cout. de Touraine ds Gdf. Compl.); 1762 « qui résulte d'une convention arbitraire » (J.-J. Rousseau, Em. III ds Littré); 2. 1955 armes conventionnelles (L. Piechaud ds Le Figaro, 7 sept., p. 11). 1 empr. au b. lat. jur. conventionalis « relatif à une convention, qui résulte d'une convention »; sens 2 prob. calque de l'angl. conventional weapons (1952 N. Y. Herald Tribune, 21 nov. ds NED Suppl.2; v. aussi Encyclop. Brit. t. 2, p. 458a), l'angl. conventional étant lui-même empr. au lat. conventionalis. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 144. − Le Bidois Délire 1970, pp. 260-269.