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CONVALESCENT, ENTE, adj. et subst.
A.− MÉDECINE
1. [En parlant d'une pers. ou de ce qui concerne sa nature physique] (Celui, celle) qui est en convalescence, qui revient progressivement à la santé après une maladie. Être (un) convalescent de fièvre typhoïde, de rougeole :
1. ... l'air seul des campagnes, et surtout celui des montagnes, guérit des maladies chroniques, et fortifie tous les convalescents; ... Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 82.
2. Il s'était accoutumé à voir dans le monastère de Paris l'image de la patrie du chrétien. Un jour qu'il revenait au faubourg Saint-Jacques, après une maladie et convalescent, comme on lui demandait des nouvelles de sa santé, il répondait agréablement « que la force avait commencé à lui revenir en passant devant l'institution, mais qu'il s'était senti tout à fait guéri en revoyant le clocher de Port-Royal. » Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 491.
SYNT. Un air, un corps convalescent; une démarche, des grâces, une mollesse, des pâleurs, un sourire de convalescent; mener la vie végétative d'un convalescent; un asile, un hospice de convalescents.
Littéraire
La transparence vaporeuse, rose à peine, des teints de vierges convalescentes (Courteline, Train 8 h 47,1888, II, 8, p. 188).
Par hypallage. Des oreilles convalescentes. Le calme convalescent de sa fille (Zola, Rêve,1888, p. 156).Des grâces convalescentes de princesse qui s'ennuie enfermée dans une tour (Lorrain, Sens. souv.,1895, p. 28).
P. ext. Personne qui se remet de troubles psychiques :
3. L'analyste a libéré son analysé des mobiles secrets qui l'ont tenu lié pendant la durée de son traitement. C'est au convalescent maintenant à faire sa synthèse personnelle. M. Choisy, Qu'est-ce que la psychanalyse?1950, p. 198.
Rem. Le subst. entre fréquemment comme second terme dans des compar. qui expriment a) Soit l'idée de souffrance ou de faiblesse. Je vis languissamment et sans efforts, comme le convalescent à la suite d'une maladie violente (Sand, Lélia, 1839, p. 502). Geindre comme un convalescent (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 149). b) Soit l'idée d'imprudence, d'émotion ou de joie, sentiments qui caractérisent celui qui revient à la vie. Il rentrait dans la vie, dans sa vie, comme un convalescent qui sort pour la première fois (Montherlant, Lépreuses, 1939, p. 1510). Je me sentais émue comme le convalescent qui découvre que pendant ses fièvres le soleil ne s'est pas éteint (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 533).
2. Rare. [En parlant d'un animal] Une haridelle convalescente (Laforgue, Complaintes,Compl. des débats mélancoliques, 1885, p. 188).
3. P. ext. [En parlant de phénomènes naturels ou physiques] Faible, de peu d'intensité. Une mélodie convalescente :
4. ... un soleil pâle, encore triste, un soleil convalescent qui se hâtait de prendre sa revanche, et d'étreindre ce sol, que vingt ans de taillis lui avaient dérobé. R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 105.
B.− Au fig., p. anal.
1. [En parlant d'une pers. ou de ce qui concerne sa nature morale] Celui, celle dont l'équilibre a été ébranlé ou ce dont la force a été entamée par une expérience, une épreuve et qui le (ou la) retrouve progressivement. Un convalescent moral; avoir l'âme convalescente, le cœur convalescent; être convalescent de la peur, d'une douleur. Un convalescent d'absinthe (Goncourt, Journal,1852, p. 79).Ce convalescent du plaisir (Colette, Blé en herbe,1923, p. 136):
5. Sans la vanité, disait un profond moraliste du siècle dernier, l'amour est un convalescent. Il y a certes, pour l'homme comme pour la femme, un trésor de plaisirs dans la supériorité de la personne aimée. Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 247.
6. Ils se regardèrent, serrés dans la même embrassade, énormes, débordants, déjà convalescents de ce malaise d'une année dont ils sortaient à peine; et ils se sourirent, de leurs larges figures rondes, ... Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 891.
2. [En parlant d'une communauté (le plus souvent dans un cont. pol. et/ou écon.)] Celui, celle qui retrouve vigueur après des désordres, des troubles. Paris, convalescent [en 1878], glorieux et superbe, élevait un palais à la fraternité des nations (Hugo, Actes et par.,4, 1885, p. 36).Notre chère patrie est encore une convalescente (Aymé, Tête autres,1952, p. 92).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃valesɑ ̃] ou [kɔ ̃valε(s)sɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Pour la 3esyll. et pour [ss] géminées cf. convalescence. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. xves. [ms.] subst. (G. de Chauliac, ms. B.N. fr. 24249, fo212 vods Gdf. Compl.), attest. isolée; 1680 adj. (Rich.); 1690 subst. (Fur.). Empr. au lat. class. convalescens, part. prés. de convalescere, v. convalescence. Fréq. abs. littér. : 262. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 239, b) 539; xxes. : a) 508, b) 314.