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CONTRESENS, subst. masc.
A.− Direction, sens inverse d'une première direction, du sens « normal ». Prendre le contresens d'une étoffe (Ac.1932).
[Usité surtout dans la loc. adv. ou prép. à contresens (de)] Une dentelle cousue à contresens (Ac.1932).[Les paysages] glissaient à contre-sens d'un train dont la vitesse de fuite amusait et décevait à la fois (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 27).
P. métaph. Cette femme, avec son sang russe, est bâtie à contresens de toutes les autres (Goncourt, Journal,1868, p. 397):
1. Pour que Waterloo fût la fin d'Austerlitz, la providence n'a eu besoin que d'un peu de pluie, et un nuage traversant le ciel à contresens de la saison a suffi pour l'écroulement d'un monde. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 374.
B.− Au fig.
1. Interprétation contraire au sens véritable d'un texte. Faire un contresens :
2. Je préfère cette vieille Vulgate, à cause du latin! Comme ça ronfle, à côté de ce pauvre petit français malingre et pulmonique! Je te montrerai même deux ou trois contresens (ou enjolivements) de ladite Vulgate qui sont beaucoup plus beaux que le sens vrai. Flaubert, Correspondance,1857, p. 213.
2. Ce qui est contraire au bon sens, à la raison :
3. Il a dit qu'il n'y avait lieu à statuer parce que la peine était subie et que c'était un contresens que de remettre une peine subie, qu'il ne pouvait que remettre la peine et non innocenter. Balzac, Correspondance,1828, p. 348.
4. Les deux partis me font une égale horreur. Je me trompe : je comprends le crime, il est intelligible au moins. Mais la stupidité et le contresens atroce de ceux qui demandent la mort pour se guérir de la maladie, je ne peux les comprendre et cela surpasse mes capacités intellectuelles. Lamartine, Correspondance,1834, p. 385.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ əsɑ ̃:s]. Écrit avec un trait d'union ds Ac. 1694-1835 cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG. Écrit en un seul mot ds Ac. 1878 et 1932 cf. aussi Rob., Pt Rob., Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. Fin xvie-début xviies. « signification ou interprétation contraires au véritable sens » (E. Pasquier, Recherches, VII, 13 et 14 ds Hug.); 2. 1655 « aberration, chose contraire au bon sens » (Th. Corneille, Le Geôlier de soi-même, II, 6 ds Littré); 3. 1607 à contresens « dans un sens contraire au sens naturel » (Hulsius, Dict. fr. all. d'apr. FEW t. 11, p. 464 b); 1671 « id. » sens concr. (Rohault, Traité de physique ds Rich.). Composé de contre-* et de sens* « signification, intelligence, compréhension » et « direction ». Fréq. abs. littér. : 242. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 224, b) 309; xxes. : a) 261, b) 514.