| ![]() ![]() ![]() ![]() CONTREFAIT, FAITE, part. passé et adj. I.− Part. passé de contrefaire*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'une chose] Imité avec une intention frauduleuse. Il [Rousseau] apprit qu'une édition contrefaite de son livre allait paraître à Lyon (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, prol., p. 99). B.− [En parlant d'une pers.] Mal fait, difforme. Un enfant chétif et contrefait (Zola, Débâcle,1892, p. 344). − Empl. subst. : Hélas! jusques à quand nous faudra-t-il attendre le retour de Celui qui doit communiquer aux faibles, aux moroses, aux contrefaits de l'esprit et de la chair, un peu de sa glorieuse pitié, de la force, de la joie, de la beauté même?
Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 93. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əfε], fém. [-εt]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. contre-. Étymol. et Hist. I. 2emoitié xies. judéo-fr. « [animal] difforme et monstrueux » (Raschi d'apr. Levy Trésor); ca 1170 contrefetes bestes « animaux extraordinaires » (Chr. de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6733); ca 1175 contrefet « difforme » (Chr. de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 712). II. 1379 esmeraude contrefaicte « émeraude imitée, fausse » (Inventaire du mobilier de Charles V, 19 ds IGLF); av. 1573 escripts contrefaits « écrits intentionnellement déformés » (Jodelle,
Œuvres, II, 195, ibid.). I soit dér. de contrefaire* (une imitation étant fréquemment une déformation du modèle), soit plus prob. réfection (sous l'infl. de contrefaire*) de l'a. fr. contrait « paralysé, perclus », d'où « difforme » (attesté de ca 1040, Alexis, éd. Ch. Storey, 551, au xves., A. Gréban ds Gdf.) issu du lat. contractus, part. passé de contrahere (v. contracter; cf. G. Gougenheim ds R. Ling. rom., t. 3, pp. 317-323). II part. passé adjectivé de contrefaire*. Fréq. abs. littér. : 151. |