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CONTREFAIRE, verbe trans.
A.− Imiter, avec l'intention de dénigrer ou de tromper.
1. [L'obj. désigne une pers. ou le comportement d'une pers.] Imiter pour se moquer, dénigrer :
1. ... il éprouvait une jouissance mêlée de peur à s'associer à un camarade aussi irrévencieux de nature pour toute règle établie. Il avait un petit frisson de terreur voluptueuse, en l'entendant fronder les réputations de la ville et contrefaire impertinemment le grand-duc. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 160.
2. Pour prendre comme exemple l'exercice qu'on appelle dans une autre acception du mot imitation, « faire des imitations » (ce qui se disait chez les Guermantes « faire des charges »), Mmede Guermantes avait beau le réussir à ravir, les Courvoisier étaient aussi incapables de s'en rendre compte que s'ils eussent été une bande de lapins, au lieu d'hommes et de femmes, parce qu'ils n'avaient jamais su remarquer le défaut ou l'accent que la duchesse cherchait à contrefaire. Quand elle « imitait » le duc de Limoges, les Courvoisier protestaient : « Oh! non, il ne parle tout de même pas comme cela, ... » Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 461.
2. [L'obj. désigne une chose] Reproduire avec une intention frauduleuse. Contrefaire un biller de banque :
3. ... j'ai cru, pendant un moment, que M. de Clayet était le plus infâme des hommes, et qu'il avait contrefait ou fait imiter cette écriture. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 38.
B.− Emploi réfl. Se masquer, dissimuler son être véritable, ses sentiments :
4. Foulques pinça au bras la première forme agenouillée qu'il heurta et l'interrogea sans songer à contrefaire sa voix. Boylesve, La Leçon d'amour dans un parc,1902, p. 141.
5. Non seulement la laideur de ces statues déshonore la grâce du lieu; mais, dans ces oasis créées pour la jouissance, elles nous empêchent de jouir, en nous rappelant qu'il faut sans cesse nous contrefaire, et cultiver en nous mille sentiments factices. Montherlant, La Petite Infante de Castille,1929, p. 610.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ əfε:ʀ], (je) contrefais [kɔ ̃tʀ əfε]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. contre-fer. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1121-35 « imiter (les façons d'une personne) » (Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1891 : Li singes [...] Ço qu'il veit contrefait); 2. av. 1155 « reproduire un objet » (Wace, Brut, éd. 1. Arnold, 13545); début xiiies. « reproduire un objet de manière illicite » (Merlin, éd. H. O. Sommer, t. II, p. 214 ds IGLF); 1erquart xives. « jouer un rôle dans l'intention de tromper » (Watriquet de Couvin, Dits, éd. A. Scheler, p. 370, 97 : contrefaisant le sage). Du b. lat. contra facere « reproduire en imitant » (1028 ds Nierm.), v. contre et faire. Fréq. abs. littér. : 131.