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CONTREDIRE, verbe trans.
Opposer à une affirmation une opinion contraire.
A.− Emploi trans. dir.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr.] :
1. Un journal de l'État-Major ne disait-il pas récemment que non seulement il était indifférent que l'enquête de la Cour de Cassation aboutît à confirmer ou à contredire l'arrêt du conseil de guerre, mais que cet arrêt lui-même, (...) devait préjuger l'œuvre de la Cour de Cassation, et rendre la révision désormais impossible? Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 522.
P. ext. (S') opposer à, aller à l'encontre de. Cette parole te venait de ma part, mais tu l'as ensuite « oubliée », parce qu'elle contredisait en toi le goût du plaisir (Green, Journal,1942, p. 216).Pour contredire l'évolution technique, ils s'employèrent à la contester (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 14):
2. Ceux qui ne voient pas Dieu ne m'ont jamais paru des hommes. Ce sont à mes yeux des êtres d'une espèce à part, nés pour contredire la création, pour dire non là où la nature entière dit oui... Lamartine, Le Tailleur de pierre de Saint-Point,1851, p. 426.
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] :
3. Un après-midi, dans la cour de la Sorbonne, je contredis vivement, sur je ne sais quel sujet, un jeune homme au long visage ténébreux : il me considéra avec surprise et déclara qu'il ne trouvait rien à me répondre. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 242.
Emploi abs. J'aime à parler, pourvu que je contredise (Renard, Journal,1908, p. 1160).Nous n'aimons point contredire quand nous aimons, ni approuver quand nous haïssons (Alain, Propos,1929, p. 823):
4. Je m'irritais enfin de ces paroles, qui précédaient trop ma pensée; j'eusse voulu tirer arrière, l'arrêter; mais je cherchais en vain à contredire; et d'ailleurs m'irritais contre moi-même plus encore que contre Ménalque. Gide, L'Immoraliste,1902, p. 436.
Emploi pronom.
a) Sens réfl. Soutenir successivement des opinions opposées. Une Isabelle qui rit, qui court dans l'herbe, qui se contredit trois fois par minute (Martin du G., Taciturne,1932, II, 7, p. 1291):
5. Bien que Jean-Louis sût depuis longtemps que sa mère n'éprouvait aucune gêne à se contredire et qu'elle ne se piquait pas de logique, il fut stupéfait de la voir opposer à Dussol des arguments dont lui-même s'était servi contre elle, la veille au soir : ... Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 161.
b) Sens réciproque :
6. Non seulement les différentes feuilles musicales se contredisaient l'une l'autre à cœur joie; mais chacune d'elles se contredisait elle-même, d'un article à l'autre. Il y aurait eu de quoi perdre la tête, si l'on avait tout lu. R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 683.
B.− Emploi trans. indir. Contredire à qqc., à une parole. Je ne contredirai jamais à cette formule (Breton, Nadja,1928, p. 152).« Vous êtes une mauvaise nature! » s'écrie parfois Madame. Elle [Mouchette] n'y contredit pas (Bernanos, Mouchette,1937, p. 1281).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ ədi:ʀ], (je) contredis [kɔ ̃tʀ ədi]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. contre-. Contredire, dédire, interdire, médire, prédire présentent les formes contrediser, dédiser, interdiser, médiser, prédiser. Étymol. et Hist. 1. Ca 880 « refuser, s'opposer à, empêcher » (Eulalie, 23 ds Henry Chrestomathie5, p. 3) − xvies. ds Hug.; 2. 1165-70 « dire le contraire » (Chr. de Troyes, Erec, 61 ds T.-L.); ca 1170 senz cuntredit (Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 157); ca 1450 subst. contredisans (Mystère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 7190); xves. se contredire (Villon, Ballade des proverbes, 9, éd. Longnon et Foulet, p. 79). Empr. au lat. class. contradicere « parler contre (quelqu'un, quelque chose), s'opposer à ». Fréq. abs. littér. : 724. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 717, b) 563; xxes. : a) 1 229, b) 1 425.