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CONTRARIER, verbe trans.
A.− Vx ou littér. Faire obstacle, s'opposer à.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr. ou concr.] Contrarier les desseins, les goûts, les habitudes, les idées de qqn :
1. Cette femme n'était rien moins que MmeHautemare, femme du bedeau, chantre, maître d'école de Carville, et la petite fille dont elle contrariait la vivacité, était sa nièce, Lamiel. Stendhal, Lamiel,1842, p. 46.
Emploi pronom. La critique et la raison, l'expérience et la philosophie, loin de se contrarier, se secourent (Massis, Jugements,1923, p. 276).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] :
2. dona prouhèze. − Était-ce un homme qu'on avait habitude de contrarier dans ses desseins? Claudel, Le Soulier de satin,1944, 1repart., 1rejournée, 5, p. 957.
P. anal. [Le suj. désigne le vent] :
3. Toute cette marche est néanmoins subordonnée aux vents, qui nous contrarient souvent : nous avons eu deux tempêtes assez fortes depuis huit jours. Lamartine, Correspondance,1832, p. 298.
Emploi pronom. (cf. se contredire) :
4. La douleur (...) se passait tout entière sur le parvis de l'âme comme sur une scène : elle y était représentée par deux acteurs de papier qui se contrariaient, se contrariant s'exaspéraient, s'exaspérant se déchiraient. Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 306.
3. Techn. Faire alterner des lignes, des formes, des couleurs (dans une intention pratique ou artistique). Contrarier les voiles les unes par les autres (Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 175):
5. ... elles [les abeilles] plaçaient aux portes des arcades entrecroisées, ou de petites cloisons les unes derrière les autres, mais qui se contrariaient, c'est-à-dire qu'au vide laissé par les premières, répondait le plein des secondes. Michelet, L'Insecte,1857, p. 339.
B.− P. ext. Provoquer du dépit, du mécontentement chez quelqu'un en s'opposant à la réalisation de ses vœux :
6. Et puis, tu sais que je suis folle, on te l'a sûrement dit; eh bien, quand on me contrarie, je deviens furieuse et je mords, et je griffe, surtout depuis ma maladie. Colette, Claudine à l'école,1900, p. 131.
Emploi pronom. Mac Nabbs, demeuré seul, et causant avec lui-même, selon son habitude, mais sans jamais se contrarier, s'enveloppa de nuages plus épais (Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 48).
Emploi abs. Aimer (à) contrarier. Avoir l'esprit de contrariété*, de contradiction*. Il aime à contrarier. Il me fait toujours faire les choses que je n'aime pas (Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 134).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀaʀje], (je) contrarie [kɔ ̃tʀaʀi]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 intrans. « s'opposer (par la parole), se quereller » (Roland, éd. J. Bédier, 1737); ca 1150 trans. contralier « s'opposer à quelqu'un » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 9390); 2. 1775 « causer du dépit, ennuyer, chagriner » (Beaumarchais, Barbier de Séville, II, 14 ds Gohin, p. 291); 1787 contrariant (Fér.); 3. 1822 « faire alterner des objets pour obtenir des effets de contraste » (Observ. des modes, 25 févr., VIII, 88 : petits plis contrariés). 1 empr. au b. lat. contrariare « contredire, s'opposer par la parole »; 2 et 3 ext. du fr. p. réf. à contraire*. Fréq. abs. littér. : 866. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 300, b) 1 619; xxes. : a) 1 145, b) 1 016. Bbg. Gohin 1903, p. 291.