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CONTOURNER, verbe trans.
I.− [Cf. contour I]
A.− Vx ou littér. Donner forme à (quelque chose) en traçant ou en réalisant les contours. Contourner un ornement de manière baroque. La pierre qu'ils [les architectes du XVes.] fouillaient comme le bois et contournaient comme le fer (L. Hourticq, Hist. générale de l'Art. La France,1914, p. 103).Il [le sculpteur] a contourné cette créature (...) qui se détache enfin de la masse de l'univers (Valéry, Variété I,1924, p. 69).La tante Zoé, en contournant de ses fins ciseaux la trompe d'un éléphant sacré (Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 195).
Spéc., MÉCAN. Usiner (une pièce) en suivant un profil déterminé. Synon. profiler.
P. métaph. Dans ce livre, je contourne mon écriture, ce qui oblige à ne pas glisser en ligne droite (Cocteau, La Difficulté d'être,1947, p. 177).
Absol., PEINT. ,,Dessiner les contours`` (Pern. 1787).
B.− Suivre les contours de (une surface, une figure). Chemin, route qui contourne un lac, un champ, une ville. Ces genoux minces que la jupe de velours contournait (A. de Noailles, La Nouvelle espérance,1903, p. 217).Lorsque le soleil vient de contourner le toit du mas (J. de Lacretelle, Amour nuptial,1929, p. 7).
ANAT. Faire le tour de. Le muscle contourne telle partie, tel organe.
C.− [Le suj. est un être animé]
1. Faire le tour de (pour éviter, pour ne pas pénétrer dans). Contourner la foule, un rassemblement; l'armée contourna Paris par le Sud :
1. ... [il] n'avait pu venir à temps à Saint-Loup, parce qu'il lui avait fallu suivre une longue courbe, en contournant la ville du couchant à l'orient. A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 341.
2. Des bandes silencieuses d'étourneaux et de grives venant du Sud, passèrent très haut, mais contournèrent la ville... Camus, La Peste,1947, p. 207.
P. métaph. Rien ne l'entamait plus; le monde extérieur le contournait (A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 198).
2. Éviter (un obstacle matériel) en suivant ses contours. Contourner un obstacle, un fossé, un mur, une muraille, un piège, un pilier. Navire qui contourne un récif. Synon. éviter :
3. Le grand luxe, c'est l'espace. Pouvoir traverser une pièce d'un bout à l'autre sans avoir à contourner une table et des fauteuils. Green, Journal,1950-54, p. 262.
Emploi pronom., vx. Contourner (un organe); se diriger en contournant :
4. Il [le nerf sciatique] se glisse ensuite le long du péroné; et se contournant vers le tiers supérieur de cet os, il se divise... Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 279.
3. Fig. Éviter de respecter en employant des moyens détournés. Contourner la loi, le règlement. Synon. tourner, passer outre.
II.− [Cf. contour II]
A.− Donner à (quelque chose) une forme compliquée, en courbant en plusieurs sens, en déformant.
1. [Concr.] Déformer (le corps, une partie du corps). Synon. partiels contorsionner, tordre.Dès qu'il parlait, il la [sa bouche] contournait de droite à gauche (Sue, Les Mystères de Paris,t. 7, 1842-43).Des cigognes (...) contournant leur cou démesuré (Du Camp, En Hollande,1859, p. 89):
5. ... ayant bâillé à la manière des chattes, s'étant étirée, ayant contourné dans tous les sens ses petits bras et ses toutes petites mains gracieuses, elle [Chrysanthème] se redresse résolument. Loti, Madame Chrysanthème,1887, p. 125.
2. [Abstr.] Contourner son style, ses idées. Synon. compliquer, tortiller.
B.− Emplois pronom.
1. Sens passif.
a) Présenter une forme compliquée, généralement courbe. Ornements, volutes qui se contournent; se contourner en (forme de) :
6. ... deux piliers couplés présentaient leurs chapiteaux formés de têtes de vache, dont les cornes se contournaient en croissant isiaque. T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 162.
b) Faire de nombreuses courbes (lignes, voies) :
7. Personne pour nous indiquer la route; toujours les mêmes petites rues, qui montent, descendent et se contournent sans motif plausible, comme les sentiers d'un labyrinthe. Loti, Aziyadé,1879, p. 283.
2. Emploi réfléchi.
a) Donner à son corps, à une partie du corps une apparence courbe. Le (...) [pinson] s'était accroupi, se contournant en boule (Verlaine, Œuvres complètes,t. 3, Dédicaces, 1890, p. 114).
b) Prendre une telle apparence. (Voir) se contourner en tous sens, Les trompes des éléphants (Cendrars, Du monde entier au cœur du monde,1957, p. 61).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. un ex. du part. prés. adjectivé. Ce mouvement retenu, sinueux, contournant et revenant (Alain, Système des beaux-arts, 1920, p. 314). 2. La docum. atteste en outre a) Contournable, adj. (ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré). Qui peut se contourner, ou être contourné. Un bois, un rocher, un obstacle, une difficulté contournable. [Abstr.] Que l'on peut éviter, tourner. Une loi contournable. b) Contournage, subst. masc. α) Action de donner des contours recherchés ou forcés; résultat de cette action. Le style de Louis XV, avec ses baroques contournages (Mazaros, Histoire des corporations françaises d'arts et métiers, 1874, p. 272 ds Littré). β) Mécan. ,,Opération par laquelle une machine-outil confère de manière continue à une pièce une forme ou un contour curviligne déterminés`` (Lar. encyclop. Suppl. 1968).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tuʀne], (je) contourne [kɔ ̃tuʀn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1200 indirectement attesté par son dér. régressif contour; 1311 contorner « être situé (en parlant d'une terre) » (Mercr. av. St Luc, Arch. C.-d'Or, B 495 ds Gdf. Compl.), attest. isolée]; A. 1. Ca 1360 « tourner, se tourner (vers ou contre quelqu'un ou quelque chose) » (Baudoin de Sebourc, V, 137; VIII, 636 ds T.-L.) − début xviies. ds Hug.; 2. 1512 « entourer (ici, de ses bras, sens fig.) » (Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule et Singularités de Troie, II, 13 ds Hug. : une femme si legerement contournee en tes embrassemens); 1575 (Thevet, Cosmographie universelle, VIII, 3, ibid. : Ceste isle [...] est toute contournee et entouree de rochers); d'où 1761 « faire le tour de quelque chose » (Rapport de M. de Salvert, 28 oct., Ms. Arch. de la Mar. ds Jal : L'ennemi continuant de me Contourner, vint se remettre à tribord); 3. 1651 B.-A. « tracer les contours d'une figure » (R. F[réart] de Chambray, trad. fr. du Trattato di Pittura de Léonard de Vinci, p. 6 ds Brunot t. 6, 2, p. 695); 4. 1721 pot. « façonner (un vase) » (Trév.). B. 1548 au propre « tortiller » (N. Du Fail, Baliverneries d'Eutrapel, p. 155 ds IGLF : [Eutrapel] contournant sa barbe); 1803 au fig. contourné « trop compliqué, peu naturel (ici, en parlant du style de quelqu'un) » (Chateaubriand, Génie du christianisme, t. 1, p. 4). D'un lat. vulg. *contornare, attesté seulement au viiies. (Gloses de Reichenau, éd. H. W. Klein, p. 160, no360 : convertantur : conturnent), composé de cum et de tornare (tourner*). Le sens A 3 est dû à l'infl. de l'ital. contornare. Fréq. abs. littér. : 520. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 542, b) 665; xxes. : a) 868, b) 867.