| ![]() ![]() ![]() ![]() CONTOURNÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de contourner*. II.− Adjectif A.− 1. Qui est conçu, travaillé, dessiné avec des contours, des formes compliquées, présentant de nombreuses courbes. Meuble, lambris, ornement, trumeau, vase contourné; volutes contournées. Un immense boudoir rocaille, doré, contourné, fleuri (Hugo, Alpes et Pyrénées,1885, p. 197).Les pieds contournés de ce meuble élégant (Green, Le Malfaiteur,1955, p. 230). 2. Qui présente ou prend naturellement une forme compliquée; (ligne, voie) qui fait de nombreux détours. Les formes contournées des branches. Un dédale de petites ruelles tortueuses, contournées (Loti, Le Roman d'un Spahi,1881, p. 166). ♦ Contourné en (suivi du nom d'une forme courbe).Un tuyau contourné en hélice (L. Ser, Traité de physique industrielle,t. 2, 1890, p. 503).Noyau contourné en spirale (L. Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, t. 2, 1931, p. 219). − ZOOL. Tubes contournés. − MINÉR. Se dit de substances cristallines dont les plans sont déplacés et comme pliés. Aragonite contournée. 3. [Corps, membres, mouvements] Attitude contournée, gestes contournés (cf. se contourner). 4. [Abstrait] Inutilement compliqué. Phrases contournées. L'idée mélodique [chez Chabrier] est quelquefois contournée (P. Lalo, La Mus.,1899, p. 164): 1. ... Jean (...) et Bertrand (...) emploient l'un et l'autre identiquement les mêmes formes de langage, affectées et contournées.
A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 28. 5. Emploi subst. masc. sing. avec val. de neutre. Style contourné; apparence contournée : 2. ... le caractère du 19esiècle est de chercher des émotions fortes, et de les chercher par des moyens simples. Le contourné, le chargé d'ornements nous paraît sur le champ trop petit.
Stendhal, Hist. de la peinture en Italie,t. 2, 1817, p. 275. B.− BLAS. Se dit d'une figure placée en sens inverse de sa position normale. C.− Spéc., littér. Déformé, tourmenté. La bouche contournée de terreur (Sue, Les Mystères de Paris,t. 9, 1842-43, p. 76).[La folle] crispée et tordue (...), le visage contourné, les yeux fous (Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1. Conte de Noël, 1882, p. 86): 3. Paris n'est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d'intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d'hommes (...) dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores, l'esprit, les désirs, les poisons?
Balzac, La Fille aux yeux d'or,1835, p. 321. − P. métaph. L'imagination la plus inquiète et la plus contournée (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 11, 1863-69, p. 97). Rem. La métaph. porte à la fois sur les sens A et C. |