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CONTINGENT, ENTE, adj. et subst. masc.
I.− Emploi adj.
A.− DR. Qui échoit à quelqu'un. Part, portion contingente. Part, portion qui revient à quelqu'un dans un partage; part des frais communs (d'une société) qui échoit à une personne.
B.− PHILOS. [En parlant d'un être, d'une chose] Susceptible d'être ou de ne pas être, de se produire ou de ne pas se produire. Sous les formes contingentes et arbitraires de la vie, il y a toujours une suite nécessaire (M. Blondel, L'Action,1893, p. 416):
1. Il est clair que si on l'adopte, la loi de Mariotte ne nous apparaîtra plus que comme contingente, puisqu'il viendra un jour où elle ne sera plus vraie. H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 253.
Futurs contingents. Événements susceptibles de se produire ou non, rien ne justifiant leur nécessité. L'histoire du mariage de MlleRachel avec votre ami Valencien est admise au nombre des futurs contingents les plus probables (Mérimée, Lettres à la Comtesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 12).
P. méton. Idées, vérités contingentes. Idées, vérités dont l'objet est contingent. Comment appelle-t-on l'idée d'une chose que nous concevons comme pouvant ne pas être? On l'appelle une idée contingente et relative (Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,1829, p. 150).
Propositions contingentes. Propositions énonçant une chose qui peut exister ou ne pas exister. Comme nous ne connaissons les causes premières de rien, il est inévitable que toutes nos propositions premières ne soient que contingentes (Destutt de Tracy, Élémens d'idéologie,Logique, 1805, p. 376).
PARAD. a) (Quasi-)synon. éventuel, incertain, occasionnel. b) Anton. nécessaire.
P. ext. Qui est d'importance secondaire, subsidiaire. Les préjugés contingents de la vie usuelle (Villiers de L'Isle-Adam ds Lar. Lang. fr.) :
2. C'est la morale des grands qu'il faut retenir et dégager des faits contingents de leur vie; non les petits faits qu'il faut imiter. Gide, Journal,1891, p. 20.
II.− Emploi subst. masc.
A.− [Désigne une quantité de personnes d'objets dépendant de diverses contingences]
1. [En parlant de choses]
a) Part qu'une personne, une collectivité doit donner ou recevoir dans un ensemble commun, dans une œuvre commune. Chaque province fournit son contingent de blé (DG).
Par personnification, rare :
3. ... On la [l'exploitation par l'eau] conserve dans certains puits qui aboutissent au bas de la 1recouche, afin que la 2eet même la 3e, puissent aussi fournir leur contingent en sel dissous. Ch. Durand, Les Grandes industr. minérales en Lorraine,1893, p. 24.
Au fig. Il [Talleyrand] souillait (...) l'esprit du journal en versant au fonds commun son contingent de trahison et de pourriture (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 576).
b) Quantité maximale d'une marchandise, exploitée ou importée par un pays donné au cours d'une période donnée. Notre commerce extérieur s'est tenu dans les limites des contingents fixés (Davau-Cohen1972).
2. [En parlant de pers.] Nombre de soldats recrutés, p. ext. nombre de soldats que doit fournir annuellement une collectivité :
4. Il enrôlait ainsi un nombre suffisant d'écoliers endettés, de villageois fainéants... Parfois il fallait compléter le contingent au cabaret, et plus d'un naïf paysan se vit... engagé sous les drapeaux... A. France, La Vie littér.,t. 3, 1891, p. 105.
Spéc., p. méton., usuel. Ensemble des jeunes gens appelés à une même date sous les drapeaux pour effectuer leur service militaire. Appel d'un contingent.
B.− PHILOS. [Avec valeur de neutre] Ce qui peut être ou ne pas être, se produire ou ne pas se produire :
5. Ces nécessités éternelles et immuables, comment les tirerais-je soit des choses, soit de mon esprit, qui sont ici comme ailleurs du muable et du contingent? Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,1931, p. 143.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tε ̃ ʒ ɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1370 « qui arrive, mais pas nécessairement » choses contingentes (Oresme, Eth., VI, 3 ds Gdf. Compl.); 1694 « qui énonce une chose qui peut être ou ne pas être » propositions contingentes (Ac.); 2. 1459 dr. « qui échoit à quelqu'un » contingente part (Coustumes génér. du pays et duché de Bourgogne, chap. VII, art. 7 ds Nouv. Coutumier gén., éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 1175). B. Subst. 1. a) 1509 dr. le contingent « la part qui revient à chacun » (Coutume d'Artois, titre II, XLIV, ibid., t. 1, p. 246); 1690 « part que chacun apporte à une œuvre commune » (Fur. : Il a payé sa taxe, son contingent de cette imposition); 1793-94 fig. payer son contingent (C. Desmoulins, Le Vieux Cordelier, p. 196); b) 1690 « nombre de soldats que doit fournir une province pour constituer une œuvre commune » (Fur.); c) 1922 « quantité d'une denrée dont l'importation ou l'exportation est autorisée » (Lar. univ., s.v. contingenter); 2. 1690 « ce qui peut arriver ou ne pas arriver » (Fur.). Empr. au lat. impérial contingens part. prés. du lat. contingere (proprement « toucher, atteindre ») « arriver par hasard » et « échoir en partage »; contingens spéc. en b. lat. comme terme de philos. au sens de « ce qui peut être ou ne pas être » (gr. τ ο ̀ ε ̓ ν δ ε χ ο ́ μ ε ν ο ν). Fréq. abs. littér. : 527. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 533, b) 396; xxes. : a) 438, b) 1 310.