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CONTER, verbe trans.
A.− Littér. Faire le récit détaillé d'un fait. Synon. du plus usuel raconter.En chemin, il lui avait conté son aventure (Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 288):
1. Ma chère sœur, tu comprends bien que je ne t'ai rien pu dire devant Eugénie mais j'avais tout mon voyage à te conter. Balzac, Correspondance,1833, p. 389.
En emploi abs. Il est difficile de bien conter. En avoir long à conter. Avoir beaucoup de choses à dire. André. (...) Depuis bientôt trois ans qu'il est parti d'ici, il doit avoir du neuf à conter (A. Dumas Père, Charles VII chez ses grands vassaux,1831, I, 1, p. 235).
[Avec un obj. interne, désignant en partic. un récit ancien et/ou légendaire] Conter des histoires à la veillée :
2. ... ce petit homme noir qui d'abord l'a fait rire, étonne, puis captive en lui contant des fables merveilleuses à peu près semblables à celles que ses bergers rapportent des montagnes et qu'illustrent des images peintes taillées dans du bois d'olivier, ... É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 248.
B.− P. ext. Dire des choses fausses ou de pure invention pour abuser autrui. En conter de belles, de bien bonnes; que me contez-vous là?
Expressions
En conter à qqn. Tenter de l'abuser :
3. [Étienne à Brulette :] − Tu sais que je ne t'en conte plus; ainsi tu peux me croire quand je te dis que tu n'as jamais été si jolie... G. Sand, Les Maîtres sonneurs,1853, p. 250.
S'en laisser conter, s'en faire conter. Se laisser tromper ou séduire.
En conter à une femme. La courtiser :
4. Le jargon de Voiture est encore de saison avec elle [madame de Sablé] jusqu'au dernier jour; elle a besoin, à plus de soixante-dix-sept ans, qu'on lui en conte. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 472.
Conter fleurette à une femme. Lui faire la cour, lui tenir des propos galants. Monsieur de la Roche-Hugon (...) s'amuse à conter fleurette à des douairières (Balzac, La Paix du ménage,1830, p. 330).Tiens, tiens, M. de Ravenel qui conte fleurette à ma cliente (Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 179).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃te], (je) conte [kɔ ̃:t]. Ds Ac. depuis 1694. Homon. compter, comté. Étymol. et Hist. 1. Début xies. forme prov. comptar « relater [en énumérant des faits, des événements] » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 447); 1125-30 conter (Paraphrase du Cantique des Cantiques, vers 10 ds Altfranzösisches Übungsbuch, éd. W. Foerster et E. Koschwitz, p. 163); 2. 1595 en conter de belles (Montaigne, Essais, livre 2, chap. 12, éd. A. Thibaudet, p. 626); 1606 en compter à qqn (Nicot, s.v. compter); 1637 en conter (à une femme) « (la) courtiser » (Corn., Place Roy., I, 3 ds Livet Molière); 1667 conter des fleurettes (Molière, Le Sicilien, scène XIII); 3. 1671 « dire une histoire imaginaire pour distraire » (La Fontaine, Nouvelle, Les Oies de frère Philippe, éd. H. Régnier, t. 5, p. 12). Empr. au lat. class. computare (compter*), attesté en lat. médiév. au sens de « narrer » (906 ds Du Cange t. 2, p. 473a), le développement sém. s'étant fait à partir de « compter, énumérer ». Fréq. abs. littér. Conter : 2 348. Contant : 101. Conté : 490. Fréq. rel. littér. : Conter : xixes. : a) 3 079, b) 4 842; xxes. : a) 5 018, b) 1 735. Conté : xixes. : a) 568, b) 1 103; xxes. : a) 954, b) 433. Bbg. Entraygues (M.). Compter et conter. Vie Lang. 1954, pp. 301-302. − Gottsch. Redens. 1930, p. 224, 247, 421. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 16. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 192. 203. − Rog. 1965, p. 235.