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CONSOLER, verbe trans.
I.− Emploi trans. [Le compl. d'obj. dir. n'est pas toujours exprimé]
A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers., un inanimé rel. à une pers., une collectivité]
1. [Sans compl. indir.]
a) Apporter un réconfort moral. Consoler les affligés, les cœurs. Cet espoir me console (Littré). Au lieu de te fortifier, c'est moi qui suis faible, (...) je t'attriste au lieu de te consoler (Hugo, Correspondance,1825, p. 406).
SYNT. Consoler sa mère; venir, vouloir consoler qqn; essayer de consoler qqn; avoir besoin d'être consolé.
P. métaph. L'image de la paix qui console vos champs (Michaud, Le Printemps d'un proscrit,1803, p. 108).
b) Spéc., RELIG. JUDÉO-CHRÉT.
[Anc. Testament (Jérémie XXXI, 15 : p. allus. à Rachel pleurant ses enfants)] C'est Rachel qui ne veut pas être consolée. C'est une personne qu'on ne peut réconforter :
1. Obèse, avec un front énorme et broussailleux Où la folie habite ainsi qu'une araignée, Elle n'accepte point d'aumône, elle ne veut, Rachel, elle ne veut pas être consolée. F. Jammes, Le Premier livre des quatrains,Le Mal sacré, 1923, p. 59.
[Nouv. Testament (St Matt. V, 5; St Luc VI, 21)] Être consolé. Recevoir la consolation, bénéficier du salut eschatologique, partager l'espérance messianique. Bienheureux [ceux qui pleurent] parce qu'ils seront consolés (E. de Guérin, Lettres,1836, p. 114).
c) Emploi abs. Cela console. Vous savez les mots qui consolent et les sourires éternels (Gide, Correspondance [avec Valéry], 1891, p. 99).
En partic. Celui qui console. Dieu ou le temps. Le visage divin de celui qui console (E. Faure, Hist. de l'art,1912, p. 174).
2. [Avec un compl. indir. indiquant la peine qui motive le besoin de consolation] Consoler qqn de, que.
a) Consoler qqn de qqc. (de désagréable, d'affligeant, qui laisse un souvenir nostalgique), parfois de qqn.Consoler qqn de l'absence de qqn; consoler qqn de ses peines. Des grands, des impôts, des orages, Lui seul consolait nos hameaux (Béranger, Chansons,t. 3, Le Violon brisé, 1829, p. 88).Tout cela était monotone et laid, et rien au fond ne me consolait des Trembles (Fromentin, Dominique,1863, p. 68).
Consoler qqn sur (un événement triste), vieilli.J'avais toujours eu le pressentiment que j'aurais à consoler Antoinette sur la mort de sa sœur (E. de Guérin, Lettres,1837, p. 122).
b) Consoler qqn de + inf.Les églises (...) la consolent [MmeWalter] d'avoir épousé un juif (Maupassant, Bel-Ami,1885, p. 273).
Consoler qqn que, rare.Rien ne peut le consoler que la jeune laitière d'en face l'ait entendu appeler « chéquard » (Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 949).
3. [Avec un second compl. indir. précisant les circonstances de la peine ou la nature de la consolation] Consoler qqn (de qqc.) + compl. circ., en + part. prés.
a) Consoler qqn dans (une situation pénible, une souffrance morale).Le comte de Flandre (...) l'avait secouru et consolé dans tous ses revers (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1824, p. 16).
b) Consoler qqn avec, de (= avec), en (= avec) (qqc. de positif, de réconfortant).Ces vieilles cloches fêlées de Saint-Étienne (...) ne me consoleraient-elles pas de leur suprême glas à l'heure venue du trépas (J. Lorrain, Sensations et souvenirs,1895, p. 2).
c) Consoler qqn en + part. prés.Je le consolai en lui conseillant de garder ses noix, pour les vendre un peu plus tard (Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 129).
B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose]
1. [Une situation affligeante, une souffrance mor.] Rendre plus léger, plus facile à supporter; alléger. Peuples dont ils consolaient l'esclavage (Condorcet, Esquisse d'un tableau hist.,1794, p. 76):
2. ... Soleil ô vie ô vie Apaise les colères Console les regrets ... Apollinaire, Couleur du temps,1918, III, 1, p. 950.
2. [Une manifestation extérieure de chagrin] Apaiser. Ah! consolez vos pleurs, priez pieusement (Verlaine, Poèmes divers,1896, p. 797).
3. [Un animal, une partie du corps, un élément de la nature] Rare. Soulager, faire du bien physiquement. Meurtrissement de mes pieds que consolera et raffermira une source (A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 183).
Consoler une chose de qqc. (de mauvais) par qqc. (de bon) :
3. C'était une des nuits qui des feux de l'Espagne Par des froids bienfaisants consolent la campagne; ... Vigny, Poèmes antiques et modernes,Le Trappiste, 1837, p. 196.
4. Arg. Consoler son café. Y mettre de l'eau-de-vie (cf. E. et J. de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, p. 220).
II.− Emploi pronom.
A.− [Le suj. désigne une pers., une collectivité, parfois p. anal. un animal]
1. Sens réfl.
a) Parfois iron. Se procurer un réconfort moral de différentes façons, recevoir un tel réconfort, être moins affecté. Se consoler vite. Il calcula, pour se consoler qu'à dix cérémonies en moyenne par an, il mettrait son habit au moins une centaine de fois (Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 60).
b) Se consoler de qqc. ou parfois de qqn (d'affligeant, de désagréable).Se consoler d'une injustice, d'un malheur. Ne pouvoir se consoler de.
Ne pas se consoler de qqc., de + inf., que.Ne pas se consoler de la mort de qqn, de la perte de qqn, de qqc. Je ne me consolois pas de l'avoir traitée avec tant de dédain et de légèreté (Mmede Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 3, 1795, p. 48).J'avoue ne pas me consoler que le grand écrivain se les soit interdits (P. Bourget, Pages de crit. et de doctrine,t. 1, 1912, p. 29).
c) Se consoler (de qqc., de qqn) avec, par, en + part. prés., à + inf.
Se consoler (de qqc.) avec qqc. ou qqn.Se consoler avec Dieu (Ac. 1798-1932). Le vieux M. Diétrich, (...) venait de renoncer à la gloire du virtuose et se consolait avec celle du pédagogue (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 57).
Spéc., (gén. iron.). Se remettre d'un chagrin d'amour avec quelqu'un d'autre. Je crois que le seigneur son cousin s'est consolé avec Rosette (Musset, On ne badine pas avec l'amour,1834, III, 4, p. 62).
Se consoler (de qqc.) par (qqc.), rare.[Je] ne me console que par cette idée (...) de vous revoir l'un et l'autre dans votre patrie (Courier, Lettres de France et d'Italie,1810, p. 820).
Se consoler (de qqc., de qqn) en + part. prés.Se consoler en disant, en pensant que. Il se consolait de son beau-père en faisant sauter ses écus (Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 38).
Se consoler à + inf., rare.Parfois ce grand méconnu se console à raconter que... (E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 388).
2. Sens réciproque. Se désespérant et se consolant mutuellement (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 81).
B.− Peu cour. [Le suj. désigne une souffrance mor.] Devenir plus léger, moins fort, être apaisé (cf. attendrir ex. 17).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sɔle], (je) console [kɔ ̃sɔl]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. console (meuble) et formes du verbe. Étymol. et Hist. xiiies. (Dits de l'ame, B 2 1 ds T.-L.); xiiies. (Chastoiement d'un père à son fils, éd. Barbazan et Méon, Fabliaux, t. II, p. 54, 52). Empr. au lat. class. consolari « réconforter, consoler ». Fréq. abs. littér. : 3 539. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 176, b) 5 882; xxes. : a) 4 155, b) 3 275. Bbg. Cf. Bbg. de console.