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CONSACRER, verbe trans.
A.− [L'obj. désigne un lieu liturgique ou non, un obj., une pers.] Revêtir d'un caractère sacré en dédiant à quelque divinité par une action rituelle. Consacrer un temple. Synon. bénir, sacrer; anton. profaner.
Emploi pronom. à sens passif. Les églises se consacrent par de longues cérémonies (Lar. 19e-20e).
Spéc. Consacrer le pain et le vin et, absol., consacrer. Opérer la transsubstantiation par le rite eucharistique :
1. ... prenez garde et faites attention à ce grand sacrement qu'est le mariage, de crainte qu'il ne soit profané. Ce que Dieu a créé, il le consomme en nous. Ce que nous lui sacrifions, il le consacre. Il achève le pain et le vin. Claudel, L'Otage,1911, II, 2, p. 268.
Emploi pronom. à sens passif. L'hostie se consacre avant l'élévation (Littré).
P. ext. Faire don à Dieu, avec ou sans cérémonie :
2. Que pouvait-on avoir en vue, par exemple, en substituant à la fête de Napoléon, le 15 août, une procession pour célébrer le vœu de Louis XIII, qui consacre la France à la Vierge? Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 2, 1817, p. 211.
Emploi pronom. Se consacrer à Dieu :
3. J'allais être sous-diacre, j'allais me consacrer à Dieu sans retour possible! Billy, Introïbo,1939, p. 88.
B.− [L'obj. désigne une chose ou une pers.] Affecter à une fin déterminée et parfois exclusive. Consacrer ses forces, sa fortune, son temps, sa vie à (qqn, qqc.) :
4. ... lui [Pétain] voulait que toutes les forces françaises fussent consacrées à Verdun; au contraire, je tenais à ne consacrer à cette bataille d'usure (...) que le strict minimum. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 219.
Emploi pronom.
1. Synon. s'adonner à, se destiner à, s'employer à, se livrer à, se vouer à :
5. ... Je crois aussi que cette jeunesse courageuse est la victime d'une monstrueuse erreur : elle croit, de bonne foi, se consacrer à une noble cause; en réalité, elle est simplement au service du capital... R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 341.
2. Rare. [Avec valeur réfl. du compl. indir.] Se réserver. Part de butin que les chefs se consacraient (Nouv. Lar. ill.).
C.− Littér. Rendre digne de respect, conférer un caractère presque sacré. Synon. sanctifier :
6. Nos prêtres saluèrent les beaux sites de l'Amérique et les consacrèrent de leur sang... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 306.
D.− [L'obj. désigne une chose ou une pers.] Conférer la célébrité, rendre durable, sanctionner. Synon. confirmer, entériner, ratifier; anton. abandonner, infirmer, invalider :
7. Le grand prix de littérature, en la personne de Jean Schlumberger, consacre une œuvre noble entre toutes, un peu austère sans doute, mais qui rend témoignage à la profonde vie spirituelle de notre race. Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1942, p. 331.
8. Ce jour-là, ce ne seraient ni la propriété ni le jeu des prix, mais un verdict des autorités sociales qui consacrerait ou destituerait les chefs d'entreprises. Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 626.
[L'obj. désigne un mot, une loc.] Adopter en conférant une signification particulière qu'on ne peut changer :
9. Je n'hésite point à consacrer ici des expressions que la religion positive doit faire déjà passer dans la circulation universelle, vu la haute importance de leur usage intellectuel, et même moral. Comte, Catéchisme positiviste,1852, p. 12.
Pronominalement, avec val. passive :
10. ... mon oncle, son père [à Emmanuèle], (...), venait de mourir; elle et moi nous l'avions veillé, penchés, rejoints sur ses derniers instants; il me semblait que dans ce deuil s'étaient consacrées nos fiançailles. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 519.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sakʀe], (je) consacre [kɔ ̃sakʀ ̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1121 cunsecrer « dédier à Dieu » (Philippe de Thaun, Bestiaire, éd. E. Walberg, 3076); 1155 consacrer (Wace, Brut, 5248 ds Keller, p. 174a); 2. 1536 « dans la religion catholique, convertir le pain et le vin en la propre substance de Jésus-Christ » (Calvin, Instit., 1104 ds Littré); 3. p. anal. 1578 « destiner, dévouer quelque chose de manière exclusive » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., II, 162 ds Hug.); 1680 se consacrer « se donner tout entier » (Rich.); 4. 1641 « rendre honorable, respectable » (Corneille, Horace, II, 1); 5. 1669 « ratifier, sanctionner » (Racine, Britannicus, IV, 2). Anc. fr. cunsecrer, consecrer, empr. du lat. consecrare, class. « rendre sacré en dédiant aux dieux; reconnaître comme ayant un caractère sacré » puis passé en lat. chrét. spéc. au sens de « consacrer le pain, célébrer la messe »; consacrer sous l'infl. de sacrer. Fréq. abs. littér. : 1 807. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 762, b) 1 571; xxes. : a) 1 837, b) 2 527. Bbg. Bréal (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910-1911, t. 16, p. 63.