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CONFIER, verbe trans.
A.− Remettre quelqu'un ou quelque chose à la garde, aux soins d'une personne dont on est sûr. Confier l'éducation, la garde, la tutelle d'un enfant à qqn; confier sa destinée, son honneur, sa vie à qqn.
[Le compl. désigne un objet, un animal à garder] Confier son argent, une cassette, les clefs de la maison, une lettre, une valise, confier le poisson rouge à qqn.
[Le compl. désigne un objet propre à assumer une tâche, des objets dont on s'occupe] À ce moment, Edward voulut ramer; Stephen lui confia les avirons (Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 85).Louise lui confie un seau, une bouteille d'eau de javel, un balai (E. Dabit, L'Hôtel du Nord,1929, p. 217).
[Le compl. désigne une tâche, une responsabilité] Confier le commandement des armées, de la garde, des troupes à qqn; confier la direction des opérations, la gestion de ses biens, une inspection, ses intérêts, une paroisse, un rôle à qqn. Défiez-vous; c'est plus difficile que vous ne pensez. Confiez-moi l'ordre et la marche de l'affaire (Renan, Drames philos.,Caliban, 1878, III, 1, p. 407):
1. Je te dis, moi, que vous pouvez lui confier demain des armées, des provinces. Il s'est essayé à tout, il s'est montré supérieur en tout. De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 268.
Emploi pronom. [Le compl. ne désigne pas une pers., un objet, une abstraction] Se confier à la providence, au sommeil. Se confier au temps, qui remet insensiblement tout à sa place (Leclercq, Proverbes dram., Les Élections, 1835, p. 313).Elle [une chatte] coucha dans un panier, se confia au bassin de sciure comme un chat bien appris (Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 228).
P. anal. Livrer à l'action, à l'influence de quelque chose. C'étaient de bons fellahs, qui possédaient (...) un peu de cette terre noire qui rend au centuple le grain qu'on lui confie (A. France, La Vie littér.,t. 3, 1891, p. 131).Meyerbeer, Rossini, Verdi lui ont confié [au piano] les premières inspirations de leurs chefs-d'œuvre (G. Huberson, Nouveau manuel complet de l'accordeur et du réparateur de pianos,1926, p. 3).
B.− Faire part à quelqu'un de sentiments intimes ou d'informations confidentielles :
2. ... pour une femme, le bonheur est d'être aimée, adorée, d'avoir un ami à qui elle puisse confier ses désirs, ses fantaisies, ses chagrins, ses joies; se montrer dans la nudité de son âme, avec ses jolis défauts et ses belles qualités, sans craindre d'être trahie; ... Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 145.
SYNT. Confier ses angoisses, ses espoirs, ses inquiétudes, ses peines, ses rêves, ses scrupules, ses soucis, ses tourments à qqn; confier qqc. dans, à l'oreille de qqn.
Emploi pronom. Se confier à un (son) ami, à son frère; se confier à la bonté, à la discrétion de qqn; se confier en Dieu; se confier amicalement, aveuglément, entièrement à qqn. Vous pouvez vous confier, madame, À mon bras comme reine, à mon cœur comme femme! (Hugo, Ruy Blas,1838, III, 4, p. 403).Tu vois, je me confie, je me livre (Mauriac, Les Mal Aimés,1945, I, 3, p. 166):
3. Jamais je ne retrouverais cette chose divine : un être avec qui je pusse causer de tout, à qui je pusse me confier. Proust, La Fugitive,1922, p. 497.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fje], (je) confie [kɔ ̃fi]. Diérèse en poésie : [kɔ ̃fie] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841, Littré et DG. Pour Fér. Crit., c'est parce que l'e muet est tellement imperceptible au fut. et au cond. [confierai(s)] que l'on rencontre chez des poètes l'orth. confirai(s). Admis ds Ac. 1694-1932. Homon. confis, confit (verbe confire). Étymol. et Hist. 1. 1357 se confier « mettre sa confiance (dans quelqu'un) » (Chronique de Jean le Bel, éd. J. Viard et E. Déprez, t. 1, chap. 44, p. 238); 2. 1601 confier « remettre quelque chose ou quelqu'un aux soins de quelqu'un » (Montchrestien, La Carthaginoise, p. 653 ds IGLF); 3. 1667 confier « communiquer quelque chose en confidence » (Racine, Andromaque, I, 1 ds DG); av. 1680 se confier « faire des confidences » (La Rochefoucauld, Mémoires, éd. M. J. Gourdault, t. II, p. 28); 4. 1753 confier « livrer à l'action, à l'influence de quelque chose » (Buffon, Hist. naturelle, Oiseaux, t. 4, p. 462 ds IGLF). Empr., avec francisation d'apr. fier*, au lat. class.confidere « mettre sa confiance, avoir confiance dans quelque chose ou quelqu'un », d'où l'a. fr. m. fr. (se) confider « id. » (attesté du début xives., Aimé du Mont Cassin ds Gdf., à 1583-90, Brantôme ds Hug.), évincé par confier. Fréq. abs. littér. : Confier : 2 892. Confié : 1 570. Fréq. rel. littér. Confier : xixes. : a) 4 485, b) 3 794; xxes. : a) 3 795, b) 4 156. Confié : xixes. : a) 2 895, b) 1 587; xxes. : a) 1 908, b) 2 207. Bbg. Gir. Rem. 1834, p. 37.