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COMPRIMER, verbe trans.
A.− Presser, serrer fortement quelque chose; en réduire le volume sous l'effet d'une pression physique. Comprimer une artère, un gaz. La tumeur pancréatique comprimant le canal cholédoque (Quillet Méd.1965, p. 154):
1. Messieurs, soyez préfet de l'Aisne, Mettez aux pois les canetons Ou comprimez l'acétylène! Moi j'attrape les hannetons! Ballade pour faire connaître mes occupations ordinaires ds G. Fourest, La Négresse blonde,Paris, J. Corti, 1964 [1909], p. 90.
P. métaph. :
2. Son œil d'obsédé, de maniaque ou de visionnaire s'en empare [des personnages de roman] à son gré ou les abandonne, les étire dans une seule direction, les comprime, les grossit, les aplatit ou les pulvérise pour les forcer à lui livrer la réalité nouvelle qu'il s'efforce de découvrir. N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 75.
Emploi pronom. à valeur passive. Une machine à vapeur pompe dans la boîte de l'air qui s'y comprime au point de faire tinter les oreilles assez désagréablement (Mérimée, Lettres à une autre inconnue,1870, p. 149).
B.− Au fig. Réprimer, réduire, contenir dans certaines limites en exerçant une action contraignante, une force susceptible d'expansion telle que :
1. Un mouvement individuel ou ses manifestations. Comprimer sa joie, ses larmes, un rire, un sourire. De vieilles tendances sado-masochistes, que l'adulte normalement comprime (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 117):
3. Il s'agit d'étouffer son cœur, de comprimer ses instincts, de cacher sa sensibilité, de mettre une muselière et un masque à toutes ses tendresses maladives qui pourraient appeler ou pleurer! Amiel, Journal intime,1866, p. 459.
P. méton. [Le compl. désigne la pers. ou l'organe siège de ces manifestations] Comprimer son cœur :
4. ... trop grande pour ses douze ans, elle [Élodie] avait la laideur molle et bouffie, les cheveux rares et décolorés de son sang pauvre, si comprimée d'ailleurs par son éducation de vierge innocente, qu'elle en était imbécile. Zola, La Terre,1887, p. 50.
2. Un mouvement social, une action collective. Comprimer un parti. Ils [les hommes du passé] résolurent (...) de refouler et de comprimer à jamais la force ascensionnelle de l'humanité (Hugo, Napoléon le Petit,1852, p. 228):
5. Il comprimait toutes les turbulences sous le poids des intérêts coalisés pour la réussite de la grande entreprise. De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 223.
3. Un phénomène économique. Comprimer les prix, les salaires. Au cours de la période même où l'invention, en produisant des biens nouveaux ou en comprimant les coûts, stimule les exportations (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 74).
Rem. On rencontre ds la plupart des dict. l'adj. dér. comprimable. Qui peut être comprimé. Synon. plus usité compressible*.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pʀime], (je) comprime [kɔ ̃pʀim]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1314 part. prés. « qui serre, qui presse » (H. de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, t. 1, p. 224, § 937); xives. aer comprimé (Oresme ds Meunier, Essai sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme, Paris, 1857, p. 167); 2. av. 1380 [date du ms.] fig. comprimer les mouvements du peuple (Bers., T. Liv., ms. Ste-Gen., fo29eds Gdf. Compl.); 3. 1906 subst. (Pt Lar.). Empr. au lat. class. comprimere « serrer, presser, retenir ». Fréq. abs. littér. : 328. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 742, b) 420; xxes. : a) 395, b) 297.