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COMPILER, verbe trans.
Rassembler en un seul ouvrage des extraits provenant de sources différentes. Compiler des biographies. Au dix-septième et dix-huitième, un moine Gerbert (...) recueillit, compila tout ce qui concernait le plain-chant (Barrès, Mes cahiers,t. 5, 1906-07, p. 292).
♦ Absol. Il lit, annote, compile, rédige et enserre dans son cerveau la quintessence de quelques mille volumes qui garnissent sa chambre (Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 139).
− Péj. Emprunter les idées, les passages d'un auteur, d'un ouvrage, pour en faire un recueil sans originalité (cf. piller, plagier) :
1. Quand nous aurons tout imité, copié, plagié, traduit et compilé, qu'y a-t-il là de romantique? Il n'y a rien de moins nouveau sous le ciel que de compiler et de plagier. Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet,1836, p. 667.
♦ Absolument :
2. Il [l'homme à l'habit vert] compile, mais plus franchement que l'abbé Trublet (...); [il] ne fait aucune mise de fonds, et ne trafique que du bien d'autrui. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 3, 1813, p. 147.
Rem. On rencontre ds la docum. a) le part. passé notamment avec une valeur péj. La Revue des Deux-Mondes est une école de précieux qui fournirait bien plus justement à la satire [que les Précieuses]. M. Cherbuliez s'y distingue par des grâces compilées auxquelles il ajoute un accent de Genève qui n'y sert pas de petit ornement (L. Veuillot, Les Odeurs de Paris, 1866, p. 419). Présenter comme innovations hardies quelques éléments compilés sans critique, cela fait sourire (Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit., 1872, p. 112). b) l'adj. compilatif, ive. Relatif à une compilation. J'ai entrepris de rédiger un vaste ouvrage. Pour la partie compilative, je me fie à vous (A. Arnoux, Le Chiffre, 1926, p. 147).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pile], (je) compile [kɔ ̃pil]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1265 spéc. en parlant d'un écrit « fait d'extraits d'ouvrages différents » (Brunet Latin, Trésor, 1 ds T.-L.); xiiies. « rassembler en un tout » (Li Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72, fo115 rods Gdf.); 1758 péj. (Voltaire, Le Pauvre diable ds Littré). Empr. au lat. class. compilare « piller quelque chose, dépouiller quelqu'un, plagier (un auteur) » puis « composer, écrire » en lat. médiév. (viiies., Nierm.). Fréq. abs. littér. : 21.