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COMMISÉRATION, subst. fém.
Sentiment qui fait prendre part ou intérêt à la misère, aux malheurs d'autrui. Synon. attendrissement*, charité*. Anton. dureté*.Un air de commisération; exciter, inspirer (de) la commisération; une douce commisération :
1. Relativement à nos semblables, la charité du christianisme était plutôt de la pitié, de la commisération, de la compassion, que de l'amitié ou, pour employer le terme général de l'amour. P. Leroux, De l'Humanité,t. 1, 1840, p. 207.
2. Le peuple russe est courageux et patriote, mais aucune race n'est plus accessible à la commisération, et je sais de source sûre que la pensée des souffrances accumulées par cette guerre commence à émouvoir les masses. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 86.
SYNT. a) Commisération + adj. Commisération chrétienne (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 239), profonde. b) Commisération + subst. Commisération de coutume (Balzac, Le Cousin Pons, 1847, p. 102), de façade (M. Debatisse, La Révolution silencieuse, 1963, p. 137), de pur instinct (Fromentin, Dominique, 1863, p. 269). c) Subst. + de commisération. Coup d'œil de commisération (Ponson du Terrail, Rocambole, t. 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 434), cri de commisération (Zola, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 161), un mot/ quelques mots, sourire de commisération. d) Verbe + commisération. Avoir, éprouver de la commisération; exprimer, témoigner sa commisération; regarder avec commisération. Prendre en commisération (cf. G. Duhamel, Confession de minuit, 1920, p. 41); le cœur crevé de commisération (Zola, Au Bonheur des dames, 1883, p. 737); se sentir touché de commisération (G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 67).
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. dérivé commisératif, ive. Qui manifeste de la commisération. Sympathie commisérative (Balzac, La Cousine Bette, 1846, p. 349).
Au plur., avec un sens plus concr., péj. Paroles, comportement qui montrent qu'on ressent de la commisération :
3. Quelque ferme qu'il [Lucien] fût dans sa ruine, les commisérations du vulgaire l'eussent impatienté. Stendhal, Lucien Leuwen,t. 3, 1836, p. 414.
Prononc. et Orth. : [kɔmizeʀasjɔ ̃]. Est du nombre des mots énumérés par Grammont à propos de la rem. citée sous commentaire. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1552 (Rabelais, Quart Livre, chap. 4, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 283). Empr. au lat. class. commiseratio « action d'exciter la pitié ». Fréq. abs. littér. : 173.