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COMMETTRE3, verbe.
[Le compl. d'obj. désigne une action humaine répréhensible ou malencontreuse] Faire, se rendre coupable de. Commettre un crime, un péché, une erreur. Celui qui attend le moment de commettre un assassinat croit toujours entendre pousser des cris sourds dans l'air (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 640).« L'expérience nous enseigne que les mêmes hommes commettent toujours les mêmes fautes » (Barrès, Mes cahiers,t. 4, 1904-06, p. 164).Il lui arrivait bien parfois de commettre une maladresse : briser un verre, confondre les apéritifs (Dabit, L'Hôtel du Nord,1929, p. 31):
Mon oncle eut un mouvement froissé, comme si je venais de commettre une grosse inconvenance; et il ajouta : « Ne plaisante pas; Gaston, il y a des railleries déplacées... » Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Mon Oncle Sosthène, 1882, p. 27.
SYNT. Commettre un sacrilège, une trahison, une imprudence, une indiscrétion.
Emploi pronom. avec sens passif. Se commettre.Avoir lieu. Cette âme est pleine d'ombre, le péché s'y commet (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 22).
Lang. adm. [En constr. impers.] Vous ne craignez point que, pendant votre absence, il se commette de nouveaux attentats? (G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 124).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. commetteur. Les peines que les lois ordonnaient contre les commetteurs de crimes de lèse-majesté (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 4, 1821-24, p. 328).
P. ext., fam. ou iron. [L'obj. désigne un être, une chose dont on est responsable] Amener à l'existence, produire. Il [Flaubert] vient de commettre un nouveau roman qui s'appelle Salammbô (Mérimée, Lettres à une inconnue,1870, p. 208).Est-ce que j'aurai un jour tant d'enfants que ça? Et quel est le monsieur qui m'inspirera l'envie d'en commettre avec lui? (Colette, Claudine à Paris,1901, p. 30).
Prononc. et Orth. Ds Ac. 1694-1932. Pour le reste cf. commettre1. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1216 « mettre en vente » (R. de Clary, Constantinople, éd. Lauer, XXXIV, 46 : [uns markaans] ... commist le blé a .x. besans qui estoit a.c.), attest. isolée; 2. ca 1260 dr. la cause fut commisez sanz apeau (Livres de Justice et de plet, éd. Rapetti, p. 13); 1310-14 « confier quelque chose à quelqu'un » (G. Du Bus, Fauvel, éd. Långfors, 454), surtout dans la lang. class.; 3. 1322 dr. « désigner quelqu'un pour faire quelque chose » (ds Morlet); 1563 commettant (ds Kuhn, p. 212). B. Ca 1370 commettre adultere (Oresme, Eth., 143 ds Littré). C. Fin xvies. « mettre aux prises [deux personnes] » (D'Aubigné, Sa Vie à ses enfants, I, 38 ds Hug.); av. 1654 se commettre avec qqn (Balz., liv. VI, lett. 5 ds Littré). D. 1597 « mettre ensemble » [des matières liquides] (Liebault, Mais. rust., p. 541 ds Hug.); 1752 terme de cordier (Trév.). Empr. au lat. class. committere littéralement « mettre plusieurs choses ensemble » d'où « mettre aux prises », « donner à exécuter [une tâche], confier [quelque chose] », « mettre à exécution, se rendre coupable de »; D reflète le sens littéral du verbe, prob. à travers le lat. médiév. (attesté en Italie en 1271 ds DEI).
STAT. − Commettre1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 1 772. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 651, b) 2 095; xxes. : a) 3 032, b) 2 327.
BBG. − Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, pp. 21-22.