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COMMANDEUR, subst. masc.
A.− HIST. [Dans certains ordres milit. et relig. (ordre des Templiers, ordre de Malte, ordre teutonique, etc.)] Chevalier honoré de la commanderie*. Commandeur de l'ordre de Malte, de l'ordre teutonique :
1. Joinville conseilla de contracter un emprunt auprès des Templiers, puisque l'ordre faisait ouvertement la banque. Le commandeur du Temple refusa. Pour respectueux que fût Louis IX des privilèges des Ordres, il fut suffoqué. Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 367.
LITT. Personnage du Don Juan de Molière. MUS. Don Juan de Mozart. Le commandeur (de pierre); la statue du commandeur :
2. Le Don Juan de Mozart (...) présente deux instants décisifs. Dans le premier, l'angoisse − pour nous − est déjà là (le Commandeur est convié au souper), mais Don Juan chante : « Vivan le femine − viva il buon vino − gloria e sostegno − d'umanita... » Dans le second, le héros tenant la main de pierre du Commandeur − qui le glace − et pressé de se repentir − répond (c'est, avant qu'il ne tombe foudroyé, la dernière réplique) : « No, vecchio infatuato! » G. Bataille, L'Expérience intérieure1943, p. 121.
PHARM. Baume du commandeur (de Permes). Teinture balsamique pourvue de propriétés antiseptiques dont la mise au point est attribuée au commandeur de Permes. On prescrira (...) quelques légères doses de balsamiques, tels que le baume de Canada, le sirop balsamique de Tolu, (...) le baume du commandeur (Geoffroy, Manuel de méd. pratique,1800, p. 285).
B.− P. ext.
1. [Dans certains ordres de chevalerie] Grade honorifique plus ou moins élevé mais supérieur au grade d'officier. [Dans l'ordre de la Légion d'honneur] Troisième grade; p. méton., personne titulaire du grade de commandeur. J'ai été nommé chevalier après le 10 décembre, officier en janvier 52, commandeur le 15 août 54, grand officier il y a trois mois (Zola, Son Excellence E. Rougon,1876, p. 78).Une semaine après qu'il aurait été nommé commandeur, il serait fait grand-croix (E. et J. de Goncourt, Journal,1879, p. 9):
3. ... le Général de brigade, Comte Robert Fauvel de La Monnerie, Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de Guerre, Commandeur de l'Étoile Noire du Bénin, Commandeur du Nicham-Iftikar... Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 69.
SYNT. Commandeur de la garde nationale; cordon, croix, ruban de commandeur; remise de la cravate de commandeur de la Légion d'honneur.
2. FRANC-MAÇONNERIE. Grand commandeur. Titre correspondant à l'un des grades les plus élevés de la hiérarchie maçonnique. Camille Savoire (...) resta fidèle au Grand-Orient et devint grand-commandeur du Grand Collège des Rites (P. Naudon, La Franc-maçonnerie,1963, p. 104).
3. Commandeur des croyants. Dignité d'un souverain musulman, calife ou sultan, en tant que successeur de Mahomet. Synon. émir des croyants.Je ne puis signer le traité avec le roi de Paris sans le consentement du calife de Bagdad, qui est commandeur des croyants (Hugo, Le Rhin,1842, p. 193).
C.− Vieilli. [Dans une plantation coloniale] Contremaître chargé en particulier de surveiller les esclaves. Ces caciques sont, comme les commandeurs d'habitation, des êtres passifs, exécuteurs aveugles des volontés de leurs supérieurs (Voyage de La Pérouse,t. 2, 1797, p. 268).Le commandeur des Nègres, un fouet à la main, (...) lui prescrivit de sarcler les herbes dans une plantation de maïs (Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 349).
Prononc. et Orth. : [kɔmɑ ̃dœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932 (en 1964 sous commende). Étymol. et Hist. 1. 1167-70 comandere « chef, celui qui commande » (G. d'Arras, Ille et Galeron, éd. E. Löseth, 6554) − 1611, Cotgr., spéc. 1741 « celui qui est investi du commandement d'une plantation dans les îles d'Amérique » (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm.); 2. 1260 commandeor « chevalier d'un ordre militaire » (A.N.S. 5095, pièce 19 ds Gdf. Compl.); 3. 1816, 26 mars « celui qui est immédiatement au-dessus de l'officier dans un ordre de chevalerie » (Ordonnance royale d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de commander*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 317. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 986, b) 357; xxes. : a) 197, b) 195. Bbg. Vaganay (H.). Notes sur la lang. du 16es. R. de Philol. fr. 1933, t. 45, p. 137.