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COMÉDIEN, IENNE, subst.
THÉÂTRE, CIN., RADIO, TÉLÉV.
A.− Celui, celle dont la profession est de jouer la comédie, que ce soit à la scène ou à l'écran.
1. Usuel. [En relation avec comédie I A] Celui, celle qui interprète toutes sortes de pièces de théâtre, de rôles comiques ou tragiques. Bon(ne), grand(e) comédien(ne); comédien(ne) de talent; une troupe de comédiens. Synon. acteur.La bourgeoisie réglée d'autrefois applaudissait le comédien et en même temps l'excluait de l'Église (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 352):
1. Je crois, d'après le petit nombre de femmes de théâtre que j'ai vues, que les comédiennes sont des personnes de tête, les femmes qui ont le plus de préméditation dans le caprice et qui savent mettre le plus d'intérêt dans le coup de cœur. Même les plus bêtes ont une sécheresse admirable et des coquetteries parfaitement raisonnées. E. et J. de Goncourt, Journal,1859, p. 647.
Rem. Contrairement au sens corresp. de comédie*, cet emploi est le plus vivant dans l'usage.
Comédiens Français. Troupe de la Comédie-Française. Comédiens Italiens (ou du roi). Ancienne troupe du Théâtre-Italien. « La Soirée orageuse », (...) représentée (...) par les Comédiens Italiens ordinaires du roi (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 121).
2. [P. oppos. à tragédien(ne)] Celui, celle qui interprète des rôles comiques, des pièces divertissantes :
2. Il est maintenant évident que Madame Dorval est comédienne aussi accomplie qu'elle est grande tragédienne. Sa place est désormais doublement marquée au premier rang. Musset, Revue des Deux Mondes,1832, p. 101.
3. Rare et littér. Auteur de comédie. Diderot et (...) Beaumarchais, ces comédiens admirables (Valéry, Variété II,1929, p. 83).
SYNT. (corresp. à 1 et 2). Comédiens ambulants, errants, nomades. Troupe de théâtre itinérante. La soubrette d'une troupe de comédiens nomades (Stendhal, Lucien Leuwen, t. 1, 1836, p. 151). Comédiens de campagne, de province. Une pauvre comédienne de province qui jouait les reines et les princesses tragiques (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 423). Avoir des allures, des gestes de comédien(ne). Des sourires gracieux et des baisers de comédienne (Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, Menuet, 1882, p. 1249).
B.− Au fig. [En relation avec comédie I B]
1. Celui, celle qui, dans la vie courante, aime se donner en spectacle, excelle dans l'art de la mise en scène, des attitudes, des propos et des gestes théâtraux. Oh! Lui, c'est un comédien, un cabotin, un particulier qui se croit toujours en scène! (E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 566).Ce tempérament de comédien-né que je trouve à Stendhal (Valéry, Variété II,1929, p. 95):
3. À peine se demandait-elle [Rosalie] comment, si réservée, si discrète, elle avait pu entrer dans une pareille famille de comédiens, drapés de phrases, débordant de gestes... A. Daudet, Numa Roumestan,1881, p. 61.
Péj. Celui, celle qui feint des sentiments qu'il n'a pas. Synon. menteur, hypocrite.Un vrai ménage de comédiens, où tout nous semble fausseté et mensonge (E. et J. de Goncourt, Journal,1867, p. 386):
4. L'inconsistance du maître de la maison, sa polichinellerie, le rien menteur et comédien qu'il est, ça vous est dit par le regard, la voix, l'attitude de sa femme quand elle lui parle ou qu'elle parle de lui. E. et J. de Goncourt, Journal,1888, p. 741.
[Suivi d'un compl.] Cette comédienne de l'amour qui jouait si bien, si bien cette comédie-là (Maupassant, L'Inutile beauté,Livre de bord, Paris, Libr. de France, 1935 [1890], p. 30).
2. Emploi adj. [Appliqué à une pers. ou à ses attitudes, ses propos, ses sentiments]
a) [En constr. d'attribut ou d'appos.] Être (bon, mauvais) comédien, avoir un côté comédien. Montrer, dans la vie quotidienne, des dispositions à jouer la comédie, à adopter des attitudes et des propos d'acteur. Ah! Les petits sournois, comédiens, hypocrites, si touchants avec ca! (Camus, La Chute,1956, p. 1543).
b) [En constr. d'épithète postposée] Qui est dans la manière d'un comédien. Il s'étend, avec des poses comédiennes, sur sa santé complètement ébranlée par ses ennuis moraux (E. et J. de Goncourt, Journal,1889, p. 1037).Une certaine exagération comédienne (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 19).Le geste naturel d'une femme un peu comédienne (J. Bousquet, Traduit du silence,1935-36, p. 129).
Rem. gén. Sur la relation comédien/acteur, cf. acteur stylistique.
Prononc. et Orth. : [kɔmedjε ̃], fém. [-jεn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. ca 1500 comediain (Auton., Chron., B.N. 5082, fo8 vods Gdf. Compl.); 2. 1673 fig. et péj. (Molière, Le Malade imaginaire, I, 4). B. Adj. 1651 fig. à la comédienne (Montchal, Mémoires, t. II, p. 59 ds Littré); 1687 (Fénelon, Éduc. des Filles, 4 ds DG : ces manières moqueuses et comediennes). Dér. de comédie*; suff. -ien*. Fréq. abs. littér. : 1 215. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 305, b) 3 842; xxes. : a) 1 349, b) 1 182. Bbg. Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 70.