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COLPORTER, verbe trans.
A.− COMMERCE
1. Transporter des marchandises d'un endroit à un autre afin de les vendre à une clientèle sollicitée à domicile. Il me montra les quartiers populeux où quinze ans plus tôt il colportait des savonnettes (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 423):
1. Tout leur génie étoit dans leurs balles d'étoffes, et on les voyoit, comme les Bataves, colporter les livres des beaux esprits des temps, sans en avoir jamais ouvert un seul. Chateaubriand, Essai sur les Révolutions.t. 1, 1797, p. 318.
Spéc. [L'obj. désigne des journaux ou périodiques] :
2. Dans les grandes artères retentissaient les cris des vendeurs de journaux, qui colportaient dans la banlieue les éditions du soir. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 486.
2. [Dans le cadre d'un commerce organisé et/ou réglementé] :
3. Un certain degré d'organisation technique et commerciale existait dans l'artisanat rural : paysans travaillant l'hiver à leur compte et colportant leurs produits ensuite; ... J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes., t. 1, 1968, p. 183.
B.− Fig. et souvent péj. Transmettre à plusieurs personnes une nouvelle, des propos entendus, etc. Les propos malveillants qu'il colportait sur moi (Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 105).Il colportait les ragots (Céline, Mort à crédit,1936, p. 183):
4. ... le laitier collecte ses 5 ou 600 litres de lait par jour, bon an, mal an. Il fait aussi fonction de gazette. Il colporte les histoires du pays. M. Debatisse, La Révolution silencieuse,1963, p. 22.
Emploi pronom. avec valeur passive :
5. Rien de plus grave que ces paroles qu'on nous prête, qui circulent et s'impriment (...). Le Verbe se fait toujours et instantanément chair. C'est pourquoi la chose dite est d'une suite incalculable. C'est pourquoi il importe de prendre garde à ce qui se colporte, d'en vérifier les sources et, si cela est faux, de couper net. Cocteau, La Difficulté d'être,1947, p. 151.
Prononc. et Orth. : [kɔlpɔ ʀte], (je) colporte [kɔlpɔ ʀt]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1539 « porter (sur les épaules) un mort en terre » (Est.) − xviiies. être colporté en grève (Caylus, Œuvres badines, Recueil de 1787, X, 304 ds IGLF); 2. a) 1690 [1539, Est. d'apr. FEW t. 2, p. 987a] (Fur. : Porter à son col, ou sur le dos quelque manne ou balle de marchandises, pour le vendre par les rües & par la campagne [...] colporter des marchandises); b) 1798 au fig. colporter une histoire scandaleuse (Ac.). Altération de comporter « porter (quelque chose ou quelqu'un) » issu du lat. class. comportare « transporter (diverses choses ensemble) » (v. comporter), spéc. au sens de « transporter ici et là (notamment pour vendre) » (cf. E. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, 238 ds T.-L. : Nus corroier ne puet comporter ces corroies par le vile de Paris, ne faire comporter, se il a estal), d'apr. l'expr. porter a col « transporter sur soi, à son cou, sur son dos » attestée aux xiiieet xives. (v. M. Höfler ds Cah. Lexicol., t. 1, fasc. 6, 1965, p. 100). Fréq. abs. littér. : 134. Bbg. Mél. Dauzat (A.). 1951, pp. 251-252. − Orr (J.). Pompon et pompette. R. Ling. rom. 1965, t. 29, pp. 4-5.