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COLONIE, subst. fém.
A.− Groupement de personnes, et le plus souvent p. méton., lieu où les personnes sont établies.
1. Groupe d'émigrants qui ont quitté leurs pays pour cultiver, peupler, exploiter une terre étrangère. Les colonies [grecques] multipliées viennent peupler et exploiter les côtes (Taine, Philos. de l'art,t. 2, 1865, p. 168):
1. Supposons qu'une colonie de vingt ou trente familles s'établisse dans un canton sauvage, couvert de broussailles et de bois, et dont, par convention, les indigènes consentent à se retirer. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, p. 213.
2. ... ils [Jeanne et son mari] traversèrent Cargèse, le village grec fondé là jadis par une colonie de fugitifs chassés de leur patrie. Maupassant, Une Vie,1883, p. 76.
P. ext. Population qui se développe à l'endroit où se sont fixés les premiers colons.
P. méton. Territoire étranger placé sous la dépendance politique d'une métropole qui a assumé la tâche de le mettre en valeur et d'en civiliser les habitants. Colonies d'exploitation, de plantation, de peuplement, de commerce (Cap. 1936). Les colonies sont faites pour être perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front (Montherlant, Le Maître de Santiago,1947, p. 613):
3. ... les Britanniques se tiennent prêts à exploiter militairement eux-mêmes la réussite des Américains vers Casablanca en pénétrant dans nos colonies de l'Afrique occidentale. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 360.
2. Ensemble des personnes de même nationalité ou venant d'une même province établies dans une ville ou une région d'un pays étranger ou dans une autre ville ou région de leur propre pays. La colonie française de Londres; la colonie auvergnate de Paris. Nous avons à présent, à Paris, une colonie russe, une colonie espagnole, une colonie levantine (L. Halévy, L'Abbé Constantin,1882, p. 96):
4. C'est au, contraire, un très grand succès, et toute la colonie française s'écrase littéralement dans la salle de Old Compton Street. Verlaine, Correspondance,t. 1, 1872, p. 74.
P. ext. Réunion de personnes que rassemblent des affinités ou des situations communes. (Quasi-) synon. communauté*.Il [l'édifice] s'émiette incessamment, et des colonies de maçons installées à ses pieds, réparent continuellement sa ruine continuelle (Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 84):
5. Il y avait là [à notre hôtel] toute une colonie d'étudiants, horde venue du midi de la Gascogne, braves garçons un peu glorieux, suffisants et réjouis... A. Daudet, Trente ans de Paris,1888, p. 9.
6. ... on ne s'ennuyait pas aux Genêts. Ces demoiselles avec leurs familles (...) y composaient une colonie très brillante et très vivante... O. Feuillet, Honneur d'artiste,1890, p. 30.
3. ÉDUCATION
a) Colonie de vacances. Groupement, et p. méton., séjour collectif d'enfants en plein-air pendant la période des vacances scolaires :
7. La colonie de vacances permet à l'enfant d'acquérir une meilleure santé en facilitant son changement d'air, de régime, d'ambiance. Pages documentaires,1955, no1, p. 57.
b) Colonie sanitaire. Colonie de vacances réservée aux enfants déficients :
8. La colonie sanitaire reçoit des enfants dont l'état sanitaire est insuffisant, qui ne pourraient bénéficier suffisamment d'un séjour en colonie de vacances ordinaire. Pages documentaires,1953, no1, p. 70.
4. JUST. Colonie pénitentiaire
a) Groupement de condamnés aux peines dites coloniales réunis dans une possession française d'outre-mer.
b) Groupement de jeunes délinquants réunis dans un établissement spécial, à caractère le plus souvent agricole.
B.− P. anal. Groupement d'êtres vivants.
1. BACTÉRIOL. ,,Population autonome d'une espèce de microorganismes, entretenue en laboratoire pendant plus d'une génération`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Certaines levures donnent des colonies géantes en cercle à contour net (E. Boullanger, Malterie, brasserie,1934, p. 375).
2. BOT. Rassemblement sur un même territoire de plantes, d'arbres, etc., d'une même espèce.
3. ZOOL. Réunion d'animaux vivants en communauté :
9. Les Bryozoaires sont des animaux très petits, mais qui vivent en colonies et peuvent ainsi former des masses parfois très grosses. H. Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 455.
En partic. Groupement formé par des oiseaux nichant tout près les uns des autres et appartenant tous à une même espèce. Une colonie de sternes (Cuisin 1969). Des colonies d'oiseaux nichés très haut dans les creux de la roche (Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 158).
Rem. On rencontre ds la docum. plusieurs emplois du mot coloniste. a) Subst. Habitant d'une colonie américaine (empr. à l'angl. colonist). Turgot était opposé à cette politique [soutenir les colonies américaines] (...) Il fut d'avis que, sans décourager les Colonistes, on temporisât indéfiniment (Maurois, Mes songes que voici, 1933, p. 119). b) Subst. et adj. Partisan de l'établissement de colonies. Le parti coloniste (Thiers ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth. : [kɔlɔni]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1308 « territoire administré par un gouvernement ou un prince d'un pays étranger » (Ystoire de li Normant, trad. de Aimé de Mont Cassin, éd. V. de Bartholomoeis, Livre II, XIX, p. 78, 14 : Et en ceste Regne se clame terre de demainne, et se [a] autre seignorie, se clame colonie, comme sont en cest Regne la terre qui a autre seignorie); b) 1635 (Monet, Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion : Colonie, peuplade des personnes allans habiter, et peupler nouveau païs [...] le lieu où habite la nouvelle peuplade); 2. a) 1579 « population s'établissant dans un pays conquis » (Fauchet, Antiquitez, I, 14 ds Hug.); b) 1767 « groupe, population d'animaux » (Buffon, Histoire naturelle, éd. Lanessan, Quadrupèdes, t. 2, p. 194 ds IGLF); c) 1792 « groupe de personnes ayant certaines affinités, intérêts ou usages communs (d'abord des émigrés d'un même pays vivant dans la même ville) » (Mmede Staël, Lettres inédites à L. de Narbonne, p. 56); d) 1859 colonie pénitentiaire (Du Camp, En Hollande, p. 191); e) 1907 colonie de vacances (Lar. pour tous). Empr. au lat. class. colonia désignant d'abord une propriété rurale, puis un établissement de Romains dans une région étrangère et déjà employé, à partir de l'idée de « groupe de population », pour désigner un groupe d'animaux (en parlant de l'essaimage des abeilles); cf. aussi les formes adaptées d'apr. l'accentuation lat., m. fr. coulongne (Bersuire, Trad. Tite-Live, B.N. 20312 ter, fo10 vods Gdf. Compl.) et coloine (1527 ds Hug.). Fréq. abs. littér. : 1 628. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 036, b) 1 794; xxes. : a) 1 342, b) 1 710.