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COHÉSION, subst. fém.
A.− PHYS. Force d'attraction qui fait se tenir solidement entre elles les molécules d'un corps, qui en assure la cohérence physique. L'argile augmente la cohésion du sol; le calcaire et le sable grossier la diminuent (T. Ballu, Machines agricoles,1933, p. 41).Les forces physiques qui resserrent et maintiennent en une stricte et aveugle cohésion les matériaux de notre boule planétaire (Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 231).
P. métaph. La cohésion de la sonate, son homogénéité de tissu et d'esprit est si forte qu'on jugerait qu'elle a été taillée en un seul bloc (R. Rolland, Beethoven,t. 2, 1928, p. 465).
P. ext. Résultante de forces convergentes qui tendent à maintenir l'unité des parties d'un ensemble :
1. ... dans son essence l'accent est non seulement une élévation, un mouvement bref, énergique, mais une force de cohésion qui réunit en un seul tout les divers éléments (...) qui composent un mot. Bénédictins de Solesmes, Paléographie musicale, t. 3, 1889, p. 29.
B.− Au fig.
1. [En parlant d'un groupe, d'une équipe, d'un parti, d'une troupe, d'un État, etc.] Union, solidarité étroite; caractère quasi indestructible du lien qui unit les membres d'un groupe. Force, puissance de cohésion; une cohésion parfaite; maintenir, renforcer la cohésion du groupe; manquer de cohésion :
2. Ce qui frappa d'abord Gilbert, dans ce groupe, ce fut sa cohésion. Il admira que ces hommes, d'âge, de classe, de religion et de patrie différents, fussent si étroitement unis. Arland, L'Ordre,1929, p. 133.
3. ... la Charité, principe et effet de toute liaison spirituelle. La charité chrétienne, si solennellement prêchée par l'Évangile, n'est pas autre chose que la cohésion plus ou moins consciente des âmes, engendrée par leur convergence commune in Christo Jesu. Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 183.
4. ... je n'évoque pas sans émotion la cohésion de cette équipe et le concours que ses membres m'ont apporté dans une tâche historique. Si divers que puissent être mes vingt collaborateurs, il est de fait que nous n'aurons qu'une seule et même politique jusqu'au jour de la victoire. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 122.
2. [En parlant d'une pensée, d'un raisonnement, d'un exposé, etc.] Caractère de solidité du lien logique qui unit entre eux des arguments, les parties d'un ensemble logiquement organisé. La cohésion d'un récit. Voilà les principaux points de ma politique, auxquels vous me trouverez fidèle. Il y aura cohésion entre mes paroles et mes actions (Balzac, Correspondance,1832, p. 128):
5. Poussin (...) procède à une véritable organisation de son tableau pour ébranler l'âme du spectateur dans le sens qu'il a prévu. Cette cohésion qui, plus que tous les liens matériels, cimente l'unité profonde de l'œuvre, on la retrouvera chez les autres grands créateurs, chez Rubens, par exemple. Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 289.
Rem. Ac. Compl. 1842 signale comme néol. le verbe cohésionner. Opérer la cohésion; rendre cohérent. Au fig. Lorsque je saisis le timon des affaires, j'avais déjà des idées arrêtées sur tous les grands éléments qui cohésionnent la société; j'avais pesé toute l'importance de la religion; j'étais persuadé, et j'avais résolu de la rétablir (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 1040). Cf. aussi Besch. 1845 et Lar. 19e-20e.
Prononc. et Orth. : [kɔezjɔ ̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. [1675 ds Bl.-W.3-5sans réf.]; 1740 « force par laquelle deux choses adhérent entre elles » (Demours, Acad. d'Ed[imbourg], t. I, pag. 115 ds Trév. 1752); 2. 1823 fig. « union, unité » (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, p. 571 : la cohésion des citoyens); 1832 « unité, cohérence entre deux choses » (Balzac, Correspondance, p. 128 : il y aura cohésion entre mes paroles et mes actions). Dér. du rad. du lat. cohaesum, supin de cohaerere « être attaché ensemble »; cf. lat. médiév. cohaesio « proximité, contact » 845-868 (Hincmar ds Mittellat. W. s.v., 813, 44). Fréq. abs. littér. : 303. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 134, b) 174; xxes. : a) 530, b) 761.