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CLAN1, subst. masc.
A.− ETHNOL. et SOCIOL.
1. Vx. [En Écosse et en Irlande] Ensemble de familles se groupant autour d'un même chef et ayant un ancêtre commun. Chef, membre de clan; avoir l'esprit de clan. Un tartan de je ne sais quel clan d'Écosse (Balzac, Les Petits bourgeois,1850, p. 72).
2. [Dans certaines tribus ou peuplades primitives] Division de la tribu placée sous l'autorité d'un ancêtre exploitant avec ses enfants et petits-enfants le territoire tribal :
1. ... les chefs de clans sont les seules autorités sociales. On pourrait donc aussi qualifier cette organisation de politico-familiale. Non seulement le clan a pour base la consanguinité, mais les différents clans d'un même peuple se considèrent très souvent comme parents les uns des autres. Chez les Iroquois, ils se traitent, suivant les cas, de frères ou de cousins. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 151.
SYNT. Clan patrilinéaire. Unité ayant à l'origine un ancêtre unique en ascendance masculine. Synon. lignée. Clan matrilinéaire. Unité composée de parents descendant d'une seule aïeule en ascendance féminine. Dans un groupe matrilinéaire, certaines catégories de biens peuvent rester dans le clan, alors que d'autres passent aux fils (R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle, 1936, p. 282). Clan totémique. Clan ayant des fonctions religieuses ou magiques dont l'emblème protecteur ou totem fournit son nom au clan. Les clans des Iroquois Seneca étaient appelés Tortue, Ours, Loup, Faucon(R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle, 1936, p. 283) :
2. Dans les clans primitifs, le pouvoir, collectif et indivis, s'identifiait avec le principe sacré, impersonnel, que les ethnologues appellent Mana. À mesure que le clan totémique devenait un clan local et que l'héridité paternelle s'affirmait, les chefs locaux avaient de plus en plus l'occasion de faire reconnaître leur prestige personnel. Jeux et sp.,1968, p. 764.
B.− P. ext., mod.
1. [Appliqué à une famille ou à un groupe d'amis, d'individus unis par des intérêts communs] Synon. coterie.Vous avez une sorte de famille, sinon une parenté, des compatriotes, un clan (Barrès, Les Déracinés,1897, p. 219).Le petit clan de la Sorbonne (Péguy, L'Argent,1913, p. 1138).Le « petit noyau », le « petit groupe », le « petit clan » des Verdurin (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 188).Le clan des universitaires (R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Pénitencier, 1922, p. 720).
Péjoratif
a) [Appliqué à des malfaiteurs] Bande organisée. Un clan de maraudeurs (Nodier, Trilby,1822, p. 171).Le clan de fripons (Glatigny, Le Fer rouge,1870, p. 18).
b) [Appliqué à une organ. pol.] Le clan des conservateurs (Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 101).Un clan clérical modéré (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 47):
3. − En France, à l'heure présente, dans le discrédit où sombre la recette corporelle seule, il reste deux clans, le clan libéral qui met le naturalisme à la portée des salons, en l'émondant de tout sujet hardi, de toute langue neuve, et le clan décadent qui, plus absolu, rejette les cadres, les alentours, les corps mêmes, et divague, sous prétexte de causette d'âme, dans l'inintelligible charabia des télégrammes. Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 11.
2. Groupe homogène de personnes envisagées du point de vue de ce qu'elles ont en commun. Division en deux clans. Opposition de deux groupes ayant des points de vue divergents. Synon. camp :
4. Et tout à coup la table se trouva divisée en deux clans, les uns tolérant et les autres ne tolérant pas le jambon. Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 47.
En partic. [Appliqué à un groupe de pers. selon leur sexe, leur âge, etc.] Un joli clan de filles riches (É. Augier, Un Beau mariage,1859, IV, p. 170).Un clan de jeunes, d'esprits forts (R. Martin du Gard, Un Taciturne,1932, I, 10, p. 1265).Le clan des célibataires (P.-L. Menon, R. Lecotté, Au village de France,t. 1, 1954, p. 52).
Prononc. et Orth. : [klɑ ̃]. Ds Ac. 1752-1932. Homon. clamp. Étymol. et Hist. 1750 (Prévost, Manuel lexique ou Dict. portatif, 151 ds Quem. : On appelle Clans en Ecosse, les Tribus...). Empr. à l'angl. clan « groupe social issu d'un même ancêtre (en Écosse) » (ca 1425 ds NED) et plus gén. « tribu » puis « groupe, association » (xvies., ibid.), lui-même empr. au gaélique clann « famille, descendance » qui ne serait pas un mot celtique mais représenterait, avec une altération phonét. propre au gaélique (p > k), le lat. planta « plan, rejeton » (NED; Klein Etymol.). Fréq. abs. littér. : 379. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 134, b) 206; xxes. : a) 572, b) 1 042.
DÉR.
Clanique, adj.[Correspond au sens A] Relatif au clan. Organisation, système, unité clanique. Le sentiment clanique empêche la solidarité tribale de s'affirmer (R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 285). [klanik]. 1reattest. 1936 id.; de clan1, suff. -ique*.
BBG. − Bonn. 1920, p. 28.