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CLAMER, verbe trans.
A.− DR. ANCIEN. Citer en justice, publier. Je ne m'en vais pas moins clamer ma requête et je présenterai les pièces demain (Druon, Le Lis et le lion,1960, p. 58).
B.− Littér. [L'idée commune étant celle d'une foule physiquement présente à qui le discours est destiné]
1. Déclarer, affirmer avec force et vigueur dans la voix et le ton. Clamer son indignation, son mécontentement, sa douleur. Clamer son innocence (Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 477).
2. Dire, s'écrier à voix forte et sonore. Une annonce clamée par un vendeur de journaux le fit s'arrêter : « Le grand procès nihiliste de mardi! » hurlait le camelot (P. Bourget, Nos actes nous suivent,1926, p. 74).Non, messieurs les juges, clama le bâtonnier en finissant (Morand, Les Extravagants,1936, p. 198):
L'homme de vraie gloire, c'est celui qu'on connaît et dont on n'a jamais rien lu. Les « trompettes de la renommée » ne nous ont clamé que son nom. Renard, Journal,1892, p. 140.
Emploi abs. [Gén. avec un adv. d'intensité] Crier fort, hurler. Alors, d'autres groupes frôlés se joignirent (...) plus éperdus, plus frénétiques, clamant plus fort que les premiers (Frapié, La Maternelle,1904, p. 27).
3. Rare. Déclamer. Clamer aux échos, la louange, des vers, des refrains.
Rem. Attesté dans l'ensemble des dict. gén. du XXes.; il est absent de Ac. 1798-1878, Littré, DG et senti comme « vx » par les Lar. 19e, 20e, Ac. Compl. 1842 qui ne mentionnent que le sens A. Moins usité que ses composés (proclamer, déclamer, réclamer, etc.).
Prononc. et Orth. : [klame] ou [klɑ-], (je) clame [klam] ou [klɑ:m]. [a] ant. ds Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; [a] ou [ɑ] ds Pt Rob. et Warn. 1968. Pour [ɑ] post. cf. aussi ds Mart. Comment prononce 1913, p. 34; Grammont Prononc. 1958, p. 30 et Kamm. 1964, p. 94 et 97 qui ajoute également avec [ɑ] les dér. acclamer, déclamer, proclamer, réclamer. [ɑ] post. est dans ces mots le résultat d'un a long du lat. médiév. (cf. G. Straka, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 21). Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « proclamer, appeler (compl. d'obj. + attribut) » (Roland, éd. Bédier, 352), répertorié dans la lexicogr. dep. Fur. 1690 qui le qualifie de ,,vieux mot de pratique``; ca 1100 dr. anc. clamer quitte qqn (Roland, 3800); ca 1131 « réclamer, exiger » (Couronnement Louis, 881 ds T.-L.), seulement au Moy. Age; 2. xiiies. « crier » (Romance du sire de Créqui ds Gdf.), rare − 1675 (J.-H. Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle), à nouv. au xixes. 1874 (A. Daudet, Fromont jeune et Risler aîné, p. 47). Du lat. class. clamare « crier; demander, réclamer à grands cris; proclamer (+ double acc.) »; le sens de « crier » extrêmement rare av. A. Daudet, relevé dans quelques dial., est peut-être dû au prov. clamar (FEW t. 2, p. 730b); le sens jur. « porter plainte, faire appel à une autorité judiciaire » est relevé en lat. médiév. aux viiie-ixes. ds Nierm.; d'apr. REW3, no1961 et W. Meyer Lübke ds Wörter und Sachen, t. 8, 1923, p. 15, il serait peut-être dû à une infl. germ., cf. all. klagen « exprimer, crier sa douleur » et « se plaindre en justice ». Fréq. abs. littér. : 200. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4, b) 94; xxes. : a) 704, b) 309. Bbg. Pauli 1921, pp. 56-57.