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CIVILISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de civiliser*.
II.− Emploi adj.
A.− Vx ou littér. [En parlant d'une pers.] Éduqué selon et pour les exigences de la vie de société; police jusqu'au raffinement.
Péj. Voir aussi cancaner2et chahuter ex. 1 :
1. Le Méphistophélès de Gœthe est un diable civilisé. Il manie avec art cette moquerie légère en apparence qui peut si bien s'accorder avec une grande profondeur de perversité... Mme de Staël, De l'Allemagne,t. 3, 1810, p. 73.
P. anal. Elle désignait dans les parterres dont les fleurs civilisées avaient disparu, la flore sauvage (Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 109).
B.− [En parlant d'un groupe important de pers.] Qui a acquis un certain degré de développement matériel, intellectuel et social. Une nation civilisée, un peuple civilisé. Anton. barbare, sauvage.Ce sont des sauvages, ces Turcs. Comment vous, Européen, civilisé, pouvez-vous vous entendre avec eux? (Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 207).
Péj. [Au détriment des forces naturelles] :
2. ... par échappées, au fond de l'homme civilisé, maté, poli, converti, marié ou cloîtré, l'être primitif, l'être indomptable, rebelle, sauvage, hennit et reparaît. Amiel, Journal intime,1866, p. 438.
Emploi subst. Celui, celle qui bénéficie des apports de la civilisation. Anton. barbare, primitif, sauvage.Comparant au peuple de jadis notre peuple de civilisés, nous constatons, ainsi que le disait le poète allemand : « plus de lumière » (P. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 117).
[P. oppos. à cultivé] :
3. On juge un civilisé à la façon dont il se comporte et il pense comme il se comporte; mais déjà sur le mot de civilisé, il y a confusion; pour tout le monde un civilisé cultivé est un homme renseigné sur des systèmes, et qui pense en systèmes, en formes, en signes, en représentations. C'est un monstre chez qui s'est développée jusqu'à l'absurde cette faculté que nous avons de tirer des pensées de nos actes, au lieu d'identifier nos actes à nos pensées. Si notre vie manque de soufre, c'est-à-dire d'une constante magie, c'est qu'il nous plaît de regarder nos actes et de nous perdre en considérations sur les formes rêvées de nos actes, au lieu d'être poussés par eux. A. Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 12.
Rem. Quand il s'agit de pers. l'usage littér. tend à confondre les emplois A et B :
4. En face de Hugo, Baudelaire est le poète civilisé à l'extrême; son angoisse, qui n'a rien de primaire, ses souffrances et ses nostalgies s'orientent vers une beauté qui serait à la fois l'expression du drame personnel et la parfaite réussite d'un art surveillé par un sens esthétique tout pénétré d'intelligence. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 376.
Prononc. et Orth. : [sivilize]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 1 081. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 382, b) 1 111; xxes. : a) 1 533, b) 1 046.