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CHUINTEMENT, subst. masc.
Bruit continu (non instantané) résultant d'un frottement d'air, caractéristique notamment du cri de la chouette, d'un type d'articulation phonique.
A.− Bruit d'origine vocale.
1. [L'aut. du bruit est un animal (oiseau nocturne)] Cri de cet animal :
1. Il y régnait un écrasant silence, à peine ébranlé par les chuintements gémissants des oiseaux de nuit, par les pas d'un oiseau ou d'un chat sur les tuiles du toit. Nizan, La Conspiration,1938, p. 143.
2. [L'aut. du bruit est une pers.] Articulation phonique caractéristique. [Le] chuintement du c qui mue, par exemple, le mot « coelum » en celui de « tchoeloum » (Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 66).
[Dans un sens moins défini] :
2. − Je suis rentrée qu'au petit jour à la maison, Monsieur Mathieu. Je suis restée presque toute la nuit. Sa langue est si rêche que la fin de la phrase se perd dans un chuintement incompréhensible. Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1324.
[Avec un trait supplémentaire : le chuintement constitue une particularité, ou un défaut, de prononciation] :
3. Le petit accident, causé l'été passé par sa maladresse ou son imprécaution, qui nous paraissait d'abord de peu d'importance entraîne une sorte de chuintement très léger, presque imperceptible − dont je suis seul à m'apercevoir (ses sœurs soutiennent que je l'imagine). Gide, Et nunc manet in te,1951, p. 1151.
Rem. 1. La particularité, caractéristique d'une pers., d'une région, d'une catégorie d'étrangers, ou le défaut, consistent dans une tendance plus ou moins accusée à conférer une articulation chuintante aux sifflantes (la tendance inverse est le zézaiement). Dans le passage suiv., Martin du Gard se méprend sur la définition de l'articulation chuintante, ou la modifie à son gré : Il n'a pas hésité, lui! Il m'a dit, de sa voix chuintante où les s devenaient des f : N'y a qu'un feul apprentiffave pour nous : le vournalifme! (Les Thibault, La Sorellina, 1928, p. 1237). 2. La constr. ds Huysmans, loc. cit. correspond à l'emploi trans. de chuinter.
B.− Bruit d'origine quelconque, notamment machines à vapeur (bateau, locomotive), vent, eau (circulant dans une canalisation, frottant contre la coque d'un bateau), pneus, obus, flammes, orchestre, sirène, etc. :
4. Le crépitement de l'averse redouble et il s'y mêle à présent l'immense chuintement du sol saturé, les brefs hoquets de l'ornière qui s'effondre et parfois, sous quelque dalle invisible, le bouillonnement de l'eau pressée par la pierre, son sanglot de cristal. Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1270.
Collocation fréq. Sifflement (le sifflement est volontiers pris comme base de la déf. de chuintement, ainsi dans la déf. de Dub. ,,sifflement non strident``).
Prononc. : [ʃ ɥ ε ̃tmɑ ̃]. Étymol. et Hist. 1873, févr. (De Colleville, Journal des Économistes, p. 277 ds Littré). Dér. de chuinter*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 19.