| ![]() ![]() ![]() ![]() CHOYÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de choyer*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une pers. ou d'une chose] 1. Cour. [En parlant d'une pers., d'un enfant, d'un être aimé] Cf. choyer A 1.Je suis riche, choyé, fêté, recherché, sans souci du présent ni de l'avenir (Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 261).Il a été trop gâté. Toujours choyé, câliné comme tous les uniques (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 847): 1. Quand mon ami rapportait de ses courses un œil poché, un habit déchiré, il était plaint, caressé, choyé, rhabillé : en pareil cas, j'étais mis en pénitence.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 54. − En mauvaise part. Une femme française est nécessairement une poupée parée, choyée, gâtée, sans cœur (Quinet, Allemagne et Italie,1836, p. 95): 2. J'ai connu plus d'un roi. C'étaient de petits rois, d'un petit royaume; rois dans leur famille, trop aimés, trop flattés, trop choyés, trop bien servis. Ils n'avaient point le temps de désirer. Des yeux attentifs lisaient dans leur pensée. Eh bien, ces petits Jupiters voulaient malgré tout lancer la foudre; ils inventaient des obstacles; ils se forgeaient des désirs capricieux, changeaient comme un soleil de janvier, voulaient à tout prix vouloir, et tombaient de l'ennui dans l'extravagance.
Alain, Propos,1908, p. 29. − Emploi subst., rare. Moi le triomphateur (...), l'acclamé, le choyé à l'étranger (Verlaine,
Œuvres complètes, t. 4, Mes prisons, 1893, p. 432).Hier, je vis mourir une de mes joies, un de ces petits choyés, dévoré par une marâtre (E. de Guérin, Lettres,1834, p. 53). 2. [En parlant d'un inanimé concr.] Cf. choyer A 3.Les objets ainsi choyés naissent vraiment d'une lumière intime (Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 74). B.− [En parlant d'une entité abstr.] Cf. choyer B.Un rêve si longtemps choyé (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 118). − P. iron. Cette mort aimée, choyée, parée, momifiée, sauvée (E. et J. de Goncourt, Journal,1891, p. 134). Fréq. abs. littér. : 132. |