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CHOIR, verbe intrans.
A.− Littér. Être entraîné vers le bas par son propre poids, selon la loi d'attraction, à la suite d'une rupture d'équilibre. Synon. usuel tomber.Newton, (...), flânant dans son jardin et voyant choir une pomme, trouva l'attraction (Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 135; cf. également ballotter2ex. 1).
P. métaph. [Le poème] calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur (Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 5015);cf. également banni ex. 5 :
1. Au nom de ce dictateur [Chlopicki], l'Europe a retenti d'éloges, c'était une main de fer, un grand homme impromptu, un de ces génies qui surgissent pour sauver les peuples (...) Aujourd'hui, Chlopicki est chu de toute la hauteur de cette gloire improvisée... Balzac, Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 124.
B.− Laisser choir
1. Littéraire
Laisser choir qqc. Lâcher ce que l'on tient. Elles dénouèrent leurs ceintures et laissèrent choir leurs tuniques roses (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 141).Elle laissait choir lunettes ou binocle sur ses genoux (Colette, Sido,1929, p. 39).
Se laisser choir. Se laisser tomber. Les oiseaux surtout sont amateurs de jeux de vertige. Ils se laissent choir, comme une pierre (Jeux et sp.,1968, p. 171):
2. S'il [le martinet] niche si haut, c'est qu'au départ il doit se laisser choir dans son élément naturel. Tombé dans l'air, il est libre, il est maître, ... Michelet, L'Oiseau,1856, p. 155.
2. Au fig., fam. Laisser choir qqn ou (plus rarement) qqc. (d'abstr.). Ne plus s'y intéresser; l'abandonner :
3. Tu ne t'imagines pas que j'ai payé tes études pour que tu me laisses choir à un moment décisif de ma vie? Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 226.
Rem. gén. Choir, verbe défectif, ne se rencontre pas seulement à l'inf. ainsi que le laissent entendre la plupart des dict., mais est également conjugué à l'ind. : prés., chez une dizaine d'auteurs du xxes., passé simple, fut., sous les 2 formes cherra et choira (cf. prononc. et orth.), ainsi qu'à différentes formes du passé (simple, composé, plus-que-parfait). On rencontre également, mais plus rarement, le subj. (cf. prononc. et orth.) ainsi que le part. prés. (cf. E. Rostand, Cyrano de Bergerac, 1898, III, 2, p. 142) et passé (cf. Colette, La Maison de Claudine, 1922, p. 212 et Arts et litt. dans la société contemp., loc. cit.).
Prononc. et Orth. : [ʃwa:ʀ], (je) chois [ʃwa], chu, ue [ʃy]. Pour Rouss.-Lacl. en 1927 (p. 132) déjà, ce n'est plus que chez les personnes âgées de Paris qu'on entend [ɑ] post., et on prononce, en fait, une prononc. intermédiaire entre [a] ant. et [ɑ] post. avec une nette tendance à privilégier [a]. Homon. entre les formes verbales de choir et choix; entre les formes verbales de choir et celles de choyer. Conjug. Pour Ac. 1694 et 1718, qui enregistrent à côté de la forme mod. choir l'anc. forme cheoir, le verbe vieillit. Mais il n'y a aucune indication quant à l'emploi ou à l'abandon de certaines formes conjuguées. Pour Ac. 1740-1878 il ne s'emploie qu'à l'inf. et au part. passé chu, fém. chue [écrit chû(e) ds Ac. 1740, l'accent circonflexe figurant l'anc. e de cheu(e)]. Cf. aussi Besch. 1845, Guérin 1892 et DG. Pour Ac. 1932 il ne s'emploie plus qu'à l'inf. Cf. aussi Quillet 1965 (qui ajoute : ,,très rarement au part. passé``), Dub. et Lar. Lang. fr. Le reste des dict., Lar. 19e, Lar. encyclop., Littré et Rob., signale également l'emploi presque exclusif du verbe à l'inf. et au part. passé, mais indique d'autres formes conjuguées, considérées comme vieillies et qu'il conviendrait peut-être de réintroduire. Ces dict. donnent : à l'ind. prés. je, tu chois, il choit; au passé simple je chus, nous chûmes; 2 var. pour le fut. je choirai, nous choirons ou je cherrai, nous cherrons; au cond. je choirais, nous choirions ou je cherrais, nous cherrions. Pour toutes ces formes cf. notamment Rob. Cependant, contre l'avis des dict. gén., on observe ds la docum. que le verbe sous ses formes conjuguées n'a pas disparu chez les aut., surtout chez certains d'entre eux comme Colette, Pourrat ou Verhaeren. À titre d'ex. : ind. prés., 3epers. du sing. ds Quinet (Napoléon, 1836, p. 167), Colette (La Maison de Claudine, 1922, p. 275), Pourrat (Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 51), Du Bos (Journal, 1924, p. 226), Giraudoux (Judith, 1931, p. 132); 3epers. du plur. ds Rimbaud (Poésies, Le Bateau ivre, 1871, p. 130), Verhaeren (La Multiple splendeur, 1906, p. 103), Colette (La Maison de Claudine, 1922, p. 74), Pesquidoux (Chez nous, 1923, p. 48); ind. fut. simple sous la forme de ses 2 var. à la 3epers. du sing. : cherra ds Apollinaire (Alcools, 1913, p. 94) et choira ds Saint-Exupéry (Citadelle, 1944, p. 576); passé simple, 3epers. du sing. ds Pourrat (op. cit., p. 186); 3epers. du plur. ds Ponchon (La Muse au cabaret, Partie de chasse, 1920, p. 227), Queneau (Loin de Rueil, 1944, p. 9); passé composé, 3epers. du sing. ds Balzac ( Œuvres div., t. 2, 1850, p. 124); plus-que-parfait, 3epers. du plur. ds Romains (Les Copains, 1913, p. 280); on rencontre même le subj. à la 3epers. du sing. ds Béguin (L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 73 : que l'homme ne chût au rang des bêtes). Étymol. et Hist. 2emoitié xes. parfait ind. 3epers. cadit (St Léger, 231 ds Henry Chrestomathie); ca 1040 prés. ind. 3epers. chiet (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 85e); 1636 laisser choir « abandonner » (Corneille, Le Cid, II, 5, 521, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 135; commentaire de Chapelain ds Les Sentiments de l'Académie Française, éd. A. Gasté, La Querelle du Cid, Paris, Welter, 1898, p. 401 : ce mot de choir n'est point si impropre en ce lieu qu'il ne se puisse supporter. Celuy d'abbatre eust été sans doute meilleur, et plus dans l'usage). L'usage du verbe en dehors de l'infinitif s'est raréfié au profit de tomber* en partie en raison des difficultés de sa conjugaison, notamment du fait de l'incertitude entre oi[wę] et oi[ę] et de l'homonymie avec choyer* (v. Gilliéron, La Faillite de l'étymol. phonét., Neuveville, 1919, p. 50). Du lat. class. cadĕre « tomber », passé à cadēre en b. lat. (Chiron ds TLL s.v., 16, 16). Fréq. abs. littér. : 403. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 313, b) 468; xxes. : a) 756, b) 740. Bbg. Weick (E.). Lat. cadere im Französischen. Giessen, 1922, 48 p.