| ![]() ![]() ![]() ![]() CHEVILLÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de cheviller*. II.− Emploi adj. A.− Qui est fixé, bouché avec des chevilles. Armoires de chêne chevillé (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 146). − P. anal., MAN. Cheval chevillé. Cheval qui a les épaules trop serrées (et dont les mouvements, par conséquent, sont limités en ampleur). Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. 20e, Lar. encyclop. et Quillet 1965. B.− Au fig. 1. Qui est indissolublement uni. [Ils] ont (...) l'idée enfoncée, solide, indéracinable, chevillée, qu'un artiste est un homme rempli de vices coûteux (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 253): 1. L'homme donc s'aime d'autant plus qu'il le mérite moins, et son opinion de lui-même grandit avec son insignifiance. Les plus bêtes et les plus égoïstes sont donc les plus chevillés à leur individualité, précisément parce qu'elle a le moins d'intérêt pour le monde.
Amiel, Journal intime,1866, p. 72. 2. Proverbial. [En parlant d'une pers.] Avoir l'âme (la vie) chevillée au (dans le) corps. Résister aux causes ordinaires de mort (maladies graves, blessures, dangers encourus). Elle répondait (...) qu'elle avait l'âme chevillée au corps, qu'elle ne mourrait jamais que si on la tuait comme le phénix (Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 197). C.− Emplois techn. Qui (com)porte des chevilles*. 1. [En parlant de la tête du cerf] Qui est garni de chevilles* (d'andouillers). Tête de cerf bien chevillée (Ac.1798-1878) : 2. Il [le Rouge] a donné des andouillers, repoussé les cinq biches (...). Il [le jeune mâle] veut faire front. Mais la ramure du Rouge est trop large, trop chevillée (...) il faut céder...
Genevoix, La Dernière harde,1938, p. 225. − HÉRALD. [En parlant d'un massacre ou d'une ramure de cerf] Qui est garni de chevilles en émail différent; qui a des chevilles d'un nombre inférieur à dix. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. dont Ac. 1798-1878 ainsi que ds Lar. 20e, Lar. encyclop. et Quillet 1965. 2. POÉT. Qui comporte des chevilles*. Strophes chevillées (Banville, Les Cariatides,1842, p. 140).Ces vers sont mauvais (faux, chevillés et creux) (Breton, Les Manifestes du Surréalisme,1930, p. 154). Prononc. : [ʃ(ə)vije]. Fréq. abs. littér. : 28. |